Itaparica Article ajouté le 09/11/2012

(Suite de l’article précédent)
Bonjour à tous,

René et Maryse sont arrivés chargés de plus de 20 kilos de manuels du CNED (mais aussi de deux gros pots de Nutella!), des présents de la famille pour chacun de nous, et d’un kit de réparation pour les toilettes et de nos nouvelles carte bleues, envoyées par Claude et Liliane.

Ils avaient loué une chambre avec cuisine à la pousada «Muito Mais» », chez Nathalie et Daniel, à deux pas de la marina. Leur terrain est rempli de bananiers et cacaotiers et ressemble plus à un morceau de forêt vierge qu’à un jardin. Vivant là, un groupe de petits singes s’est familiarisé avec Nathalie et vient quotidiennement chercher les morceaux de banane qu’elle leur distribue. Lorsque Nathalie est occupée, ils s’approchent comme pour lui signaler leur présence, et sautent d’arbre en arbre jusqu’au balcon de la cuisine pour l’y rejoindre dès qu’elle s’y dirige. Daniel récolte d’excellentes bananes (plus petites et plus sucrées que les bananes africaines) dont profitent les clients, et des cabosses de cacao pour faire du chocolat qui est fameux, au goût et à la texture très différents du chocolat industriel. Mascarpone le chien (Carpone pour les intimes), fait semblant de monter la garde et accueille les visiteurs aussi chaleureusement que le font ses maîtres.

Plutôt déserte à notre arrivée, l’île se repeuple et revit avec l’arrivée de l’été (et de nouveau les vedettes à moteurs déboulent de Salvador et remplissent la marina). Les rues y sont pavées, les maisons du centro historico colorées. Beaucoup d’écoles a priori en proportion du nombre d’habitant, d’où sortent à 16h des écoliers en uniforme. Deux centres de santé accueillent les patients une ou deux fois par semaine pour des consultations dentaires, gynécologiques, pédiatriques ou nutritionnelles. Le commerce le plus répandu est sans conteste le bar, mais on trouve tout ici, des premières nécessités au superflu. Il y a même un vitrier, une boutique de pièces automobiles et moteurs marins et une pharmacie.

Il n’est pas obligatoire de posséder ou louer un local commercial pour exercer son activité, on peut très bien aménager sa propre habitation et transformer son rez-de-chaussée en cantine ou sa terrasse en salle de gym de plein air!

Les combis, que l’on arrête d’un simple signe de la main, sillonnent les rues et vous repèrent bien avant que vous-même ne les ayez vus.

Il n’est pas rare de croiser un villageois aux pieds nus poussant une brouette de noix de coco ou portant un seau plein de grosses crevettes fraîches. Tout produit n’est pas forcément disponible à tout moment, le choix des repas est plutôt conditionné par les livraisons du jour et non par une envie subite. Une réalité quasi oubliée à l’ère de la surabondance et qui ne vaut que par l’isolement (relatif) de l’île.

Chacun se débrouille comme il peut, les plus pauvres se mêlent aux plus aisés en apparente harmonie, l’atmosphère est paisible, détendue, joyeuse, sociale (même si en tant que touriste il est déconseillé de s’aventurer n’importe où la nuit), contrastant avec celle de Salvador qui nous a laissés perplexes: rues sales, bâtiments délabrés, centre historique coloré certes mais transformé en centre à emplettes pour touristes, seuls l’«elevador» » (ascenseur public inauguré en 1902) permettant d’atteindre la «cidade alta» » en moins d’une minute, et le mercado modelo, marché couvert à un étage où l’on trouve artisanat textile, bijoux, souvenirs, articles de sport et épices, et où l’on peut se restaurer en assistant à une démonstration de Capoeira, ont vraiment représenté pour nous l’attraction du centre de Salvador.

Attraction bien plus authentique celle-là, le marché de Maragogipe, située sur le bord du Rio Paraguaçu, mélange de couleurs et d’odeurs végétales et animales (les chevaux et mules des vendeurs étant regroupés et attachés non loin de là), concentration hebdomadaire de tous les producteurs des alentours. Pendant que les adultes s’affairent derrière l’étalage, les enfants assurent pour quelques reais (prononcé : réaïsse) le portage de commissions à l’aide d’une brouette. Les prix y sont les plus bas que nous ayons trouvé: 1 real (moins de 50 cts) l’ananas, le kilo de tomates, de carottes ou de citrons verts, 70 cts de real la coco verde (dont on boit l’eau qui se trouve à l’intérieur et dont nous raffolons Damien et moi).

Ayant eu connaissance de ce marché grâce à la lecture du guide IMRAY sur le Brésil, nous avions décidé d’y emmener René et Maryse. Nous avions pour cela prévu qu’ils passeraient trois jours et deux nuits avec nous à bord, une première pour eux: l’aventure! Partis d’Itaparica la veille d’un long week-end, échappant par la même occasion à la compagnie bruyante des vedettes de toutes tailles qui commençaient à affluer, nous avons quitté notre mouillage à marée basse afin de bénéficier du courant de flot pour entrer dans le rio. Le vent était favorable et modéré, nous avons donc pu naviguer à la voile sur un plan d’eau calme et profiter pleinement du paysage, un peu gâché tout de même par la présence d’une raffinerie. Quelques dauphins indifférents ont toutefois fait le bonheur de Maryse qui ne lâchait pas son appareil photo. Navigation à vue sur la deuxième partie du rio qui n’est pas cartographiée, seules nous ont guidés les indications de profondeurs et waypoints relevés dans le guide IMRAY. Le capitaine scrutait la surface de l’eau afin de repérer les courants et les signes d’éventuels bancs de sable pendant qu’autour de nous défilait un paysage plus dense. Puis nous avons reconnu le long ponton de Maragogipe en photo sur notre guide et avons jeté l’ancre à côté du seul voilier au mouillage, qui venait lui aussi d’Itaparica. Nous avons alors écouté le silence.

Après une nuit très calme sous un ciel clair et étoilé, tout le monde était dans l’annexe à 7 heures en direction du ponton qui était pris d’assaut par les pirogues des habitants des alentours, vendeurs ou acheteurs. Nous avons trouvé une petite place puis sous une chaleur déjà écrasante, avons pris la direction du marché, empruntant les rues pavées aux maisons colorées jouxtant parfois des façades complètement délabrées, animées et occupées la veille par les habitants qui y avaient installé tables, chaises et barbecues.

Le lendemain matin, nous avons profité à nouveau du courant de flot pour remonter un peu le rio à la recherche du monastère de Sao Fransisco do Iguape, à deux ou trois milles de là, que nous avons atteint rapidement après avoir été immobilisés une demie heure par un banc de sable dont nous avions mal évalué les contours. La couleur de l’eau aurait du nous alerter mais au moment où nous l’avons remarqué, c’était déjà trop tard.

Près du monastère situé au bord du rio, les villageois avaient installé tables et chaises et se préparaient au barbecue dominical en musique, dont l’intensité du son faisait vibrer les enceintes de la voiture qui servait de sono. Nous avons repéré une petite plage où débarquer et sommes allés nous désaltérer à ce qui ressemblait à un bar et où la bière coulait déjà à flot, sentant sur nous se poser des regards curieux, peu habitués aux touristes. Puis nous avons traversé le village à la recherche d’un sentier à travers la forêt, pris le chemin du retour au bateau, et sommes repartis vers Itaprica après le déjeuner, lorsque le courant s’est inversé.
Mais tout n’a pas toujours été si tranquille durant notre séjour et nous avons eu aussi notre part d’émotion, voire de frayeur….

Audrey :
Il faisait beau, nous avions chaud. Pourquoi rester là à moisir dans notre transpiration alors que nous avions le banc de sable à 50 mètres et une annexe à notre disposition ? N’ayant pas trouvé de réponse, Mamie, Damien et moi avons embarqué dans notre «dinghy» » et avons ramé jusqu’au banc. On s’échoue doucement, on remet les rames, on monte un peu l’annexe hors de l’eau, on plante de grappin, et hop! on part marcher les pieds dans l’eau jusqu´à l’autre bout du banc. Mamie cherche des coquillages et Damien patauge dans l’eau pendant que je sens l’air se rafraichir et le vent passer de rien à quelques nœuds, amenant de gros nuages noirs.
Bon. Vous me direz; qu’est-ce que ça à d’effrayant? Holà! Attendez un peu tout d’même! Comme dit la chanson: «Ça y est j’ai planté le décor, créé l’climat de ma chanson ça sent la peur ça put la mort j’aime bien c’t’ambiance! pas vous? ah bon?» » (Gérard Lambert, de Renaud.)
L’air de plus en plus frais, le vent de plus en plus fort, le ciel de plus en plus noir et l’horizon de plus en plus flou. D’un naturel anxieux, voir peureux pour tout ce qui tourne autour du bateau, j’ai l’impression que les choses ne vont pas en rester là. J’appelle donc Mamie et Damien, et leur demande de rentrer. Et puis tout se passe très vite. Le temps de retourner à l’annexe, il fait carrément froid, le vent contre courant lève des vagues de 50 cm et je vois le voile de pluie qui se rapproche.
Et puis ça continue: «Voici l’histoiiireuh propreemeeent diiihiiiiteeeuh voici l’intrigueuh de maaa chansooon… » »
Nous sautons donc dans l’annexe, et je lutte contre les vagues et le courant pendant que Damien tente de démarrer le moteur. Nous débarquons au bateau trempés comme des soupes, mais toujours en vie. Depuis 5 minutes, les vagues et le vent qui est monté à 25 nœuds font taper le Losadama contre le ponton, car même avec les par-battages, le bateau touche. Nous sommes secoués dans tous les sens, Papi et Mamie sont malades et ils décident de retourner à la pousada. Le bateau cogne fort sur le ponton qui menace de casser, provoquant de violentes et bruyantes secousses qui nous déséquilibrent. Maman est catastrophée, et je vois d’ici le nœud qu’elle a au ventre. Je me répète que «ça va, on ne va pas mourir, vu qu’on est juste à coté de la terre, c’est rien…» » mais Maman n’est pas de cet avis et me crie d’une voix angoissée que non, bordel, ce n’est pas rien! Entre temps, Jean et Elias, dont nous avons fait connaissance ici, sont venus en renfort et replacent les par-battages qui on été soulevés au dessus du ponton à cause des angles que prend le bateau. Nous savons que nous devons partir d’ici le plus rapidement possible, mais Papa a peur de ne pas pouvoir décoller l’avant du bateau, et d’être rabattus encore plus violemment sur le catway. Quelques minutes plus tard, nous n’avons plus le choix: le temps ne se calme pas, au contraire, les vagues grossissent encore et avoisinent les 1m, et un des flotteurs du ponton vient de se rompre. Dès lors, tout se passe très vite. Une amarre vient de lâcher, le bateau recule de 2 mètres et Papa, qui avait allumé les moteurs, saute dans le cockpit et nous crie de tout larguer. Confusion et précipitation. On largue tout en désordre, les moteurs en marche arrière fument, et… HORREUR ! une des amarres est restée accrochée et nous retient. Elle est en tension et nous ne parvenons pas à la détacher. Papa, lui, ne peut pas le voir et hurle des choses que je ne comprends pas. Enfin, l’amarre se détend et un marinero réussit à la larguer; le bateau est enfin libre et nous partons en marche arrière. J’attrape le bras de maman et l’aide à se hisser à bord pendant que Jean est avec un volume orange, près à le mettre sur le bord du ponton si la proue revenait le heurter. Retournant dans le cockpit, je retrouve papa et Elias, que je n’avais pas vu monter dans le bateau.

Le cœur qui bat et une légère envie de vomir, je suis muette. Je suis Papa qui va mouiller l’ancre, et je retrouve la parole pour annoncer que nous sommes bien accrochés. Et là, Damien sort du carré et demande ce qui se passe. Pardon ? Je ris nerveusement. Il était resté en bas bien tranquillement à jouer à son poker en ligne pendant que… hum. Je me broie les molaires pour retenir une réplique sanglante et emmène Cannel avec moi dans ma cabine.
Ce front de sud a duré quatre jours pendant lesquels nous sommes restés au mouillage. Nous avons appris qu’une telle météo était inhabituelle à cette période de l’année et n’avons osé imaginer ce qui se serait passé si nous avions laissé le bateau pour nous rendre à Salvador ce jour là…

Après trois semaines de dépaysement et de chaleur, René et Maryse se sont envolés vers la France, où Audrey et Damien les auraient bien suivis histoire de grelotter un peu (!!!). En guise de consolation, ils ont fait la connaissance de Roxanne, jeune anglaise de 15 ans qui navigue depuis toujours avec ses parents. Après les cours, ils quittaient le bord en annexe pour la rejoindre et aller se baigner sur le banc de sable, grimper au mât de son bateau, ou encore se jeter à l’eau depuis la balançoire installée par Nick sur le tangon.

Roxanne n’a pas de contrainte scolaire. Elle apprend sur le tas, avec ses parents et dans les bouquins, comme l’ont fait avant elle ses frère et sœur, le premier suivant actuellement à distance une formation de capitaine de navire, et la seconde des cours à l’université. Il est bon de se rappeler que le voyage ne fait pas nécessairement des enfants marginaux.

Puis nous avons fait nos au revoir à Richard, navigateur solitaire sur Galileo, avec qui nous avons partagé un dernier repas de langoustes achetées le matin même à deux pêcheurs venus jusqu’au bateau. A Jean et Elias, qui après avoir vécu de l’écotourisme dans l’intérieur des terres ont décidé de vivre sur la mer. Je me suis d’ailleurs amusée, moi française, à m’entendre donner à Jean, brésilien, quelques explications sur la navigation aux alentours du Cabo Frio. A Daniel et Nathalie de la pousada, qui nous ont offert un régime de bananes dont nous nous régalons pendant les quarts de nuit. A Denis enfin, responsable au combien aimable et serviable de la marina, qui nous a véhiculés plus d’une fois pour nous faire gagner du temps, s’est chargé de nous trouver une recharge de gaz à Salvador, et a accouru juste avant notre départ pour nous offrir à chacun une casquette aux couleurs locales (Snif…(Audrey)).

La nav suivante nous emmènera à Jacaré, là où nous avons quitté Show de vent, notre compagnon de traversée, 8 mois auparavant.

Nous levons l’ancre le jeudi 25 septembre, avec trois jours de retard sur le départ prévu, pour cause de vents de Nord Est !

Nous signalons à nos lecteurs qu’un deuxième article à Rio Grande do Sul a été oublié et qu’il sera réinséré en même temps que celui-ci.
Itaparica Et voila le CNED
Photo ajoutée le 09/11/2012 Photo ajoutée le 09/11/2012
Itaparica-pousada Muito Mais-cherchez bien, vous voyez le singe ? Itaparica
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Itaparica Itaparica
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Itaparica en campagne electorale Itaparica-Damien
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Itaparica Calins interesses...
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Itaparica-au moins la-haut on doit etre tranquille Itaparica
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Itaparica-délicieuse eau de source Itaparica-déco insolite avec bouchons usagés
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Itaparica-pousada-Carpone Itaparica-Jean le rasta
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Itaparica-façade en coquillages Itaparica-tous en route pour le banc de sable
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Lancha Itaparica-quelques instants avant la tempête
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Ilha taparica-Punta do Areia Itaparica-a la cantinha, 4 reais l assiette !
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Lancha-allez Damien, on embarque Lancha
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Mar Grande Mar Grande
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Mar Grande Mar Grande
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Mar Grande-Salvador au fond Mar Grande-reflexe, meme si c est une goutte d eau
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Mar grande-et non, ce n est pas un chanteur en vogue mais un des candidats aux elections Maragogipe
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Maragogipe Maragogipe
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Maragogipe Maragogipe
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Maragogipe Maragogipe
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Maragogipe Maragogipe-marche
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Maragogipe-marche Maragogipe-allez, j ai bien merite une coco verde
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Maragogipe-marche Maragogipe-on se detend, ca sent la terre !
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Maragogipe-marche-Olivier se sent comme un poisson dans l eau Salvador
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Maragogipe-bateaux ecole Salvador-Pelourinho-art deco pneus Michelin
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Salvador Salvador-Elevador
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Salvador Salvaddor-Mercado Modelo
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Salvador-Elevador-Baie de Salvador Salvador-Pelourinho-CHEESE !
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Salvador-Mercado Modelo Salvador-Pelourinho
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Salvador-Pelourinho (centre historique) Sao Francisco do Iguape
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Sao Francisco do Iguape Sao Francisco do Iguape
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Sao Francisco do Iguape-debarqument vaseux Sao Francisco do Iguape-on se désaltère
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Sao Francisco do Iguape
Photo ajoutée le 09/11/2012

Bonjour d’Itaparica, Salvador de Bahia Article ajouté le 25/10/2012

Nous présentons tout d’abord nos excuses à nos chers lecteurs pour ce long silence depuis Rio Grande do Sul. Deux mois ont passé depuis les dernières nouvelles et aussi depuis notre départ du Lagoa dos Patos.

Un premier mois de navigation éprouvante pour rallier Salvador de Bahia, soit près de 1600 milles, avant l’arrivée de René et Maryse venus nous rendre visite (nous ne les avions pas vus depuis un an, lors de leur venue aux Canaries) et apporter les cours du CNED (pouah...moins gai).

Un deuxième mois passé avec eux ici, à Itaparica, alternant visites, repos et encore et toujours, travaux de plus ou moins grande importance…

A Rio Grande, nous avons attendu pendant deux semaines un flux de sud qui n’est pas venu puis nous nous sommes résolus à prendre la mer par vent de Nord Est modéré. Après 48 heures d’alternance moteur / voiles ou les deux ensemble pour essayer de coller au mieux à la route, le vent a forci et est monté jusqu’à 35 nœuds, pendant 60 heures environs (2 jours et demi). Ralentie de surcroît par une mer formée et courte et un courant contraire de 1 à 1,5 nœud, notre progression vers le nord ne dépassait guère les 50 milles en 24 heures (avec une journée record de 30 milles) alors que le loch affichait une route surface de 120 à 130 milles. C´est-à-dire que nous tirions des bords de 105/110°, et avons même réussi à reculer sur un bord ! C’est alors que nous avons réalisé que nous n’arriverions pas à Porto Belo de si tôt, et que nous allions même être rattrapés par le flux de Sud prévu pour la fin de la semaine (alors que nous aurions déjà dû être arrivés). Les enfants accusent le coup, puis s’habituent.

Olivier était parti se reposer lorsque le vent est enfin tombé. Le samedi matin, en moins d’une heure il est passé de 25 nœuds à rien, et en 15 minutes, le temps d´aller réveiller le capitaine, il s´est levé au Sud Ouest à 25 nœuds, conformément aux prévisions de zygrib, au quart d´heure près. Nous sommes restés scotchés par le phénomène et par la précision du fichier météo. En moins de deux heures, nous sommes passés du près et des paquets de mer sur le pont, à vent arrière levant une houle de 4 mètres minimum (vent contre courant soudain après 72 heures de vent et houle Nord Est), qui a alors propulsé Losadama à 9 nœuds quasi constants vers le nord, redonnant le sourire à l’équipage.

Décision a été prise de ne pas s’arrêter à Porto Belo et de profiter de ce flux de sud pour progresser vers le Nord. Cap donc sur Ilha Grande et la baie de Paraty, à 500 milles devant nous, que nous avons atteint dans l’après-midi du mardi suivant.

Eprouvés par ces 8 jours de mer aux débuts difficiles, c’est avec émotion et soulagement que nous avons aperçu les lointaines collines sombres au sommet masqué par les nuages. Emerveillés par la découverte de cette baie parsemée d’îles à la végétation luxuriante, nous avons tout d’abord passé quelques jours réparateurs à Paraty où pour fêter l’anniversaire d’Audrey, nous nous sommes offert une randonnée à cheval. Voyant que nous ne nous débrouillions pas trop mal, notre guide nous a fait quitter la route pour emprunter les chemins forestiers longeant parfois un précipice (j’exagère à peine), traverser une bananeraie, fait faire une pause près d’une cascade où Damien s’est baigné tout nu! Après quoi nous avons fait une halte chez un particulier producteur de cachaça (dégustation oblige…), et pour finir joué les cows boys parmi un troupeau de bovins. Bien que n’ayant pas chevauché depuis plusieurs années, Olivier et moi-même sommes restés en selle même au grand galop. L’exercice fut plus facile pour Audrey et Damien, forts de leurs deux mois d’entrainement au club hipico de San Isidro (Argentine). Tout le monde s’en est vraiment donné à cœur joie.
La température est montée de plusieurs degrés, nous avons quitté les polaires et attrapé nos premiers coups de soleils.

Lors d’un mouillage à Sitio Forte, une des nombreuses criques d’Ilha Grande, nous avons rencontré Céline et Tony. Ils naviguent tous deux depuis plus de 25 ans et ensemble depuis 7 ans sur Vintas (goélette de 17 mètres en acier) avec leur chien Lucma adopté en Inde où ils se sont installés un temps avant de reprendre la mer. Ecouter le récit de leur vie et visionner leurs vidéos était vraiment captivant pour nous tous. Olivier et moi avons pu glaner un tas d’astuces dans nos domaines respectifs, cuisine et vie à bord, bricolage et mouillages etc… leur simplicité et leur gentillesse ont également séduit Audrey et Damien qui s’y sont attachés autant que nous.
Première baignade pour tout le monde depuis plusieurs mois, dans une eau un peu fraîche mais limpide.
Partis tous les 6 en randonnée sur Ilha Grande, où nous avons découvert des bambous gigantesques et entendu hurler des singes hurleurs (mais pas vu), c’est avec effroi que sur le chemin du retour nous avons aperçu Losadama depuis une plage où on ne le voyait pas au départ de la promenade. Le vent s’étant levé pendant notre absence, l’ancre avait dérapé sur plusieurs centaines de mètres. Nous devons d’avoir retrouvé notre bateau à l’intervention d’un voisin de mouillage qui, le voyant dériver, est monté à bord pour lâcher de la chaîne.

Puis nous sommes partis avec Vintas en direction d’Angra dos Reis, à quelques milles de là. La baie d’Angra abrite un petit port très animé, près duquel une fabrique de glace et le ponton de gasoil flottant Shell. Bateaux de pêche et de promenade s’y croisent, rendant le mouillage légèrement rouleur. Le phénomène s’amplifie avec le va et vient des vedettes quand arrivent les longs week-ends et justement, nous nous trouvons là pour le premier de la saison, ce qui a pour conséquence immédiate l’augmentation des tarifs des marinas. Nous avons visité en annexe les trois structures de la baie pour nous renseigner car nous avions besoin de passer une nuit à quai: la marina Pirata’s nous a annoncé 400 reals la nuit. Bien qu’ayant compris ce qu’elle m’expliquait, j’ai fait répéter mon interlocutrice tellement j´étais surprise par ce tarif exorbitant. Le yacht club Aquidaba lui ne s’embarrasse pas avec les bateaux de passage et n´accepte aucun visiteur. Autrement dit seuls les « socios » » (membres du club) peuvent y accéder. Traversant la baie en négociant au mieux les vagues provoquées par les vedettes qui ne respectent nullement la limitation de vitesse imposée (3 nœuds), nous avons atteint sains et saufs Angra dos Reis Marina clube, qui pratique des tarifs plus corrects (2 reals par pied et par nuit, soient 35 euros environ pour Losadama). C’est là que nous avons choisi de nous amarrer dès le lendemain (premier jour férié du week-end) sans deviner que nous allions passer une nuit blanche: une des luxueuses demeures qui jouxtent la marina s’est transformée en discothèque peu après notre arrivée, nous martelant les oreilles de musique électronique pendant 48 heures.

Dernier mouillage avant notre départ de la baie, Saco de Ceu serait un endroit idyllique si l’eau n’était pas souillée de toutes sortes de détritus selon les courants, et si le calme et le silence n’étaient troublés par la présence de nombreuses vedettes, véritables sonos ambulantes, qui lèvent l’ancre alors que nous arrivons, le dimanche soir. Je n’ose imaginer l’invasion de cette anse lors des vacances estivales !

Quelques jours plus tard, après une navigation tranquille démarrée dans le brouillard et au radar (au premier sens du terme) des cargos croisés alors d’un peu trop près, le passage d’un Cabo Frio clément, la compagnie d’un dauphin solitaire ayant nagé sous l’étrave 5 heures durant***, nous avons atteint le mouillage de Vitoria dans une atmosphère orageuse, sous de gros nuages noirs et un vent de 25 nœuds avec rafales à 30, pas facile pour Audrey et moi de ferler la grand voile dans ces conditions.
***Olivier a arrêté le bateau, l’animal s’est arrêté aussi et frappait de la queue la surface de l’eau. Audrey et moi nous sommes mises à l’eau mais l’appréhension nous a coupé le souffle et empêché de rejoindre l’étrave. Lui est venu observer jusqu’au côté de la coque

Notre cher Ricardo, avec qui nous sommes restés en contact depuis notre dernier passage au mois de mars, nous attendait impatiemment et nous a rejoints à bord dès qu’il a vu Losadama au mouillage. Nous étions très heureux de nous revoir et dès le lendemain Olivier et lui sont partis naviguer sur Vagamundo, un voilier qu’il a construit lui-même. Plongeur professionnel, Ricardo adore la mer et la navigation et n’a personne avec qui partager cette passion. Je crois qu’il était très flatté d’emmener Olivier avec lui, profitant de l’occasion pour discuter bateau et pratiquer le français.

Notre halte a été de courte durée. Une brève soirée en compagnie de Ricardo, de sa femme Ivanna et de leur fils, Joao, et il nous fallait déjà repartir; le vent de Nord Est modéré devait forcir dans les jours à venir, pas de vent de Sud annoncé et il nous restait une semaine en gros avant l’arrivée de René (mon père) et Maryse à Salvador. Ricardo était très déçu et nous en avons eu gros sur la patate le lendemain matin lorsqu´il est venu nous dire au revoir sous la pluie : « Vitoria pleure car vous partez » »…

8 jours et 400 milles après, car lorsqu’on tire de bords la route est deux fois plus longue, nous avons enfin aperçu les buildings de Salvador de Bahia. A une quinzaine de milles de la baie, un groupe de plusieurs dizaines de dauphins sautant et plongeant de toutes parts est venu nous accueillir; une bien belle récompense car bien que les deux derniers jours de nav aient été plus qu’agréables avec un vent d’Est bienfaiteur et une mer calme nous permettant d’avancer vers notre objectif au largue (vent de travers) à la vitesse de 6/7 nœuds, nous avons à nouveau lutté contre vent et courant pendant les ¾ de la route.

Mais bien plus important que ces considérations météorologiques, nous avons été gratifiés pendant trois jours de la présence des baleines à bosses autour de l’Archipel des Abrolhos, à mi-chemin entre Vitoria et Salvador. Elles doivent redescendre vers le sud à cette époque de l’année, nous pensions bien en voir quelques unes mais pas autant. Nous nous distrayions en cherchant les gerbes d’eau provoquées par leur souffle; elles étaient souvent plusieurs, avec leur progéniture, sautant, tournant sur elles mêmes et nous montrant leurs grandes nageoires. Le plus souvent à bonne distance de nous, Olivier en a tout de même aperçu une longer le bateau (brrr même taille, même poids, pourvu qu’il ne lui prenne pas l’envie de se gratter contre la coque ...), et 4 ou 5 spécimens nous ont coupé la route d’un peu près à notre goût, mais pas de collision à déplorer. Seuls quelques pleurs dus au ras le bol pour Audrey et moi car l’allure au près par mer formée est difficile et inconfortable: on cherche sans cesse son équilibre, on se cogne, on fait tomber la moindre chose qu’on oublie de caler… Audrey pour sa part après s’être cognée en allant aux toilettes, a pris une douche d’eau salée lorsqu’un paquet de mer est venu taper contre la coque et a pénétré par le hublot des toilettes resté ouvert. Mais quelques rondelles de saucisson et un œuf dur plus tard, tout était rentré dans l’ordre. L’important est de ne pas tomber en rupture de saucisson, ni de chocolat.

A déplorer aussi le bris de la porte du four. Olivier avait bloqué la gazinière pour que je puisse dormir car elle venait cogner contre la paroi à chaque coup de gîte. Ce sont les plats rangés à l’intérieur du four qui ont alors valsé et sont venus heurter un peu fort la vitre du four, brisant ainsi le verre sekurit. Adieu pizzas, pains et gâteux au chocolat! du moins pour un temps.

C’est à peine 2 jours avant l’arrivée de René et Maryse que nous avons mouillé devant Itaparica, au Nord Ouest de l’île du même nom, située à l’entrée de la bahia de todos os Santos. Nous avons donc pu aller les accueillir à l’aéroport après un trajet de quelques heures.
Mode d’emploi: Arrêter un des nombreux combis Volkswagen qui assurent la liaison Itparica-Mar Grande (mais aussi d’autres localités sur l’île) et se mêler aux passagers déjà en place. Le tarif varie en fonction de la distance mais compter environ 3 reais par personne. Il y a des taxis mais c’est plus cher et moins sympa. D‘une manière générale, le chauffeur est très souriant et bavard pour peu qu’on essaie de converser dans sa langue. Il klaxonne aussi beaucoup mais contrairement au conducteur de Buenos Aires, c’est juste pour saluer les personnes (nombreuses) qu’il connaît. A Mar Grande, embarquer dans la lancha qui part toutes les demi-heures vers Salvador. Cette embarcation de 25 mètres en bois, de construction traditionnelle et artisanale, a une capacité d’une centaine de personnes. Elle est munie de deux puissants moteurs qui lui permettent entre autre de franchir une passe entre deux barrières rocheuses à fleur d’eau, où viennent déferler les vagues qui éclaboussent parfois les passagers. Et c’est parti pour 30 à 40 minutes de traversée de la baie entre les cargos au mouillage. Dernière étape, sauter dans un taxi ou un bus (pour nous le bus) pour rejoindre l’aéroport en une heure plus ou moins, en fonction du trafic.
Fin de la première partie...
Ilha Grande Saco de ceu Ilha Grande Sitio Forte
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Ilha Grande (bambous géants) Ilha Grande
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Ilha Grande Ilha Grande - de gauche à droite Céline Damien et Audrey - elle est gelée !
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Ilha Grande randonnée Ilha Grande randonnée
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Ilha Grande-nous dérangeons les oies sur leur plage déserte Pain maison hmmm ça a l´air bien bon !
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Ilha Grande Sitio Forte Paraty-Balade à cheval dernière sensation
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Paraty-Balade à cheval-halte cachaça Paraty-Balade à cheval au fond la baie de Paraty
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Paraty-Balade à cheval Paraty-Balade à cheval ...au bord de la rivière
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Paraty-Balade à cheval pause... Paraty-Balade à cheval Virginie aussi
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Paraty-Balade à cheval Olivier fait connaissance avec sa monture Paraty-Balade à cheval avant le départ
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Paraty-Balade à cheval Damien reprend ses marques Paraty-on attend le bus mais on ne sait quand il viendra...
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Paraty marina do Engenho Paraty
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Arrivée à Paraty Arrivée à Paraty
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Arrivée à Paraty Rio Grande-Paraty en route vers le soleil !
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Rio Grande-Paraty-le capitaine est fatigué Rio Grande-Paraty Cannel récupère
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Rio Grande-Paraty coucher de soleil Vitoria-Salvador bon, quand est-ce qu´on arrive
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Vitoria-Salvador baleine Vitoria-Salvador baleine
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Angra dos Reis Angra dos Reis
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Angra dos Reis - partis en reconnaissance Angra dos Reis - Marina Clube
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Angra dos Reis - Saco de ceu-Vitoria Angra dos Reis - Saco de ceu-Vitoria
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Vitoria-notre ami Ricardo sur Vagamundo Vitoria-Salvador marlin 1.80m (libéré)
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Vitoria-Salvador coryphène Vitoria-Salvador Damien a besoin de se dépenser !
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Vitoria-Salvador Audrey Vitoria-Salvador les dauphins nous souhaitent la bienvenue !
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Rio Grande-Paraty, coucher de soleil
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Avant de partir de Rio Grande (article oublié en Septembre 2012, ajouté le 12 Novembre 2012) Article ajouté le 12/09/2012

Une fois n’est pas coutume, je prends l’ordi pour un nouvel article à peine trois semaines après les dernières news. C’est que pour la première fois depuis un certain temps, j’ai du temps!

Nous sommes dans l’attente des vents de secteur sud afin de pouvoir remonter vers Porto Belo, Rio de Janeiro et Salvador de Bahia. Depuis trois semaines, ceux-ci sont bloqués au Nord Est et ne passent sud que l’espace de 24 heures, pour se réinstaller Nord Est aussitôt après et souffler entre 20 et 35 nœuds. L’idée d’une remontée de 350 milles environ jusqu’à Porto Belo, au près contre vents et courant avec houle de 3 à 5 mètres annoncée sur passage weather ne nous séduit pas vraiment. Alors nous en sommes à surveiller une fenêtre de Nord Est de force inférieure car la tendance semble établie pour quelques semaines. Il faut que nous continuions, non pas que Rio Grande nous déplaise, bien au contraire, mais rendez-vous est fixé avec mon père René et Maryse, le 25 septembre à Salvador de Bahia.
Pourtant nous sommes bien ici, même si le coût du yacht club, quoique raisonnable (20 euros par jour), entame sérieusement notre budget. La saison fait que la fréquentation au yacht club est réduite. Nous sommes tous seuls au ponton, à l’extérieur de la marina, avec un panorama de 180 degrés sur le lagoa dos patos, ce qui nous donne l’impression d’être isolés sur ce lac intérieur bordé au loin par une fine lisière de hautes herbes et d’arbres. A toutes heures du jour et de la nuit passent près de nous des barques de pêche au moteur pétaradant mais loin d’être dérangeant, ce va et vient nous rappelle simplement qu’il y a la ville non loin de nous. En effet, le port de pêche est situé en plein centre, où des chalutiers de taille modeste côtoient les barques des pêcheurs du lagon qui se retrouvent tous les matins au marché au poisson. De nombreuses espèces d’oiseaux tels hérons, aigrettes, rapaces, cormorans, mouettes nous entourent. Dans l’espace vert du yacht club, des perruches et autres espèces inconnues de nous composent un brouhaha incessant. Cet endroit est vraiment un havre de paix.
La ville de taille moyenne a gardé un caractère rural, le cheval reste ici omniprésent et constitue encore un moyen de locomotion fréquent. Toujours attelés d’une charrette, ils trottinent docilement parmi les voitures ou attendent patiemment le retour de leur propriétaire. Comme en Argentine, les nombreux chiens errants gambadent librement et semblent vivre paisiblement.
Peu après notre arrivée au yacht club où nous ne connaissons personne, nous avons eu la visite surprise d’une famille brésilienne qui elle semblait nous connaître… Robeirio, prévenu de notre présence par son frère Ricardo rencontré lors de notre escale à Victoria trois mois auparavant, est arrivé illico accompagné de sa femme et de ses enfants (quatre filles et deux garçons), nous offrant un présent à chacun en guise de bienvenue, et nous a invités à dîner le soir même. Après être reparti en emmenant Audrey et Damien, il est revenu nous chercher Olivier et moi à 20 heures.
D’une gentillesse extrême à laquelle nous ne sommes pas habitués, ils ont organisé deux jours plus tard une soirée dédiée à l’anniversaire de Damien, réunissant famille et amis, dans leur appartement décoré pour l’occasion. Les enfants, Camilho (20 ans), Hanna (17 ans), Anna-Carolina (17 ans), Lucas (15 ans) et Yuca (12 ans), ont la musique dans la peau et jouent tous de la guitare (entre autres instruments). Ils ont animé la soirée entre deux parties jungle speed tous assis en rond au milieu du salon. Ce jeu de société qu’Audrey et Damien avaient apporté est inexistant au Brésil et les a emballés.
S’en sont suivies plusieurs soirées chez Robeirio ainsi que sur Losadama au cours desquelles nous avons été agréablement surpris de voir comme ces enfants (ou plutôt jeunes gens) de famille recomposée sont aimables, proches les uns des autres, proches de leurs parents et unis autour de leur petite sœur Clara, 2 ans.
Le week end suivant Robeirio et Eluse ont tenu à nous emmener à Cassino Beach, l’extrémité nord d’une plage qui s’étend sur 200 kms de Rio Grande à la frontière uruguayenne. Cassino est également la destination dominicale et estivale des gauchos (habitants de Rio Grande), c’est la station balnéaire locale.
Après cette première semaine chargée, nous avons calmé un peu le rythme. Entre nettoyage, bricolage (et oui souvenez-vous la drisse de génois…), courses, lessive, mais aussi cuisine et lecture (j’ai tout de même réussi à entamer et terminer «la gloire de mon père» »), les journées s’écoulent lentement mais sûrement. Damien a retrouvé son professeur de tennis préféré et progresse rapidement. Cannel s’offre des sorties nocturnes mais répond à l’appel tous les matins, après nous avoir fait une frayeur en disparaissant pendant 24 heures lors du coup de vent qui a suivi notre arrivée. Après que nous ayons fait Olivier et moi plusieurs fois le tour des pontons sans succès à la nuit tombée et que je commençais sérieusement à désespérer, elle a enfin répondu à nos appels. Elle s’était réfugiée dans un hangar du club, après avoir suivi les traces des enfants partis avec Robeirio (hypothèse émise par Audrey). Aussi heureuse que nous de la retrouver, elle nous a suivis jusqu’au bateau comme un petit chien, s’immobilisant et reprenant sa route, à l’affût du moindre bruit.
Une barque de pécheur Yoat-club
Photo ajoutée le 20/08/2012 Photo ajoutée le 20/08/2012
Toujours présents.... Un gouter très appetissant.
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Souriez ! Sur la route qui mène à Cassino beach.
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Salle des fêtes du yoat-club. Soirée Juggle Speed.
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Petit oiseau prend un bain. Ponton du musée océanographique.
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Rio Grande Rue de RG
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La mimine fait du gras ! Olivier se fait tondre par Audrey.
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En route pour Cassino beach JOYEUX ANNIVERSAIRE DAMIEN
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Ciel Cassino Beach
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Ciel... Au ponton de Rio Grande
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Audrey monte au mat pour passer une drisse Sur le toit du marche aux poissons
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Et des oiseaux !
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A quelques metres d Audrey
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Sur la place de Rio Grande Des chevaux tirant chacun une charette
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Des chiens dormant au soleil
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Adios Argentina Article ajouté le 06/08/2012

Bonjour à tous,

Le vent siffle fort dans les haubans aujourd’hui à Rio grande do Sul, où nous sommes arrivés jeudi soir, après une nav éprouvante de quatre jours et un peu plus de 480 milles parcourus.
Après trois mois passés à terre, nos organismes ont dû se réhabituer aux mouvements permanents, aux quarts et, chose nouvelle depuis le début du voyage, au froid. Nous avons eu très froid, les pieds et les mains gelés pendant la nuit et pour Olivier à chaque manœuvre sur le pont.

Nous avons appareillé lundi 23 juillet au matin de l’YCA de Buenos Aires, et navigué au près les premières 24 heures avec un vent de nord Est modéré et un Rio calme. Le lendemain matin, après un brouillard matinal qui a nécessité l’utilisation du radar, le vent est passé de travers (sud Est), 25 nœuds, et les vagues ont commencé à grossir. Nous avons préféré ne pas nous arrêter à Punta del Este (exposée au sud) que nous avons passé le soir vers 19 h, la combinaison vent/vagues promettant un mouillage trop rouleur. La patte reliant le vérin du pilote au secteur de barre ayant lâché à cause des vagues, nous avons dû barrer toute la nuit, à tour de rôle, dans des conditions qui ne se sont calmées qu’au matin du mercredi.

Bienvenue en mer !

Les enfants n’y ont vu que du feu, accaparés qu’ils étaient par la DS et deux films quotidiens, car question électricité l’éolienne D-400 remplissait très bien son rôle.

Le vent a molli (la mer aussi) puis est passé sud ouest, puis progressivement nord ouest dans la journée de jeudi.

Olivier a réparé la patte du secteur de barre, une délivrance pour nos pauvres jambes fatiguées (à bord de Losadama, il faut barrer debout). Pendant que je dormais, le sertissage du câble qui tient la drisse de génois s’est rompu, sans doute malmené par les claquements du génois occasionnés par le roulis du bateau sur une mer encore formée accompagnée d’un vent trop faible. Après un grand clac, Olivier a vu le génois tomber à l’eau. Avec l’aide d’Audrey, il l’a remonté sur le pont et a hissé le foc. Heureusement que c’est arrivé, sans ça nous nous serions ennuyés à Rio Grande…
Les dernières 24 heures ont été calmes et ensoleillées, et la température a augmenté sensiblement.

Les performances du bateau ont été nettement améliorées par la modification qu’Olivier a effectuée sur le safran (suppression de la partie compensée d’après les calculs de son père Claude), et aussi pour une grande part par le remplacement des anciennes hélices par des hélices repliables «Goriprop» », permettant respectivement un meilleur comportement du bateau et une vitesse accrue de deux nœuds environ sous voile (nous gagnons 48 milles par 24 heures), ce qui est très appréciable.

En effet, notre escale en Argentine n´aura pas été vraiment conforme à ce que nous prévoyions, plus d´attente et de travail que de visites et de repos. Attente d’abord afin de trouver l’endroit où sortir le bateau de l’eau pour refaire l’antifouling, et travail car Losadama nous réserve toujours des surprises. Nous avons donc dû revêtir nos casquettes de menuisier, plombier et peintre (avec les enfants de temps en temps) jusqu’à la fin du séjour, sans pouvoir découvrir l’intérieur des terres argentines. Mais Losadama étant notre maison, pas question de le négliger. Le voyage n’est pas terminé …

J’en ai profité pour nettoyer tous les équipets et faire laver tout notre linge à la laverie proche de la maison de Tigre. Après bientôt deux ans de placard, les habits les moins utilisés sentaient l’humidité et certains avaient jauni. Pour contrer une humidité ambiante de près de 70%, nous avons mis le chauffage toutes les nuits et laissé les équipets ouverts. Dans le dernier mois, la température matinale était proche de zéro.

Nous avons donc partagé le quotidien des argentins de la capitale et de sa banlieue (certes chic), quotidien difficile qui se lit sur les visages souvent fermés, à quelques exceptions près.

C’est lors des soirées passées avec Ana Maria et sa famille (soirées pizza et anniversaire), que nous avons appris les grosses lignes de la situation économique du pays, vue par une famille de classe moyenne : le niveau de vie est faible pour la majorité des habitants, l’inflation est constante depuis 4 ans alors que les salaires stagnent (salaire minimum 300 euros /mois). Le coût de la vie est plus ou moins similaire au nôtre selon les produits pour un pouvoir d’achat 3 fois inférieur au nôtre, et un coût du crédit carrément prohibitif (28%). La corruption est fréquente, comme nous l’ont aussi expliqué les argentins que nous avons rencontrés. Nous en avons fait l’expérience, Olivier ayant fait demi-tour sur une ligne continue sans remarquer le fonctionnaire de la Prefectura en faction au coin de la rue. Lui a bien relevé l’infraction et devant notre air désolé à l’annonce de la valeur de l’amende (600 pesos/un peu plus de 100 euros), nous a rapidement proposé de lui en verser la moitié et de clore l’affaire.

A deux pas des favelas aux rues défoncées et aux maisons délabrées où survivent les plus défavorisés trônent parfois les villas d’une classe aisée qui roule dans de belles voitures et possède la carte de membre d’un yacht club où flotte un voilier ou une vedette.

Les enfants ont tous deux terminé leur seconde année de Cned avec de bonnes moyennes et un passage en classe supérieure (2nde et 6ème). Ils ont pleinement apprécié l’arrivée des grandes vacances, les grasses matinées et surtout l’absence d’emploi du temps. Agréables aussi les moments passés au parc d’attraction de Tigre le week-end, où la population change de visage et s’amuse toutes générations confondues. Les séniors et mères de famille s’essayant aux autos tamponneuses nous ont souvent divertis autant que les attractions elles mêmes. Damien a été invité plusieurs fois chez Juan Baptista, le petit fils d’Ana Maria, avec qui il allait au cinéma, jouait à la play station, wii, i-pad, ou au foot, et parlait tantôt anglais, tantôt castellano. Audrey restait seule mais y trouvait son compte car elle pouvait alors disposer de l’ordi et chatter sur facebook sans limites de temps pendant que nous travaillions.

Nous avons (enfin) réintégré le bateau avec joie dès sa remise à l’eau, après un mois au sec sur le «varadero» » (zone technique) du Yacht Club de San Fernando, où nous avons vu à l’œuvre charpentiers de marine, calfateurs, fabricants de mâts en bois et vernisseurs, métiers aujourd’hui rarissimes en France. Nous retiendrons d’ailleurs de l’Argentine un goût certain pour la rénovation et la préservation de l’ancien : bateaux, automobiles, meubles. Nous signalons au passage la présence sur le varadero et l’efficacité de Leandro Padin et de son équipe, qui s’est occupé du changement des cardans, presse-étoupe et bagues autolub, et a gracieusement installé nos hélices.

Puis il a fallu dire au revoir, à Manuel, Renée et Lola d’abord qui se sont envolés pour l’Espagne avant notre départ, à Ana Maria et sa famille auxquels nous nous étions habitués, à Anita enfin du Club Hippique, qui était devenue proche des enfants et les emmenait parfois déjeuner avec elle.

Nous pensions bien nous reposer un peu et reprendre nos marques à bord avant de larguer les amarres. Que nenni, c’était sans compter sur la complexité de faire remplir nos bouteilles de gaz portugaises, tâche qui s’est révélée impossible après maintes investigations et beaucoup de kilomètres parcourus. Ont suivi des formalités de sortie du territoire fastidieuses, «migraciones, aduana, prefectura» » (quelques kilomètres supplémentaires), lors desquelles nous avons toutefois eu affaire à un douanier sympathique aux allures de marin breton, qui nous a fait partager son «mate» » (boisson traditionnelle du sud Brésil, Uruguay et Argentine héritée des indigènes) et raconté ses différents voyages, dont un au Népal avec ses soirées feu de camp et guitare…

Enfin, nous sommes redevenus piétons après avoir restitué la voiture de location, dernier élément ostensible de nos trois mois passés à terre. Le lendemain, nous avons donc quitté les «parillas» » (barbecues), empanadas (chausson de pâte brisée en forme de demi-lune, farci de poulet, ou oignon et fromage, ou bœuf, ou épinards à la crème) et pamplemousses, pour voguer vers la feijoada, plat traditionnel brésilien à base de haricots noirs, les citrons verts et la cachaca !
Chenal de Rio Grande Entre Buenos Aires et Rio Grande
Photo ajoutée le 06/08/2012 Photo ajoutée le 06/08/2012
Rio Grande, encore un ciel magnifique Alors la nav, pas trop dur ?
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Nouvelle capote style veranda et Olivier aux reglages Losadama et Samarkanda, magnifique German Frier
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Pour les connaisseurs, inquietant le Juan Patricio qui deboule a plus de 40 nds safran avant
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Peinture de la cabine de Damien Coque mouchetée avant peinture
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Safran après Losadama repeint
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Preparation de la coque Un peu blanchicots les touristes !
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Remise a l eau YCA San Fernando (2)
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Unite de 1940, apres 40 couches de vernis Buenos Aires, celle-ci ne roulera plus...
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YCA San Fernando MG
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Chevrolet de nos grands peres Une pensée pour James Dean
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Peugeot 404 Les hommes aux fourneaux
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Lianes ou fils electriques, on ne sait plus très bien Olivier prepare la route et etudie la meteo
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Bravo Damien Plus tard je serai patissier
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No comment (Dixit Audrey) Tigre, parc d´attractions sur le Rio Lujan
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Parc d attractions, Tigre 2 Parc d attracttions, Tigre 3
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Gare de Tigre Parc d attractions, Tigre
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Tigre, bateau inter-iles en bois La Prefectura est partout
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Tigre 3 Tigre 2
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Tigre La Juanita 4
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La Juanita 3 La Juanita 2
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La Juanita 1 La Juanita
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Un mois déjà à Buenos Aires Article ajouté le 08/06/2012

Hola quetal?

Ambiance discothèque ce samedi soir dans la petite maison que nous avons louée à Tigre (20 km au nord de Buenos Aires). Damien est notre DJ et sélectionne les morceaux sur You Tube. Nous attendons Olivier d’un moment à l’autre, il fait quelques réparations sur le bateau (epoxy sur la coque et le pont), pendant que nous redécouvrons la vie à terre depuis une quinzaine de jours…

Une fois entré dans le rio de la Plata, La ville du même nom (La Plata), située à quelques milles au sud de Buenos Aires, est le premier port côté Argentin. Vient ensuite le port de Buenos Aires, abritant la marina de Puerto Madero et le yate club Argentino, en plein centre ville. C’est dans ce dernier, petit havre de paix à deux pas du centre ville, que nous avons passé les deux premières semaines qui ont suivi notre arrivée (dont une gratuite, une première depuis le début du voyage).

La première chose qui nous a frappés à Buenos Aires, c’est la quantité de poids lourds qui traversent la ville, s’ajoutant au trafic intense des heures de pointe, où l’on se cache le nez dans son col tellement l’air est irrespirable. Après une année et demie de calme et d’air pur, le désagrément fût de taille. La quantité de vieux véhicules (autos et camions) encore en circulation est aussi agréable pour les yeux qu’elle est néfaste pour les poumons.

La capitale est divisée en « comunas » » (communes) qui sont des districts urbains. Chaque « comuna » » comprend un ou plusieurs quartiers (48 quartiers en tout). Le plan urbain de la capitale et de sa banlieue est assez simple; grandes avenues et rues parallèles ou perpendiculaires, l’ensemble formant des « quadras » » ou « cuadras » », mot introuvable dans le dictionnaire français/espagnol, que l’on peut traduire par « bloc » » ou « carré » ». Ainsi les distances sont comptabilisées non pas en mètres ou kilomètres mais en « quadras » », sachant qu’une quadra fait environ 100 mètres de long (ou de côté), ce qui rend l’orientation très simple lorsqu’on cherche sa route.
En centre ville se mélangent commerces de proximités, boutiques de luxe, et immeubles d’affaires et d’habitation. Près de la moitié des boutiques vend de la téléphonie, viennent ensuite le prêt à porter, la chaussure et les articles de sport. Quelques minimarkets pour l’alimentation, très peu voire pas de « panaderia » » (boulangerie), boucherie ou crèmerie. Le « kiosco » » ( kiosque à journaux) est présent à chaque coin de rue. Le « kiosco » » est aussi l’équivalent du « tabac » » chez nous, avec ceci de plus qu’on y trouve également de quoi se restaurer, se désaltérer, parfois téléphoner. Les pharmacies vendent ici de la coloration capillaire, des détergents, des sucreries… Ca surprend.
De nombreux barbecues ambulants, roulottes avec « terrasse » » (quelques tables et chaises) ou installations sommaires sur un bout de mur proposent de la viande grillée, (porc, saucisse, hamburger), chacun agrémentant son sandwich d’un choix de sauces, mélange de crudités, salade ou oignon frit, présentés en libre service. Les clients sont autant les promeneurs du week end que les travailleurs de la semaine, toutes classes confondues, à toute heure de la journée. Au premier abord pourtant, certaines installations n’inspirent pas confiance et n’existeraient tout simplement pas en France. Mais nous avons goûté, apprécié, et constaté que ceux qui font les meilleurs sandwiches ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

Au premier contact, nous trouvons les argentins, enfin ceux de Buenos Aires, beaucoup moins chaleureux que les Brésiliens (surtout les commerçants). On se croirait revenu en Europe, où chacun regarde droit devant soi, un casque sur les oreilles ou un portable à la main, la mine fatiguée. Mais nous nous disons que nous sommes en ville, une grande ville, et non pas en province où les gens sont sûrement différents.

Heureusement nous avons fait des rencontres qui sont venues améliorer cet a priori : Manuel et sa famille tout d’abord (cf article précédent), avec qui nous avons sympathisé, puis le prof de voile du yate club, José, qui nous a gentiment fait profiter de ses connaissances du plan d’eau, Sergio du point info, phénomène branché sur 220 V et très attachant, Fernando, voisin de ponton et membre du club, médecin, propriétaire d’un magnifique voilier signé German Frier, qui nous a communiqué les coordonnées de tous ses contacts personnels (mécanicien, ophtalmo etc…). Daniel enfin, employé à l’administration du club, qui même après notre départ du club nous aidera dans nos démarches.

Avec Manuel, nous avons déplacé Losadama vers San Fernando, quelques milles au nord de B.A. Habitué du plan d’eau pour y effectuer de nombreuses régates, son aide nous a été précieuse : nous avons emprunté le chemin le plus court (2 heures au lieu de 6 h30), le chenal côtier, mais aussi le moins profond avec parfois moins de 30 cm d’eau sous la quille (fond de vase certes mais en cas d’échouage, avec son bulbe sous la quille, Losadama ne serait pas facile à dégager, nous en avons fait l’expérience à Alvor, au Portugal).

Après la sortie du port de Buenos Aires, passés les bassins du port de commerce qui se succèdent, un cargo dans chaque, et les quais couverts de piles de containers, la côte se fait progressivement plus verte, et les buildings disparaissent. L’eau est boueuse et charrie quelques branches de bonnes tailles. Puis les bassins des premiers yate clubs et les premiers mâts apparaissent, cachés derrière les arbres, à la hauteur de San Isidro.
A partir de là plusieurs dizaines de clubs nautiques, à la taille et au standing variables (pas de marina ici non plus vous l’aurez compris), se succèdent à l’intérieur du rio Lujan, un des nombreux cours d’eau qui parcourent le nord de la province de Buenos Aires, se jetant dans les eaux du rio de la Plata à la hauteur de Tigre, San Fernando et San Isidro.

Le club de veleros Barlovento, où nous avons amarré Losadama, semble un lac au milieu d’une forêt. Nous apprécions enfin les couleurs rouges et jaunes de l’automne (dixit Audrey qui en avait un peu marre de transpirer au Brésil). Pas de ponton, deux amarres à terre et deux pendilles. Seul les cris des deux oies habitant les lieux et le moteur de la « gauchita » » (bateau taxi que l’on appelle à la vhf lorsqu’on souhaite se rendre à terre, et qui fonctionne 24h/24) viennent troubler le silence. Cannel, à qui Olivier a confectionné une passerelle à la proue du bateau dès notre arrivée, va pouvoir faire connaissance avec les énormes ragondins que nous avons aperçu sur la berge. Seul bémol, nous sommes à l’ombre des arbres, l’air est très humide et les rayons du soleil ne nous parviennent qu’en fin d’après midi.

C’est ici que nous devions sortir Losadama de l’eau pour un antifouling, peinture de coque, changement des vannes, passe-coque, hélices et révision des presses étoupes.
Pour cela, nous avons cherché une location car ici en Argentine, on ne peut pas rester à bord du bateau pendant qu’il est sur cales. Et une fois l’appartement trouvé, le yacht club nous a annoncé qu’il n’était pas possible de sortir le bateau de l’eau avec la grue car le palonnier de la grue ne passe pas entre les deux mâts. Le responsable du grutage nous a aussi avoué qu’il n’avait pas plus confiance que ça dans les sangles qui doivent soutenir le bateau, sangles qui doivent être remplacées mais qui ne le sont toujours pas. Cet argument a fini de décourager Olivier qui était déjà un peu inquiet à l’idée de gruter Losadama, même si la grue en question a une capacité de 20 tonnes.

Le siège du Yacht Club Argentino à San Fernando, où nous nous sommes alors adressés, dispose d’un travel-lift. Mais pour les membres (socios) propriétaires d’un bateau, c’est aussi le moment de le sortir de l’eau pour effectuer les travaux qui s’imposent après la saison estivale. Nous ne sommes donc pas prioritaires...
En attendant nous avons intégré le logement que nous avions trouvé, dans un quartier plutôt calme malgré le bruit des voitures, la musique qui vient de la maison voisine où sont donnés des cours de dance, et les nombreux chiens qui aboient à toute heure de la journée et de la nuit.

Tigre, San Fernando et San Isidro constituent la province chique, très arborée de Buenos Aires. De part et d’autre des grandes artères bordées de commerces et bars restaurants qui la traversent et mènent à la capitale se trouvent les quartiers d’habitation, pâtés de maisons ou de villas collées les unes aux autres. Certaines rues sont pavées et/ou disposent d’un poste de garde financé par le voisinage. On y trouve aussi des « barrios cerrados » », lotissements entiers clôturés de murs surmontés de barbelées et dont l’entrée est tenue par un poste de garde. Ce concept, que nous avions déjà aperçu au Maroc et qui m’était inconnu, est très développé ici.

Dans certains quartiers moins favorisés que nous avons traversés en voiture, en train ou en bus, toutes les clôtures sont surmontées de barbelés, pics de fer forgé ou tessons de bouteille, et toutes les fenêtres sont protégées par des grilles. Les voitures qui y sont garées ne sont plus que des carrosseries sans pare brise ni fenêtres ni roues. On se dit qu’il ne vaut mieux pas trainer ici.

Audrey :
Pour ma part, Buenos Aires me plait. Les buildings, les voitures, le bruit me manquaient. Ici, je suis servie. Les moyens de transport usent constamment du klaxon pour s’imposer et ne laissent passer les piétons que lorsque les feux sont rouges, s’ils ne les grillent pas.
Ayant loué une voiture, nous avons été amusés de voir leur surprise lorsque nous les laissions traverser aux passages cloutés, nous exposant aux foudres des voitures qui nous suivaient.
Ce qui a moins amusé papa, qui nous avait un soir déposées à l’hippodrome maman et moi, c’est d’avoir passé deux heures à essayer de retrouver le lieu de rendez-vous sur l’immense avenue Libertador, harcelé et klaxonné alors qu’il tentait de nous repérer. Nous n’avons pas beaucoup ri non plus. Nous avions froid, faim, et commencions à nous demander si nous n’allions pas devoir rentrer en taxi.

Dans la maison, j’ai redécouvert des joies simples mais qui font mon bonheur, le micro-onde et surtout, surtout, le grille pain ! Le matin, je m’habille et c’est le sourire aux lèvres que je cours ouvrir tout les rideaux. Et bien sûr, privilège que même à La Rochelle nous n’avions pas, la télé dans la chambre. Plus de 70 chaines !! En ce moment, c’est Roland Garros. L’année dernière, il avait lieu lorsque nous étions à Alcoutim, et je devais faire multiples aller-retour entre le bateau et le petit café de la place. C’était tentant de retrouver mon souffle que je voyais mon cher Roger Federer se faire battre par Nadal et son regard de tueur. Ici, je n’ai que 15 pas grand maximum à faire, je saute sur le lit, dans la foulée j’ai réussi a attraper la télécommande et hop ! Roland Garros. Fantastique.

Seul manque, la chaleur de mon petit bébé d’amour la nuit, qui lorsque nous sommes au bateau la passe habituellement avec moi dans mon lit. La propriétaire du dessus ayant déjà un chat, et Cannel étant très associable, nous n’avons pas pu l’emmener avec nous. Papa la voit tout les jours, lui amène les restes de repas dont nous la savons friande, mais il travaille et n’a pas beaucoup de temps pour jouer avec elle, comme le faisait maman le matin derrière les rideaux de Damien, ou moi, en fin d’après midi sur le pont, m’amusant a la surprendre puis a retourner dardar dans le Kocpit avant qu’elle ne me rattrape les jambes, jeu auquel elle gagne toujours.

Heureusement, elle a les ragondins à épier.

Le week-end nous rejoignons Renée et Lola (la femme et la fille de Manuel) pour des balades à Buenos Aires, visites des vieux quartiers, monuments. Ce dimanche, en allant récupérer Damien qui a été invité à dormir chez sa copine Lola, nous découvrons un théâtre transformé en librairie. Sur la scène sont installées les tables et les chaises d’un café. Un piano est là également entouré par quelques canapés, pour des après midis musicaux. Une super idée, et surtout une alternative au fatal cinéma des jours pluvieux.
Lors de nos promenades dans les rues piétonnes nous avons pu assister aux démonstrations de tango tant attendues par Audrey et moi. Nous avons aussi assisté aux courses hippiques dans les hippodromes de San Palermo et San Isidro, une découverte amusante, grisante et même émouvante. Entrée libre et gratuite, première surprise. Une course toutes les trente minutes. Apercevoir le départ de l’autre côté de la piste et en simultané sur écran géant, entendre le grondement du galop de ces bêtes de course qui arrivent, mêlé aux commentaires emballés du speaker (en espagnol, c’est quelque chose !) et aux clameurs des spectateurs lors des 200 derniers mètres est unique. Et pourtant nous n’avons pas joué…pas encore. Mais nous comptons bien y retourner, l’ambiance nous plaît et à San Palermo on peut approcher les chevaux de très près, dans leur box et sur la petite piste où ils tournent un peu avant que leur jockey ne les chevauche. Là où certains des parieurs font leurs pronostics.
Voir les chevaux c’est bien, mais monter c’est mieux. Nous allons donc deux fois par semaine au « Club hippico del Norte » », où Audrey se remet en selle assez difficilement (elle est tombée mais il ne faut pas le dire…) et où Damien s’initie avec Charlie, immense cheval heureusement très docile. Anita leur fait les cours, moitié en anglais moitié en « castellano » », la langue nationale. Il nous faut une heure environ pour nous y rendre, d’abord à pieds jusqu’à la station où nous prenons le train pour San Isidro, puis de nouveau à pieds jusqu’au club.

Plutôt réticents au départ, les enfants se sont habitués au train. C’est de loin le moyen le plus rapide et le plus ponctuel. Un train toutes les dix minutes en moyenne, toutes les 20 mn le week-end. Le coût est dérisoire, entre 80 cts et 1.35 pesos par personne l’aller, soient entre 10 et 20 cts d’euros. Il n’est pas rare de voir certains passagers passer de wagon en wagon en proposant du café qu’ils transportent dans des thermos, ou des biscuits, des mouchoirs en papier, des piles etc… et d’autres chantant, pour quelques pesos.

Les bus, bien que certains soient très beaux ici, ont des horaires plutôt aléatoires, leurs itinéraires sont compliqués pour qui n’est pas du coin, et leurs conducteurs pas toujours sympas. En voiture, ce n’est pas plus rapide, et c’est trop de sport pour moi …

Dans les prochains jours, nous prévoyons d’aller découvrir l’intérieur des terres, histoire de respirer de l’air pur et d’écouter le silence. Blousons et polaires seront de rigueur, même si nous espérons que le froid qui sévit en ce moment (4 à 6 degrés le matin) ne nous tiendra pas compagnie trop longtemps. Et nous pensons bien à vous qui allez bientôt célébrer le premier jour de l’été !
car de ramassage scolaire Ushu, petit beagle, a trouve une partenaire de jeux
Photo ajoutée le 08/06/2012 Photo ajoutée le 08/06/2012
YCA Buenos Aires, retour de regate Oh la belle Mustang
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Ca c est interessant ! Fiat
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San Isidro, poste de garde San Isidro
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On a retrouvé la premiere voiture du papa d´Olivier ! Fiat 600 Buenos Aires
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Bon alors, vous avancez ?... San Isidro, kiosco
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Olivier est invite sur un voilier de course Pas de ponton mais on s adapte !
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Buenos Aires Hippodrome San Palermo
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Hippodrome San Palermo, le gagnant Mensurations d´Audrey pour des bottes d´équitation sur mesure
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Damien assure ! Fidele et toujours aussi belle
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Fin de journée musicale apres une lonnnnnngue journee de CNED Calin matinal
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Buenos Aires, casa rosada, palais presidentiel C´est rigolo les kioscos, hein Damien !
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Dites moi vous avez quel age deja ? Barlovento
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Buenos Aires, celebre pont de la femme Barlovento
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Barlovento, les explorateurs du lac Bon, le bateau est bien amarre, maintenant l´apero
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Buenos Aires, librairie El Atheneo Buenos Aires, librairie El Atheneo
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Barlovento Buenos Aires, calle Florida, demonstration de tango
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Buenos Aires, le promeneur de chiens Anita, Damien et Charlie (le cheval)
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Audrey et Gitano Buenos Aires, place 25 de Mayo
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De Rio Grande à Buenos Aires en passant par Punta del Este Article ajouté le 09/05/2012

Bonjour à tous.

Nous voici enfin arrivés dans la capitale Argentine depuis une semaine (arrivée le 22 avril 2012).
Après un départ de Rio Grande do Sul (lundi 16 avril) dans la brume matinale et une nav de trois jours à 70 % au moteur, halte de deux jours à Punta del Este (Uruguay), destination préférée de nombreux argentins qui souhaitent se rapprocher de la mer et des activités nautiques (le port de Mar del Plata, situé au sud du delta sur la côte argentine ne bénéficiant pas des mêmes températures). Les argentins apprécient également le sens de l’hospitalité des uruguayens, que nous avons pu constater tant chez les commerçants que dans les administrations. Les formalités d’entrée ont d’ailleurs été expédiées en un temps record de moins de deux heures, dont la majeure partie a été consacrée à discuter avec les fonctionnaires, très intéressés par notre voyage.

Punta del Este a tout d’une station balnéaire, les bars restaurants, commerces, immeubles avec appartements au bord de la baie, sportifs (joggers, rollers, cyclistes…), mais comme nous sommes hors saison maintenant, tout est beaucoup plus calme et agréable.

Au yacht club, très vaste et non clôturé, se côtoient plaisanciers et pêcheurs. Les promeneurs déambulent le long des quais, et s’amusent de cette particularité du port que nous avions hâte de découvrir : les « lobos de mar » » (loups de mer), qui peuplent les eaux du port, se prélassent sur les plateformes arrière des bateaux à moteur, sur les quais ou les plans inclinés. Le long du quai où les pêcheurs nettoient et vendent le poisson, attendant patiemment leur part, ils font l’attraction.
Mais nettement moins voraces que les goélands qui restent au second plan et surveillent le moindre morceau perdu, les loups ne satisfont pas les attentes des promeneurs à l’affût de quelque pirouette encouragée par le pêcheur qui leur tend le poisson bien en hauteur. Je remarque en m’approchant du bord que les fonds, peu profonds, sont recouverts de restes… J’ai remarqué aussi, un peu partout dans le port, la présence de sacs et de bouteilles en plastique, triste vision que ces bêtes magnifiques évoluant dans une eau souillée, vision qui ne semble ici choquer personne.

La veille du départ, nous avons la visite d’un loup qui tourne autour du bateau, avec la ferme intention de grimper dans l’annexe ou de s’allonger sur la jupe. Il fait nuit, mais nous entendons son souffle puissant tout près de nous, pendant plus d’une demi-heure. Olivier l’éclaire d’abord avec le projecteur puis le repousse avec la gaffe et improvise une barrière en corde tendue entre les deux balcons arrière au cas où notre visiteur aurait l’idée de s’introduire dans le cockpit pendant notre sommeil…
180 milles environs nous séparent de Buenos Aires. La météo annonce du vent de sud, 20 nœuds, à partir du vendredi soir et toute la journée du samedi.
Nous relevons le mouillage vendredi à 13 heures, et entamons le voyage au moteur, vent pile de face ! Vers 21 heures le vent passe subitement de 12 à 20-25 nœuds, rafales à 30, secteur Sud-Ouest. Nous naviguons au près, bâbord amure (le vent vient sur la gauche) avec très peu de marge de manœuvre : nous devons suivre de près la route qu’Olivier a tracée. Elle nous rapproche de la côte argentine, là où se trouvent les chenaux balisés, chemin le plus sûr compte tenu des fonds qui remontent rapidement et de la présence de bancs de sable (parfois moins de 2,00 m) et de nombreuse épaves. Des vagues se forment, hautes et courtes, je n’en reviens pas, moi qui croyais que nous aurions une nav tranquille sur le rio !

Nous traversons une zone de mouillage de cargos en milieu de nuit. Nous savons bien sûr s’ils sont en mouvement ou non d’après leurs feux, mais un effet d’optique nous fait douter : avec le courant et les vagues, on dirait qu’ils avancent. Nous passons tout près, à moins, de 100 mètres d’eux avec quelques frissons dans le dos.

On se repose chacun son tour et au petit matin nous découvrons une eau de couleur marron, preuve que nous naviguons sur très peu d’eau, environ 5 à 6 mètres à cet endroit. Olivier est obligé de reprendre du bâbord petit à petit à son réveil car je n’ai pas pu suivre le cap et nous nous sommes écartés de la route sur tribord.

En milieu de journée enfin, changement de cap, nous pouvons abattre (s’écarter du lit du vent), et adopter une allure plus confortable avec un vent de travers stabilisé à 15 nœuds. Le bateau accélère et devient confortable nous faisons route sur l’entrée du « canal Intermedio » » suivi du « canal Norte» » que nous atteindrons au petit matin, après avoir traversé une nouvelle zone de mouillage devant le port de La Plata. Cette dernière partie oblige une attention particulière car les chenaux communiquent entre eux et il faut surveiller la route des cargos.
Olivier n’a pas dormi de la nuit : Lorsque je prends le quart, il y a des feux rouges, verts et blancs, clignotants ou non, partout autour de nous et j’ai l’impression qu’ils sont tous à égale distance de nous. Effet d’optique bien sûr, mais n’étant pas tranquille je réveille Olivier. A peine cinq minutes plus tard, un cargo nous arrive par l’arrière tribord, nos routes sont convergentes, alors je réveille Olivier à nouveau qui me suggère d’appeler le cargo. Mais comme le précédent, que j’ai appelé hier, il ne répond pas. Olivier se lève alors pour constater quelques minutes plus tard que le cargo nous double mais qu’il n’y aura pas collision !!! Il ironise bien sûr car dans les cas présent je n’arrive pas à évaluer les vitesses ou les distances. Finalement reste avec moi et me donne quelques explications sur les feux des navires et les bouées que nous rencontrons.
J’aperçois les buildings de Buenos Aires où se reflètent les premiers rayons du soleil, pavés dorés posés sur l’horizon. Il fait froid, mais les conditions pour une arrivée (prévue dans 1 heure) sont idéales : peu de vent et très bonne visibilité.
Olivier s’inquiète lorsqu’il observe sur l’AIS un navire qui progresse non loin de nous à la vitesse de 40,80 nœuds. Nous nous rendons vite compte que c’est un gros trimaran à moteur ( 80 mètres de long), transport à passagers qui fait la liaison (en dehors du chenal) entre Buenos-Aires et Colonia De Sacramento (Uruguay) en 45 minutes.

A dix heures nous entrons dans le Iate Clube Argentino, vieux rêve d’Olivier, situé dans l’avant port. Nous passons la barrière flottante ouverte pour nous (j’ai été bien incapable de comprendre mon interlocutrice à la VHF mais elle a au moins compris qu’un bateau arrivait), et nous amarrons à l’endroit indiqué par le marinero, pointe avant sur le ponton situé juste en face, et l’arrière amarré sur deux ducs d’albe. Ce n’est pas le plus confortable pour descendre et monter sur le bateau, mais l’annexe sur les bossoirs et le peu d’espace pour manœuvrer nous amènent tout naturellement à cette position.
Je pars en reconnaissance avec les enfants, Olivier termine l’amarrage. Première bonne nouvelle, nous sommes placés juste en face d’un espace vert, Cannel n’aura qu’à monter les escaliers pour aller se dégourdir les pattes. Bien que les bureaux soient fermés le dimanche, Je récolte quelques infos dont l’accès aux douches, l’accès internet (questions prioritaires lors d’une arrivée au port), en m’adressant au poste de garde qui me renvoie à une très aimable femme de ménage. Celle-ci m’attend au bas du bâtiment où se trouvent les douches ainsi que le bar restaurant du club, et m’explique volontiers tout ce que j’ai besoin de savoir. Ca commence plutôt bien, il va tout de même falloir perdre les réflexes portugais que nous avons depuis trois mois et se remettre à l’espagnol, et intégrer aussi un nouveau rapport à l’euro de la monnaie locale, le peso argentin, différent du peso uruguayen, différent bien sûr du real brésilien, cela fait un peu beaucoup en moins de deux semaines.

Après le repas et une sieste de trois bonnes heures (les enfants ont été sages comme des images, internet et DS à volonté...), en fin de journée, nous nous rendons au bar du club où se sont regroupés les régatiers du jour (ici les voiliers sont plus nombreux que les bateaux à moteur). Là, nous rencontrons Manuel, architecte français arrivé en bateau avec sa famille il y a 7 ans, et qui n’est jamais reparti. Il nous dépeint un peu la physionomie de la ville, nous laisse ses coordonnées, et prend congé.

Nous terminons cette première journée à Buenos Aires par un dîner au « Madero Buenos Aires, restaurant à la formule « libre » » très intéressante : buffet, grillades et dessert à volonté, 70 pesos par adulte, 35 par enfant de moins de 11 ans. Le peso valant actuellement 5,80 euros, la note finale (boissons et cafés compris) sera de 64,13 euros (372 pesos). C’est excellent, le service est irréprochable et le cadre est semblable à celui des restaurants haut de gamme voisins qui bordent le « dique 4 » » (bassin de Puerto Madero, autre Iate Clube mais également nom du quartier où nous nous trouvons), mais dont les cartes indiquent des prix très nettement supérieurs. Rompus mais rassasiés, nous regagnons le bateau pour une nuit réparatrice avant la course aux formalités (migraciones, aduana, prefectura).
Coucher de soleil a B.A. Visite matinale d un cormoran curieux (Buenos Aires)
Photo ajoutée le 09/05/2012 Photo ajoutée le 09/05/2012
Buenos Aires Le Ministere de la defense a B.A.
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Centre ville B.A. Centre ville B.A. (1)
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Centre ville B.A. (2) Les eaux grises du Rio et le Buquebus qui rallie Buenos Aires a Colonia (Uruguay, 45 mn)
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Je te l ai donne avant de partir ! - Mais non c´est toi qui l as ! -Pfff ils sont pas vrais mes parents ! Buenos Aires le long des quais
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Les buildings de Buenos Aires au lever du jour La ville vue du club (Buenos Aires)
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Damien s amuse a la gite Cote de Puunta del Este
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1er lobo que nous voyons, ca fait bizarre (Punta del Este) Ce couple nous signifie que nous le derangeons (Punta del Este)
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Porto Belo-Rio Grande do Sul Article ajouté le 02/05/2012

Les 4 jours de nav entre Porto Belo et Rio Grande se déroulent tranquillement.

Est-ce à cause du stress de la dernière nav qui me reprend, ou parce que j’ai décidé de ne pas prendre de gouttes cette fois ci, ou à cause d’un repas trop copieux, je me sens un peu barbouillée dès le départ.

Nous marchons au moteur les deux premières journées, puis un vent de Nord Est se lève et nous emmène à une moyenne de 5 nœuds, voiles en ciseaux (génois d’un côté et grande voile de l’autre), vers l’arrivée. Nous avons un courant contraire d’au moins 1,5 nœud et naviguons sur des fonds de 25 à 40 mètres, ce qui nous freine, bien entendu, mais lève également une houle courte et désordonnée.

Nous prenons un fichier grib avec l’iridium qui nous indique que les prévisions de vent de Sud, dont nous redoutions l’arrivée mercredi, ont changé et que la tendance reste au Nord Est. C’est tant mieux car l’entrée à Rio Grande par fort vent de sud est fortement déconseillée. La température chute nettement et nous veillons maintenant sous la capote, avec nos vestes de quart.

Le mardi dans la soirée donc, alors que le ciel s’est obscurci et qu’il s’est mis à pleuvoir, le chenal d’entrée est en vue. Comme à leur habitude maintenant, leur film terminé, les enfants partent se coucher, préférant sans doute s’épargner le stress de l’arrivée et découvrir tranquillement un nouveau paysage le matin au réveil.

Nous n’empruntons pas le chenal balisé, Olivier vise au maximum la tourelle de la digue tribord afin d’éviter la houle de travers lorsque nous allons virer pour entrer. Tout est clair et il y a suffisamment de vent, nous gardons donc grand voile et génois, sans allumer les moteurs, sur le premier quart de ce chenal de 14 milles jusqu’au yacht club. Nous croisons de très près un cargo qu’Olivier avait repéré mais dont il avait sous estimé la vitesse. On se sent vraiment comme un fétu de paille à côté de ce monstre !

Le chenal est bordé de quais pour l’amarrage des cargos sur bâbord, et sur tribord nous ne distinguons rien, c’est très plat en tout cas et semble être resté sauvage.
Deux grains de vent et de pluie successifs réduisent considérablement la visibilité, nous cherchons les bouées et suivons scrupuleusement les waypoints qu’Olivier a placés sur le programme de nav, afin de nous aider à progresser. Le vent crée un courant contraire d’1 nœud au moins, nous sommes au près, aidés maintenant du moteur et avançons à 3 nœuds, mais ne voulons pas tirer trop sur les moteurs. Comme dit Bilou (Roland Jourdain) : « qui va piano va sano » ».

Le dernier morceau de chenal n’est pas le plus facile, les bouées n’éclairant pratiquement pas et se mélangeant avec celles d’autres chenals qui permettent de naviguer dans le lagoa dos Patos (immense lagon qui s’étend jusqu’à Porto Alegre). Nous longeons maintenant les quais d’amarrage des bateaux de pêche, à la recherche d’un ponton unique qui appartiendrait au musée océanographique, mais nous nous apercevons bien vite qu’il est occupé par des bateaux style caravelle.

Plus loin, un autre ponton avec un voilier amarré fera très bien l’affaire. Le vent ne faiblit pas (20 nœuds) et la pluie recommence à tomber. Olivier vient coller l’arrière du Losadama au voilier, passe l’amarre arrière au taquet et je saute sur le pont du voilier pour aller amarrer l’avant. Ouf… que je n’aime pas les arrivées avec vent de + de 15 nœuds ! Heureusement que Losadama a des moteurs puissants…

Un garde de nuit vient à notre rencontre, me confirme que nous pouvons rester ici (en fait il s’agit d’un ponton appartenant au iate club) et éclaire Olivier de sa torche, qui termine l’amarrage (gardes et pare-battages supplémentaires). Il est 1 heure du matin.
Cannel est comme folle, elle ne cesse de miauler, sentant la terre mais aussi la pluie, elle ne sait que faire. Heureusement la pluie cesse peu après et notre félin peut aller se dégourdir les pattes sur le voilier d’à côté, puis très vite sur le ponton, suivant Olivier qui va brancher la rallonge électrique.

Le lendemain à notre réveil, les enfants ont disparu. Olivier s’inquiète mais bien vite ils réapparaissent. Ils étaient partis repérer les lieux et se dégourdirent les jambes, le soleil ayant remplacé la pluie de la veille.

L’endroit est très calme, il semble que nous soyons au milieu d’une réserve ornitologique tant nous apercevons d’espèces différentes (et entendons de cris différents), dont hérons et aigrettes qui le soir viennent se percher sur les ducs d’albe voisins (pieux servant à amarrer les bateaux), chacun le sien, et chacun défend fermement son perchoir. Nous apercevons avec Damien ce que nous pensons être des perruches dans les arbres du parc.
Le yacht club est de petite taille (4 pontons), disposant d’un vaste espace vert, d’une aire de jeux, de plusieurs barbecues de plein air, d’une piscine et d’un court de tennis. C’est là que réside l’intérêt de cette escale car nous rencontrons Marcel, prof de tennis, avec qui Damien prendra quelques cours particuliers. Cela fait presque deux ans qu’il ne joue plus mais les réflexes reviennent vite et il s’applique à faire courir son prof dès qu’il peut. Marcel est très sympathique et invite Damien et Audrey à venir jouer un après-midi en compagnie de ses élèves.

Rio Grande est une ville de taille moyenne qui n’a pas le standing de Porto Belo mais qui ne manque pas de charme. La culture et le pêche semblent encore très présentes. La route qui mène du club au centre ville est pavée, le trottoir recouvert de pelouse. Le centre ville est parsemé d’espaces verts plus ou moins importants où l’on trouve des variétés d’arbres surprenantes (troncs épineux par exemple) et des caoutchoucs immenses. Les gens sont habillés modestement, se déplacent dans des véhicules dont certains ont quelques dizaines d’années (et ne passeraient plus le contrôle technique en France) et utilisent encore largement le cheval tractant une charrette.

Nous prévoyons de repartir dès le lundi matin pour Punta del Este, à 240 milles environ, le vent passant du secteur Sud au secteur Sud Ouest/Ouest, modéré. Cela nous laisse quatre jours avant l’arrivée d’un nouveau flux de Sud.
Coucher du soleil, on ne s´en lasse pas Le lagoa dos Patos sous la grisaille
Photo ajoutée le 02/05/2012 Photo ajoutée le 02/05/2012
Damien a la barre pendant que son pere est sur le pont Une des nombreuses espèce observées a Rio Grande
Photo ajoutée le 02/05/2012 Photo ajoutée le 02/05/2012
Cours particulier pour Damien Cours particulier...(2)
Photo ajoutée le 02/05/2012 Photo ajoutée le 02/05/2012
Le ponton du musée océanographique est bien encombré Calme et silence, nous sommes les seuls a bord sur ce ponton
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A deux pas du centre ville de Rio Grande Canal de Rio Grande (3)
Photo ajoutée le 02/05/2012 Photo ajoutée le 02/05/2012
Canal de Rio Grande, rive opposée Avant d arriver au Yacht club
Photo ajoutée le 02/05/2012 Photo ajoutée le 02/05/2012
poisson inconnu et aussitôt relâché Canal de Rio Grande do Sul
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Canal de Rio Grande (2)
Photo ajoutée le 02/05/2012

De Vitoria à Porto Belo Article ajouté le 21/04/2012

Bonjour à tous,

Après Vitoria, nous avons fait escale à Porto Belo dans l’état de Santa Catarina, l’un des ports de pêche les plus actifs de la région et une station de vacances très appréciée du fait de la proximité de quelques plages magnifiques, et du charme de son site naturel.
Nous l’avons bien méritée cette escale, car la nav depuis Vitoria a été plutôt mouvementée…

Après avoir passé une bonne partie de la soirée de la veille à régler un problème de GPS sur le programme de navigation, nous partons de Vitoria le jeudi 22 mars au matin avec un vent de Nord Est de 20-25 nœuds et une mer plutôt agitée, propulsant Losadama vers le Cabo Frio à une vitesse moyenne de 7 nœuds (ne riez pas, c’est une performance rarement atteinte pour lui).

A la nuit tombée, nous entrons dans une zone de prospection pétrolière truffée de platefomes et de bateaux de travail qui naviguent à vitesse réduite mais font des ronds dans l’eau. L’AIS (appareil permettant de visualiser la position, le nom, le cap et la vitesse des autres bateaux), est plein de petits ronds noirs qui matérialisent les objets flottants autour de nous, en mouvement ou non, et nous avons peine à distinguer les feux de route des navires parmi ce champs de lumières aveuglantes.

Le vent a forci, 25 à 30 nœuds, et la mer devient grosse, 4 mètres en moyenne, avec des vagues courtes et croisées (dont une viendra déferler dans le cockpit). Impossible pour Olivier d’envisager un temps de repos, il est à la barre car les vagues sont mauvaises et le pilote ne réagit pas assez vite. A plusieurs reprises je contacte les navires les plus proches de nous afin de les prévenir de notre présence. Tous ou presque nous ont repéré avant mon appel, mais c’est tellement impressionnant que nous préférons anticiper.

Un commandant français qui nous a entendus nous appelle (il a dû reconnaître mon accent français…), nous changeons de canal et discutons avec lui 5 minutes, avant de lui demander quelles sont les prévisions météo pour le lendemain. Il nous annonce sensiblement la même chose, avec une légère accalmie, ce qui n’est pas très réjouissant. D’autant que les conditions de mer ne correspondent pas vraiment avec ce qu’on avait relevé sur Passage Weather qui annonçait une houle de 2 m à 2 m 50. Nous nous disons alors que l’irrégularité des fonds au-dessus desquels où nous nous trouvons explique cette mer désordonnée.

Mais quelques heures plus tard, au petit matin, nous sommes passés sur des grands fonds (nous sommes très à l’Est de notre route) et la mer ne s’est toujours pas calmée. Olivier barre toujours. Un grain nous surprend avec une pointe de vent arrière à 35 nœuds, et toujours ces vagues qui prennent Losadama par l’arrière, l’emmènent de travers, ce qu’Olivier doit contrer pour éviter de se retrouver travers à la vague suivante. Je ne sais pas si je suis claire, mais c’est compliqué à raconter. Ce qui est sûr c’est qu’on a hâte que ça s’arrête !

Évidemment avec ces conditions, pas question de me risquer à cuisiner. Les sandwichs au saucisson, bananes, cacahuètes et biscuits secs sont de rigueur.

La mer se calme enfin en milieu de journée, Olivier remet le pilote et chacun notre tour, nous pouvons nous reposer un peu. Les enfants n’ont pas bronché, ils ont pointé leur nez quelques instants en milieu de nuit puis sont retournés se coucher. Ce matin ils ont trouvé de quoi s’occuper : lecture, Schleichs et DS, de quoi voir venir…

Puis le temps s’est enfin calmé. Le vent est tombé, la mer est devenue d’huile et nous avons sollicité les moteurs pendant trois jours pleins, ne pouvant même pas porter le spi qui aussitôt envoyé est aussitôt affalé pour cause de « pétole » ». Nous ne pouvons pas nous contenter d’avancer à 2 nœuds, alors à bord c’est l’ambiance pêche au son des moteurs, mais d’un autre côté c’est un bonheur de les entendre tourner aussi bien !

Nous croisons régulièrement quelques plateformes ça et là. Olivier profite des conditions pour étalonner la girouette qui n’était pas très juste, et un jour de grosse chaleur, nous arrêtons le bateau pour une baignade improvisée par 2000 mètres de fond, dans une eau aussi limpide que celle d’une piscine. Damien et Audrey sautent sans hésitation, rejoignant Olivier pour faire le tour du bateau.
Après ce quart d’heure exceptionnel, Olivier rallume les moteurs et nous repartons. Assise sur le pont je regarde cette mer si calme, ce ciel si bleu, et ne peux m’empêcher de repenser aux premières heures de cette nav, que rien à présent ne pourrait laisser imaginer. Je me dis aussi que nous ne sommes pas arrivés, que tout peut à nouveau changer.

Un chalutier portugais et un cargo que j’appelle à la VHF me confirment d’ailleurs ce que je pensais, vent de sud-ouest 25/30 nœuds annoncé pour les prochaines heures. Je précise que les fichiers grib pris avant le départ de Vitoria annonçaient la même chose, et que nous espérions bien être arrivés à destination avant ça.
Mais c’est d’abord une nuit orageuse qui s’annonce, avec un ciel qui s’est couvert et des éclairs qui nous entourent et se déplacent, dont nous n’apercevons que la lumière derrière les nuages noirs. Le vent s’est levé, faiblement mais Olivier hésite à relâcher toute la toile à cause des grains potentiels. Alors nous avançons toujours au moteur pour appuyer les voiles. Ce n’est qu’au petit matin, pendant mon quart, qu’un grain arrive soudain. Un vent frais se lève face à nous et monte régulièrement. Je réveille Olivier qui enroule aussitôt le génois et va prendre un ris supplémentaire. En moins de 5 minutes, des rafales de 40 nœuds et une pluie battante son sur nous. faisant gîter Losadama, qu’Olivier tente de maintenir face au vent. Le grain ne dure que 5 ou 10 minutes.

Le mardi en fin de journée, le sud ouest annoncé arrive. Jusqu’à présent nous faisions route (nous suivions le cap direct vers Porto Belo), mais là le vent est pile de face (ce qui ne surprendra personne). Des deux options possibles, route plein ouest ou route au sud. Nous choisissons la première, qui nous permet d’éviter le passage entre deux zones, l’une interdite pour cause de présence de navire « citerne » », et l’autre balisée et marquée zone de pêche.
Toute la nuit, nous bataillons encore (enfin Olivier bataille, moi je le soutiens moralement), le vent monte jusqu’à 30 nœuds, la mer se forme petit à petit et les creux atteignent 4 à 5 mètres au petit matin du mercredi 28 mars, anniversaire du capitaine ! Nous prenons plusieurs paquets de mer par le travers qui recouvrent le pont ou atterrissent dans le cockpit, mais grâce à la protection du cockpit et la capote en place, nous sommes à l’abri. Le vent et très froid, des nuages que je n’ai encore jamais vus, aux nuances gris bleuté très régulières, forment un tapis épais au dessus de nos têtes et font le ciel très bas. J’observe au loin vers le sud une bande de ciel bleu clair qui semble annoncer la fin du vent, mais j’ai beau observer, je ne la vois pas s’élargir dans notre direction. Ce ciel semble immobile, figé au-dessous de nous !

Avec tout ça, nous dévions encore de notre route vers le Nord Est. Olivier vire de bord mais les vagues sont plus mauvaises sur ce bord là et l’allure beaucoup moins confortable (si si, même dans ces conditions il y a forcément une allure plus confortable). De plus il y a un tel courant de sud que nous n’arrivons à remonter au vent. Il faut virer de nouveau.

Nous verrons la fin de ce vent de Sud à la mi journée. Le vent tombe complètement, je peux préparer à manger sans problème, et Audrey et Damien peuvent faire un gâteau pour que leur papa puisse souffler ses bougies. Il faut allumer le moteur et faire route maintenant sur Porto Belo qui est encore à 70 milles ! Avec le courant nous avançons à 3 nœuds, ce qui laisse prévoir l’arrivée dans 24 heures. Mais le vent se lève à l’Est, c’est appréciable car nous avons beaucoup sollicité le moteur et ne savons pas très bien ce qui reste comme gasoil.

Audrey :
« C’est à ce moment que je leur fais part d’une idée lumineuse : fermer la communication entre les deux réservoirs pour que chaque moteur ait sa propre réserve, et n’en utiliser plus qu’un. De fait, quand il s’éteindra suite a une pénurie de carburant, nous saurons qu’il ne nous reste plus qu’un moteur, et nous pourrions même calculer le gasoil restant, chaque moteur consommant entre 2 et 3 litres/heure !! Une question reste sans réponse ; comment feraient-ils si je n’étais pas là ? Car, il faut bien l’avouer, avoir un cerveau frais et dispo est très utile en cas de grosse fatigue de celui du capitaine et du second. » »

Nous entrons donc dans la baie de Porto Belo le lendemain en fin d’après-midi, par une journée ensoleillée et un calme plat. Cette arrivée avant la nuit nous permet d’apercevoir un relief verdoyant truffé de quelques villas ou hôtels çà et là, la ville et ses buildings étant concentrés au fond de la baie.
Nous mouillons devant le Iate clube, situé à côté d’une conserverie de poisson, ce qui malheureusement représente un certain désagrément olfactif. Quelques voiliers et de nombreux bateaux de pêche sont au mouillage. Malgré le standing du club (le plus luxueux jusqu’ici), l’accueil très aimable et nous ne tardons pas à sympathiser avec les gérants du restaurant, Luciano et Veronica, qui sont très intéressés par notre voyage, et nous proposent instantanément leur assistance en cas de besoin. J’ai justement besoin de laver du linge. Veronica me propose de s’occuper de déposer mon linge dès que je le souhaite. Un peu plus tard nous rencontrons Luciano en ville qui nous propose de nous véhiculer pour nous faire gagner du temps. L’intérêt de ses anecdotes ? Insister sur le fait que nos escales son à chaque fois marquées par une rencontre spéciale, plus ou moins amicale, mais toujours touchante.

Nous faisons une excursion pour faire quelques courses. La ville est toute en longueur et la rue principale, qui borde en partie la plage avec deux ou trois cafés restaurants « les pieds dans l’eau » », constitue en quelque sorte le centre ville. Quelques administrations, une banque, des poissonneries et des boutiques de prêt à porter et souvenirs, un espace vert central, la mer en second plan, sans port de commerce et loin des buildings. La tranquillité que nous observons est toutefois liée à la période tardive à laquelle nous arrivons, Porto Belo étant elle aussi polluée par les voitures, les jets ski et autres engins motorisés en période estivale.

Mais nous ne sommes pas là pour polémiquer, Audrey doit terminer en vitesse ses évaluations et nous devons impérativement les poster avant de repartir afin de respecter le planning du CNED, sachant qu’il faut compter plus ou moins 10 jours pours que le courrier n’arrive en France.

Ensuite nous attendons une fenêtre météo qui se présente en fin de semaine suivante.

Nous quittons donc Porto Belo dans la nuit de vendredi 6 au samedi 7 avril, en direction de Rio Grande Do Sul, notre dernière escale brésilienne.
Pâques grandeur nature Porto Belo
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Porto Belo Visite matinale insolite à Porto Belo
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Porto Belo Porto Belo
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Poker après le CNED Pas de taxe foncière
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Nos amis les dauphins Vitoria - Porto Belo
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Anniversaire en mer Porto Belo
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
Entre Vitoria et Porto Belo Le calme avant (ou après) la tempête
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012
...comme dans une piscine Baignade au milieu de l´océan
Photo ajoutée le 21/04/2012 Photo ajoutée le 21/04/2012

Jacaré suite et fin, escale à Vitoria. Article ajouté le 21/03/2012

Aux dernières nouvelles, nous étions encore à Jacaré sur le point de sortir le moteur bâbord du bateau. C’est du moins ce que Sierra le mécanicien a fait, dans des conditions plus que périlleuses qui nous ont donné a Olivier et à moi, et aux enfants aussi d’ailleurs, quelques sueurs froides. Pas d’équipement ni matériel approprié cette fois -ci, Sierra amène au bateau quelques morceaux de bois, un câble et une poulie rouillée, et tente de monter un sorte de portique pour soulever notre moteur de 300 kg, à l’aide d’une courroie de moteur et de la poulie qui ne tarde pas à lâcher (alors que le moteur n’est soulevé que de 10 cm, ouf !). Bref la sortie se passe sans accident, avec deux autres habitants du village aux muscles développés, venus prêter main forte. Bien que je ne veuille pas m’étendre encore sur les détails, il faut quand même vous dire que la sortie du moteur n’a pas permis de déceler l’origine de la panne, qui était ailleurs mais ça, nous l’apprendrons bien plus tard.

Donc retour du moteur au bateau avec cette fois-ci un portique en inox spécialement conçu au village pour le moteur de Losadama, derniers branchements et réglages, niveaux, et le dernier soir nous arrosons avec Sierra la fin des travaux dans le cockpit de Losadama, en présence de Philippe et Francis les deux responsables de la marina.

Partis de Jacaré dès le surlendemain, dimanche 26 février vers 9h30 avec la marée descendante, nous avons passé une première journée avec quelques grains et au près forcément, sinon ce ne serait pas drôle! Puis le vent a adonné (tourné dans le bon sens) et nous avons pu faire route en direction de Salvador de Bahia. C’était du moins la destination prévue au départ de Jacaré. Puis en y réfléchissant nous avons changé nos plans en cours de route : notre objectif étant maintenant de descendre vers l’Argentine au plus vite, il faut privilégier des escales courtes et faciles. Décision a donc été prise de nous rendre à Ilheus, un peu plus au Sud.

Excepté le jour du départ, la nav aurait dû être une partie de plaisir avec des conditions idéales : soleil, vent de secteur nord Est 15 nœuds, houle de 0.5 m.

Pourtant, dès le premier soir, pendant que le moteur tribord tourne, nous sentons rapidement une odeur de fil électrique qui fond. L’odeur s’intensifie rapidement et Oliver coupe le moteur. Mais bientôt une légère fumée sort du compartiment électrique situé sous le tableau de bord. Olivier décide alors de désaccoupler les batteries. La fumée cesse au bout de 10 mn. Nous sommes perplexes. Notre mécanicien a apparemment commis une erreur dans le branchement électrique lors de la réinstallation du moteur bâbord…

Dans la nuit, sous un grain, la têtière de génois (point d’accroche du génois à la drisse qui sort en tête de mât) se décroche. Il faut affaler le génois et gréer le foc (voile d’avant plus petite). Et le lendemain, Olivier m’annonce calmement : « il faut que je monte au mât » ». En effet la pièce de l’enrouleur où se fixe la têtière est restée coincée en haut de l’étai. C’est une option qui ne m’emballe pas au premier abord, bien que les conditions météo soient très clémentes, et je m’empresse de lui demander si par hasard on ne pourrait pas attendre d’être arrivés. Le problème est qu’avec le foc nous manquons de puissance, nous devons absolument porter le génois si nous voulons avancer. Audrey est partante pour monter au mât (elle serait plus légère à hisser), mais Olivier pense qu’elle ne se rend pas bien compte de la difficulté pour celui qui monte au mât, en particulier des mouvements qui sont amplifiés avec la hauteur.

Dans l’après midi, après y avoir bien réfléchi, je suis prête. Tout le monde participe à la manœuvre. Après avoir affalé le foc, Audrey et moi hissons Olivier à l’aide de la drisse, Damien s’affairant à la drisse de génois pour la laisser filer sans encombre. Une fois en haut, Olivier tire sur la drisse pour faire redescendre la pièce le long de l’étai. En dix minutes le tour est joué, Olivier redescend et il faut ensuite endrailler le génois dans l’enrouleur. L’opération s’est avérée utile puisque le vent a faibli et que le foc n’aurait pas été suffisant pour maintenir une bonne allure.

Un peu plus tard Olivier m’annonce que la VHF ne fonctionne plus. Le circuit électrique est endommagé et nous ne savons pas ce qui peut encore dysfonctionner. Il réussit tout de même à faire un nouveau branchement dans la nuit pour récupérer la VHF.

Mais le meilleur reste pour la fin. Le vendredi, dernier jour, lorsque nous démarrons le moteur bâbord celui-ci s’emballe et crache une fumée épaisse qui sort par l’échappement. Olivier réussit à arrêter le moteur mais s’apprêtait déjà à devoir bloquer l’arrivée d’air pour l’étouffer. Verdict après inspection, de l’eau sort à nouveau par le cache culbuteur. Sierra n’a rien réglé du tout… Près de deux mois passés à Jacaré pour réparer et nous voilà revenus à la case départ. Olivier est atterré, et je n’en pense pas moins.

Point positif qu’il est important de souligner, le comportement stoïque des enfants qui réagissent calmement, aident efficacement aux manœuvres et s’adaptent de façon étonnante aux difficultés qui ne nous quittent pas il faut bien le dire.

Côté pêche, la patience de Damien est récompensée par la prise dans l’après midi d’une superbe daurade coryphène de 1,55 m.

Sans moteurs et sans vent, nous progressons à la vitesse exceptionnelle de 2 nœuds ! Et ce pendant plusieurs heures, jusqu’à notre arrivée à Ilheus, tard le soir, où Olivier entre et prend le mouillage à la voile. Et nous voilà deux mois après notre arrivée au Brésil, retour à zéro, dans la même situation et la même configuration qu’à Natal : au mouillage, ne connaissant personne.
Passé le stress de l’arrivée, le sommeil me gagne, bien que ce soit Olivier qui manque le plus de sommeil pendant les nav, puisqu’il ne dort en moyenne que 4 à 5 heures par 24 heures, en 1 ou 2 fois.
Dès le lendemain matin nous nous jetons à l’eau, cela fait quelques temps que nous naviguons en eaux troubles (pas de jeu de mot, juste une coïncidence) et que les enfants profitent plutôt de la piscine que de la mer. Cela nous fait du bien à tous, c’est comme lorsque nos étions à Culhatra au Portugal. La baie d’Ilheus est très grande et bordée d’une grande plage et de verdure.

Les enfants se sont fait asticoter plusieurs fois par un drôle de petit poisson, pas farouche du tout, que nous baptisons d’ailleurs très rapidement «poisson suceur» ». Damien le sort de l’eau avec une épuisette et le met dans un seau d‘eau de mer pour que nous puissions l’observer. Sa réaction est immédiate ; il se remplit d’air ! Puis nous le remettons à l’eau, et ne le revoyons plus.

Contre toute attente. Nous avons réussi à trouver de l’aide à Ilheus, en la personne de Jailton (prononcer Jailloto en portugais). Lorsque nous nous sommes renseignés sur la zone technique du iate clube, l’employé qui nous a reçu et auquel j’ai tenté d’exposer le problème en portugais (pas facile), a appelé un dénommé Juan, parlant anglais, auquel j’ai réussi à expliquer notre souci. Il est arrivé le lendemain (dimanche) avec Jailton, a servi de traducteur, et le mercredi soir, tout était terminé, y compris l’électricité, notre faisceau électrique fondu ayant été arraché, sectionné et les fils sains rebranchés, en deux heures environ, par un professionnel de sa connaissance qui est venu le jour même.

Nous ne crions pas victoire immédiatement, rien ne nous dit que ce mécanicien là aura fait mieux que sont confrère de Jacaré ! Il a eu un autre diagnostic, a changé une pièce (pompe de gavage et d’amorçage pour les connaisseurs) que Sierra n’avait pas touchée et qui était en fin de vie. Pour les pièces, nous sommes allés dans une ville voisine, Itabuna, avec Jailton et son oncle, taxi, qui nous véhiculait.

Lui ne parlant pas le français et moi très très peu le portugais, ça n’a pas été facile de communiquer et surtout de parler de pièces de moteur, mais nous avons réussi, Olivier ayant réussi à interpréter les gestes et compris les choses grâce à ses connaissances en mécanique. Je sais aussi de Jailton qu’il a 35 ans, qu’il est marié depuis onze ans, qu’il a un bébé de 19 mois, et qu’il travaille sur des moteurs diesel depuis 10 ans, dans les villes alentours, où il intervient quand on l’appelle. Donc pas trop mal pour moi qui n’ai jamais appris à parler portugais.

Les enfants ont encore bien profité de la piscine du iate clube, et pour Audrey de la connexion internet, pendant ces quelques jours ou le cockpit était constamment ouvert, et le bateau encore sans dessus dessous ! Ce qui avec les averses nocturnes, nous a obligé à beaucoup de manutention.

Une semaine après notre arrivée à Ilheus nous avons levé l’ancre pour nous diriger vers Vitoria, à 400 milles au sud. Rien à signaler pendant la nav, les moteurs se comportent bien, le temps est clément, nous apercevons pour la première fois des dauphins gris, les plus grands, mais ils sont moins joueurs que leurs cousins d’atlantique nord, et ne restent pas très longtemps autour de nous. Nous envoyons et affalons le spi de plus en plus vite, chacun de nous 4 à son poste, Olivier pêche une bonite pas très grande mais bien dodue. Nous assistons à des levers et couchers de soleil magnifiques, des levers de lune scintillants sur l’eau, et nous nous détendons petit à petit.

Nous croisons des bateaux de pêche et des cargos, dont un qu’Olivier me demande d’appeler à la VHF car il nous arrive par l’arrière à la vitesse de 15 nœuds. Compte tenu de la distance et de notre vitesse, il ne lui faudra qu’une demi- heure pour nous rattraper. Je lui demande donc s’il nous a repérés, si nous devons maintenir notre cap, et en profite pur lui demander la météo, qu’il me donne très gentiment.

La dernière nuit est particulièrement éprouvante pour Olivier car plus nous approchons de la côte, plus il y a de trafic et plus les lumières de la ville nous gênent.

Au petit matin, nous traversons un champ de cargos au mouillage devant Vitoria, et zigzaguons entre ces monstres d’acier, avant de nous engager dans le « chenal d’entrée » » du port. Sur notre tribord, le port de commerce derrière lequel se dresse un immense complexe industrialo-portuaire. Nous progressons à la voile avec un vent de travers qui a forci et souffle à 20-25 nœuds, et affalons à moins d’un mille du mouillage devant le iate clube Vitoria. Celui-ci dispose d’une marina mais il n’y a pas de place pour nous donc nous irons juste faire un accostage au ponton carburant pour faire du gasoil et de l’eau. La grande baie de Vitoria Tubarao est composée de plusieurs petites baies, dont celle où nous sommes, bordée à notre tribord d’une plage et de végétation qui surplombe des rochers arrondis, en face de nous les buildings de la ville de Vitoria, et à bâbord quelques villas au milieu des arbres, petite plage et rochers arrondis.

Nous avons rencontré ici George, qui nous a assistés au bureau de la marina lors de notre arrivée car il parle anglais, et Ricardo, avec qui nous avons sympathisé et qui est vraiment plus que serviable et gentil avec nous. Il est adhérent du club et possède un bateau qu’il a construit lui-même, il parle anglais aussi et apprend le français en autodidacte. Il nous a emmenés faire nos papiers d’arrivée, faire du change, visiter les environs et nous a invités chez lui pour dîner. Quant à la journée d’hier, il l’a passée avec nous pour les papiers de sortie du territoire (le délai de 90 jours touche à sa fin) à la police fédérale, la douane, et la capitainerie.

Aux douanes, nous avons eu une belle frayeur. Le fonctionnaire des douanes de Cabedelo avait inscrit sur le formulaire la date à laquelle nous comptions repartir de Jacaré, alors qu’il aurait dû inscrire la date à laquelle expirait notre autorisation de séjour, c´est-à-dire fin mars. A cause de ça, le fonctionnaire des douanes de Vitoria m’annonce que nous devons payer une amende d’un montant de 10% de la valeur du bateau ! Comme la situation n’était pas normale, il en a référé au supérieur et il a quand même fallu trois longues heures et a priori l’intervention de trois personnes aux avis différents pour que nous voyions Ricardo revenir avec nos papiers tamponnées, nous demandant de sortir vite avant qu’ils ne changent d’avis !
Nous avons terminé notre virée à 17h30, avec un mal au crâne général.

Aujourd’hui c’est jour de départ pour Florianopolis, dernière escale prévue avant l’Argentine. Olivier gratte la coque, les enfants se baignent avec la planche car ce matin il n’y a pas de vent et la mer est d’huile. Ricardo vient nous rendre une dernière visite à bord. II a emmené avec lui quelques cartes papier détaillées du Brésil, Uruguay et du rio de la Plata, et un cd avec les cartes électroniques éditées par la marine brésilienne. Cela nous aidera beaucoup car sur notre programme de navigation, les détails de certains endroits de la côte ne figurent pas. Ivana, la femme de Ricardo a aussi préparé un gâteau au maïs pour Olivier, qui l’a beaucoup apprécié l’autre soir. Nous sommes touchés par tant d’attention de leur part. Lorsque nous ferons halte à Vitoria sur la route du retour, pour rendre ses cartes à Ricardo, nous les retrouverons avec plaisir.
Sortie du moteur Sortie du moteur
Photo ajoutée le 21/03/2012 Photo ajoutée le 21/03/2012
Sortie du moteur Sortie du moteur
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Sortie du moteur Sortie du moteur
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Sortie du moteur Olivier gratte la coque avant le départ de Jacaré...
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... sous l´oeil intrigué de Canel Pêcheur à 30 milles au large
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La daurade Ilheus
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Pour toi Virginie Ilheus, plongeon en duo
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Ilheus,plastique toujours du plastique Ilheus, pêcheurs
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Ilheus-pêcheurs Ilheus-Olivier et Damien
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Ponton du iate clube d´Ilheus Dur dur la nav
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Quand tout est calme Coucher de soleil
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Arrivée à Vitoria Vitoria les enfants s´éclatent
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Vitoria Ecole militaire de Vitoria
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Vitoria Ben Damien, qu´est-ce que t´as vu
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Vitoria Une termitière à Vitoria
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De Natal à Jacaré. Article ajouté le 13/02/2012

Bonjour à tous,

Le yacht-club de Natal s’avère être en fait un club de détente pour ceux qui souhaitent se relaxer à l’écart du brouhaha de la ville, sans pour autant être propriétaires d’un bateau. L’unique ponton en bois n’accepte que des escales techniques, les voiliers de passage étant condamnés à se battre avec leur mouillage, moyennant 25 euros par jour en pleine saison (20 euros le reste du temps), les trois premiers jours étant gratuits. Nous pouvons prendre de l’eau au ponton (bidonner), avons accès aux douches et à la grande terrasse du bar restaurant qui est fréquentée par les membres du club uniquement et qui sont les seuls à pouvoir utiliser la piscine. Mais nous avons fait une entorse au règlement et les enfants ont pu se baigner tout de même. Heureusement car la ville de Natal étant située en amont, l’eau du fleuve ne nous inspirait pas. La température avoisinant 33°C sur Losadama (près de 40°C sur Show de vent), cette piscine était une aubaine.

Le personnel est très aimable et accueillant, mais j’ai rencontré un problème de taille que je n’avais pas encore rencontré jusqu’ici, les brésiliens ne parlent… que le brésilien et rien d’autre! Excepté l’employée du bureau du yacht club qui se débrouille un peu en anglais qui nous a expliqué l’ordre à respecter dans la visite des administrations (police fédérale, douanes, capitainerie). Elle a gentiment appelé pour nous le taxi à deux reprises et lui a expliqué où nous devions aller (la police fédérale se trouvant de l’autre côté de la ville).
Plus tard, partis à pied à la recherche des douanes en compagnie de Simon (Show de vent), nous avons arpenté les deux rues principales sous un soleil de plomb (à partir de 9h30 mieux vaut se cacher pour qui n’est pas habitué), sans jamais trouver ce qui s’appelle ici la recette fiscale. J’y suis pourtant entrée sans le savoir, dans l’espoir de trouver quelqu’un qui parle anglais et m’indique où se trouvait cette administration! Mais sans succès.
Nous avons donc pris la décision de faire les formalités à la capitainerie, les douanes ce serait pour plus tard, à Jacaré, où nous projetions d’aller rapidement.

Dès notre sortie de la Marina, fermée par un poste de garde, nous avons été frappés par l’état des rues, des bâtiments, par la saleté, l’odeur qui se dégage des tas d’immondices qui jonchent les trottoirs quand il y en a. Mindelo semblait bien mignon et propre à côté de ce que nous voyons ici.
Après l’épisode des douanes, nous avons découvert un grand marché aux senteurs sucrées et aux couleurs vives (très réjouissantes après quinze jours de mer) où nous avons fait le plein de fruits (ananas, mangue et noix de coco, la première que les enfants goûteront) et légumes. Reste des courses dans deux supermarchés très bien achalandés et repérage pour la langouste dans les «crevetteries» » qui bordent la rue et ne nous attirent pourtant pas. Là, le vendeur est parfois pieds nus, les déchets de poissons qu’il nettoie restent sur le sol, les crevettes baignent dans leur jus dans des grandes caisses de polystyrène. Nous choisirons celle qui nous fait meilleure impression et achèterons deux langoustes congelées pour 50 reals (moins de 25 euros).

Nous n’avons pas fait de sortie familiale, bien que n’ayant pas ressenti de danger quelconque ni l’insécurité contre laquelle on nous avait mis en garde. Nous avons croisé des gens plutôt souriants dans l’ensemble, familiers et accessibles: aimables.

Olivier a cherché lui à résoudre le problème «moteurs» ». Le mécanicien appelé par le gérant du club ne s’étant pas présenté, nous ne savions pas où trouver quelqu’un qui puisse intervenir ou alors nous indiquer une adresse. Olivier a dû se faire conduire en ville deux fois de suite pour trouver une cosse, nécessaire à la réparation du moteur tribord. Il y a pourtant un parc de bateau derrière les bâtiments du club, mais ce n’est pas ici que nous pourrons réparer.

Audrey:
Nous avons donc pris la mer en direction de "Jacaré", dans le rio Paraíba, où se trouve une marina qui serait plus apte à nous accueillir au ponton et à remédier a notre problème de moteur. Départ de Natal vers 16h locale, arrivée prévue le lendemain après-midi. Vent dans le nez, sans moteur pour appuyer le Losadama qui peine à avancer, ce n’est pas gagné, d’autant que le courant ne nous est pas favorable. Nous allons devoir tirer des bords, youpi! Ces petits désagréments mis à part, les vagues sont de ¾ avant, et pas trop grosses heureusement.
Navigation relativement tranquille et confortable, si ce n’est les quelques filets de pêcheurs que nous devons éviter, et qui nous a paru extrêmement courte en comparaison avec la transat. Le lendemain, vers 19 heures, nous passons la première bouée d’entrée du chenal. Il fait déjà nuit, mais Show de vent possède un bon traceur aussi nous décidons de parcourir les quelques milles qui nous sépare de Jacare, plus en amont de la rivière, et d’allumer le seul moteur qui fonctionne, et qui, nous l’espérons, ne nous lâchera pas si près du but. Nous zigzaguons entre les quelques filets et bancs de sable, et vers 20h30 nous jetons l’ancre devant la marina qui, cette fois, semble bien porter son nom.
Le lendemain matin, je suis la première à me réveiller, et mes pensées de la veille se confirment! Jacaré est une jolie petite marina, constituée de deux pontons en bois fait avec les moyens du pays!
Plus tard dans la matinée, Show de vent va se mettre au ponton le premier afin d’étudier l’arrivée, car papa redoute quelque peu cette arrivée au ponton, vent contre courant, avec juste un moteur pour manœuvrer.
De l’autre coté d’une petite route de terre, un grand préau abrite les chaises et les tables d’un petit bar, il y a aussi une laverie et une salle de musculation! Et juste à côté, une petite piscine ronde, juste ce qu’il faut pour se rafraîchir.

La marina est tenue par deux français, Philippe et Francis. Ce dernier nous accueille et dès le lendemain vient nous trouver accompagné d’un mécanicien du village. Après un diagnostic rapide, celui-ci entreprend le démontage des échangeurs. C’est une chance d’avoir trouvé ici un professionnel, Sierra, qui travaille sur une plate-forme pétrolière, connaît bien les vieux moteurs comme les nôtres, et qui a à sa disposition poste à souder, meuleuse et autres machines-outils qui lui permettent de pouvoir réaliser des pièces qui ne sont plus fournies par Perkins. D’autres, ailleurs au Brésil, peinent à trouver les pièces nécessaires à la réparation de leur moteur.

Nous faisons les courses dans un petit «mercadinho» », superette de chez nous, où nous trouvons pratiquement tout ce qu’il nous faut, et du coup n’allons que très rarement au supermarché qui se trouve à environ 1 km. L’ananas et la noix de coco sont tous les jours au menu, Damien sait maintenant casser la noix de coco comme les villageois.
Ici les gens vivent beaucoup dehors, la musique est omniprésente et certains possèdent un matériel hi-fi qui n’a rien à envier aux boîtes de nuit. Nous croisons parfois des locaux qui se baladent, à cheval, des enfants aussi qui montent à cru. Presque tous les jours, passant à proximité de notre ponton, l’un d’entre eux mène avec son père, le premier à cheval et le second à pied, un troupeau de bœufs dont quelques uns s’arrêtent pour brouter l’herbe qui borde la route de terre.
Je ressens vraiment une frustration de ne pas pouvoir communiquer, mes capacités se limitant à quelques mots de politesse, et à ceux nécessaires pour faire des courses.

Moins agréable, les jets ski et les vedettes qui sévissent sur le rio tous les week-ends et créent des vagues qui viennent secouer le ponton et heurter la jupe à longueur de journée. Car de part et d’autre de la marina se trouvent deux autres structures qui accueillent ces engins. Leurs propriétaires peuvent les faire mettre à l’eau le matin et les sortir le soir, ils côtoient ainsi sur la rivière les barques de pêcheurs locaux.

Le rallye des îles du soleil a fait escale à Jacaré, et les enfants ont eu la bonne surprise de voir arriver des connaissances faites à Mindelo, ce à quoi ils ne s’attendaient pas. Une semaine et demie d’animation et d’effervescence donc, y compris pour la marina d’ordinaire plutôt calme.
Le même jour, Claude et Liliane nous ont rejoints à Jacaré pour deux semaines. Huit mois que nous ne les avions pas vus. Ensemble nous avons fait quelques visites sympathiques (Alagoa Grande et Areia), dont une dans la fabrique de Cachaca «Volupia» », l’alcool local. En chemin nous nous sommes arrêtés chez un des nombreux producteurs de fruits qui bordent la route et y vendent leur production, puis dans un établissement routier où l’on peut consommer rafraîchissements et galettes de tapioca, une autre spécialité locale. Là nous avons surtout observé la dextérité et la rapidité avec lesquelles le cuisinier manie les 8 poêles qui sont devant lui. Très souriant et sensible à notre intérêt, il a insisté pour qu’Olivier fasse sauter une galette, sous l’œil amusé des deux demoiselles qui faisaient l’encaissement.

Nous avons aussi pris une pirogue taxi pour traverser la rivière jusqu’au village de Ribeira, caché derrière la Mangrove, puis marché et transpiré sous le soleil en suivant une route de sable, au milieu des palmiers , manguiers et plantes tropicales, croisant quelques vaches en liberté, jusqu’au village de Forte Velho, 6 km plus loin. De là nous sommes repartis en bateau bus vers Cabedelo, à l’entrée de la rivière, puis avons terminé notre périple en train, jusqu’à Jacaré où nous étions bien contents d’arriver pour prendre une Caïpirinha !

Le weekend dernier, Show de vent est reparti vers le Nord. La séparation d’avec nos compagnons route nous a attristés, mais chacun doit poursuivre sa route. Puis le lundi, Claude et Liliane sont repartis eux aussi, laissant un vide dans le bateau. Nous nous étions bien habitués à leur présence à bord et nous savons que nous ne les reverrons pas avant six mois minimum.
C’est lors de la séparation que nous réalisons à quel point notre famille nous manque. Nous sommes heureux de profiter de ceux qu’on aime le temps d’un court séjour, mais leur départ ravive ce sentiment de manque qui sommeille en nous. Difficile aussi de se dire au revoir lorsqu’on fait de belles rencontres qu’on aimerait entretenir, et que l’on quitte alors avec l’espoir de se revoir un jour, peut-être, en fonction du programme de chacun.

Nous comptions reprendre la mer en début de semaine en direction de Salvador de Bahia, mais les moteurs, plus précisément le moteur bâbord en a décidé autrement. Après la réparation et le remontage des échangeurs, le moteur bâbord s’est emballé lors d’un test au ralenti. Plus moyen de l’arrêter, Simon et Olivier ont dû étouffer l’arrivée d’air pour le stopper. Sierra est intervenu de nouveau: réfection du circuit d’injection (passage de la pompe au banc et tarage des injecteurs). Lors du remontage de la pompe, avant le remontage des injecteurs, Sierra fait tourner le moteur à vide et se rend compte que du liquide de refroidissement sort des injecteurs. Démontage de la culasse: le joint de culasse est fendu. Montage d’un joint neuf après contrôle de la culasse, remontage de l’arbre à came et des soupapes.
Aujourd’hui, démarrage du moteur avant remontage du cache culbuteur. De l’eau sort à flot par les queues de soupapes. Sierra s’assoit et se tient la tête, il passe un coup de téléphone et discute de ce qui se passe avec son interlocuteur. Puis il nous annonce «problema» ». Je comprends ensuite qu’il faut sortir le moteur. Olivier et lui vont ensemble trouver le propriétaire de la marina qui traduit à Olivier les explications du mécanicien: chemise fêlée ou bloc moteur fendu, il y en a pour une semaine.
Nous continuerons donc à nous battre avec les moustiques encore quelques nuits, mais le plus ennuyeux, au delà des frais financiers que ces réparations impliquent encore, c’est que nous perdons du temps. Cela fait déjà 1 mois et demi que nous sommes arrivés au Brésil, le temps de présence dans le pays est limité et nous avons encore l’équivalent d’une autre traversée à parcourir jusqu’en Argentine.
Mais c’est ainsi, nous sommes dépendants de notre mécanicien, il faut bien l’accepter. Espérons qu’après ça nous ne vous parlerons plus de mécanique.

A très bientôt
Connexion ou pas connexion La piscine pour nous tout seul
Photo ajoutée le 13/02/2012 Photo ajoutée le 13/02/2012
Jacaré Jacaré
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Jacaré Joao pessoa
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On attend le train de 8h40 à Jacaré Halte chez un producteur
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Halte Halte
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Halte Marche d´Alago Grande
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Marché Mais non, c´est du tabac
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Alagoa Grande Theatre d´Alagoa
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Alagoa La marque de Cachaça
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Une partie de la machine Surveillance attentive de la température
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Fabrique de Cachaças Areia
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Areia Les gilets c´est juste pour la forme
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Pause peinture (lol) Nous rasons la mangrove
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Un passant ruminant de Ribeira Ribeira
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En route pour Forte Velho Ribeira
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Regardez bien Dindons en rut à Forte Velho
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le bateau bus du rio Paraiba Deux singes moine à Forte Velho
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si si c´est bien un bus ben quoi on attend le chauffeur
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Bom dia e feliz ano novo ! Article ajouté le 21/01/2012

Autrement dit, bonjour et bonne année à tous !

Ca y est !! Cette traversée de l’Atlantique de Mindelo (Cap-Vert) à Natal (Brésil) est derrière nous. Nous avons parcouru 1683 milles (route surface) en 15 jours soit une petite vitesse moyenne de 4,67 nœuds.

Départ de Mindelo le jeudi 15 décembre en début d’après midi, appareillage aidé par un marinero car il faut décrocher la pendille à l’avant et le vent souffle assez fort de face justement. Nous sommes suivis par Show de vent, nous regardons la ville, puis la côte, nous ne verrons plus la terre pendant au moins 15 jours !

Conditions de départ de Mindelo : Vent d’Est Nord Est 20-25 nœuds, creux de 2.5 à 4 mètres qui déferlent parfois et obligent Olivier à barrer car le pilote a de la peine. Passé le chenal, cap sur Recife au 220°. Le vent se maintient pendant 48 heures puis baisse un peu. Il soufflera ensuite toujours entre 8 et 20 nœuds (nous enverrons deux fois le spi), et passera progressivement Sud Est, nous obligeant à décaler notre route vers l’ouest et à naviguer au près !
Placée très haute cette année, passage de la zone de convergence à son endroit estimé le moins large (250 milles) en 48 heures, cap plein sud. 48 heures d’instabilité de vent, de mer et de couleurs. Slalom entre les grains, masses nuageuses noires inquiétantes, apparaissant et disparaissant ou se déplaçant rapidement autour de nous, et déversant au loin leurs millions de litres d’eau en un torrent que l’on distingue plus foncé sur le gris du ciel (on en profite pour se doucher à l’eau douce lorsqu’ils nous arrivent dessus !). Plus difficiles à distinguer pendant la nuit, ils la rendent encore plus inquiétante et Olivier a bien apprécié l’assistance du radar en ces circonstances.

Nous avons passé l’équateur à 120 milles dans l’ouest des îles brésiliennes de Fernando de Noronha (notre route trop ouest nous a privés d’une halte dans ces îles réputées magnifiques) et Atol Das Rocas, le dimanche 25 décembre à 15 heures. La température est montée très nettement, la mer est d‘un bleu que nous ne connaissons pas. Le soleil brûle maintenant la peau en moins d’une demi-heure.
Tout l’équipage a pris très rapidement ses marques et a très bien vécu cette traversée (y compris Cannel), en compagnie bien sûr de Show de vent. Audrey nous a même expliqué qu’elle n’avait pas vu le temps passer et qu’une semaine de plus ne l’aurai pas dérangée.
Il est vrai que les alizés étaient bien installés et que la fenêtre météo ainsi que la route choisie par le capitaine a été très bonne. Le fichier grib qu’Olivier a pris juste avant de partir nous donnait des prévisions sur 8 jours. Ensuite, j’ai pu demander la météo à un ou deux cargo qui ont croisé notre route, et m’ont à chaque fois très aimablement donné les prévisions de la zone pour les 48 heures à venir.

C’est à la suite d’un de ces contacts VHF que j’ai dû effectuer une mauvaise manipulation avec le pilote automatique : remontant trop au vent, le génois bat, passe à contre sans que je puisse redresser, et en un rien de temps nous faisons carrément un demi- tour, nous retrouvant face à Show de vent qui nous suit ! Paniquée, j’appelle Show de vent pour les prévenir (ils ont déjà remarqué que ce qui se passe est anormal) pendant qu’Olivier, qui est arrivé en catastrophe, allume les moteurs et redresse, répétant sans cesse le même mot : la bastaque…La bastaque est un câble qui partant du haut du mât est fixé au pont en arrière du mât, et sert à compenser l’effort qu’il subit sous la tension des voiles lorsqu’on navigue au près. En fonction de l’amure (côté d’où vient le vent), on tend la bastaque opposée. Or, dans la situation présente, toutes les forces tiraient sur le mât du même côté ! Et pour couronner le tout, le vent est monté de 15 à 20 nœuds à ce moment là. Les cinq minutes qu’il a fallu à Olivier pour récupérer la situation m’ont paru interminables. Voilà pour l’anecdote…

Les conditions de mer ont permis aux enfants de travailler presque tous les jours et de s’occuper à des activités diverses (lecture, écriture, travaux d’art plastique ainsi que la décoration du carré pour noël…), les repas ont pu être confectionnés aisément et pris à table dans le cockpit, comme lorsque nous sommes au mouillage. Le repas de Noël, composé de confit de canard (merci à la famille d’avoir pensé à nos estomacs) et pommes de terre sautées, a pu être agrémenté d’un super fondant au chocolat entièrement fait bateau, et le 25 au matin, nous avons ouvert nos cadeaux tous ensemble, conformément à la tradition, par une météo qui nous rappelait plus les grandes vacances en France que celles de Noël.

Je précise qu’à bord de Show de vent, l’équipage a été quelquefois et même souvent secoué, ce qui nous confirme que Losadama est certes un peu lent au près, mais très confortable à la mer.

L’émission quotidienne de radio Losadama (sur VHF) a également repris pour le plus grand plaisir de nos uniques auditeurs : l’équipage de Show de vent, qui s’est lui aussi pris au jeu et émettait presque tout les jours. L’activité pêche a occupé une bonne partie des journées du capitaine et de son mousse Damien, Audrey ayant consciencieusement immortalisé chaque prise : dorades coryphènes et tazar de plus d’un mètre que nous avons partagé avec Show de vent, s’étant approché suffisamment près pour qu’Olivier réussisse à envoyer sur leur pont un tronçon du poisson. Et comme on ne peut pas gagner à tous les coups, un gros thon germon nous a échappé à 50 mètres de la jupe du Losadama.

Nous avons assuré la veille à deux avec Olivier qui en a toutefois réalisé la majeure partie, ne profitant que de trois à cinq heures de sommeil par 24 heures, réparties sur la deuxième partie de nuit et la matinée, avec parfois une sieste l’après midi. Audrey et Damien ont fait chacun un quart avec moi la nuit, juste pour voir, mais n’ont pas répété l’expérience. Nous avions pour compagnie Cannel, qui dormait dans le cockpit, et se dressait subitement dès qu’un poisson volant venait heurter la capote et s’échouer sur les passe-avant. Elle aurait bien aimé en croquer un mais on les remettait à l’eau vivants, notre pêche étant bien suffisante pour contenter son envie de poissons. La surveiller la nuit était primordial tant sa vivacité et son envie de sortir du cockpit pour aller se défouler les pattes sur le pont augmentaient.

Nous avons vécu avec le lever et le coucher du soleil (lever qui avançait et coucher qui reculait un peu plus à mesure que nous descendions), afin d’économiser l’énergie. Chaque soir ou presque, après l’apéritif et le repas, les enfants regardaient un film sur l’ordinateur portable, et ce tant que nous n’avons pas eu de problèmes d’énergie. Car aux trois quarts de la route, Olivier s’est aperçu que les moteurs ne fonctionnaient pas normalement et que nous ne pouvions plus faire d’électricité. C’est la seule panne que nous avons eu pendant cette traversée (échangeurs d’eau percés).

La terre brésilienne est en vue le jeudi 29 décembre à 14 heures, 15 jours exactement après le départ de Mindelo. Elle nous apparaît de plus en plus nettement en une succession de plages de sable blanc, puis on distingue droit devant nous les buildings de Natal. Nous croisons plusieurs barques de pêcheurs qui nous proposent de magnifiques langoustes, que nous n’acceptons pas de peur d’un abordage accidentel pendant l’échange.

Entrée dans le rio Potengi à la voile (nous ne voulons allumer les moteurs qu’en cas de nécessité absolue). Petite plage, parasols et mangrove sur la rive nord, base militaire verte, palmiers et « iate club » » de Natal sur la rive sud, devant lequel nous mouillons en fin d’après midi. Plus en amont sur la même rive, le port de commerce et la ville.

Nous sommes arrivés, mais ce n’est pas la tranquillité qui s’annonce pour autant. Aussi bien Show de vent que nous passons les deux jours qui suivent à refaire le mouillage (mouillage avant-arrière) car l’ancre arrière chasse constamment à cause du changement de sens du courant. Nous manquons même de faire décrocher le mouillage d’un bateau voisin. Sans l’appui des moteurs, la tâche n’est pas aisée. Mais l’ancre avant étant bien accrochée, nous décidons finalement d’enfourcher la deuxième ancre à l’avant, et ça marche. Le bateau évite juste en tirant sur une ancre, puis sur l’autre au changement de marée, sans le rayon habituel dû à la longueur de la chaîne.
Le 31, nous pouvons donc réveillonner tranquillement à bord du Losadama avec nos amis de Show de vent, et assister au feu d’artifice tiré du pont qui enjambe le rio, à quelques centaines de mètres de nous. Nous sommes aux premières loges. Un peu partout à l’horizon d’autres feux sont tirés et illuminent le ciel étoilé déjà éclairé par la lune. Gambas sauce coco et langoustes sont au menu, confectionnées par Fanou et Simon, pizza et mousse au chocolat confectionnés par nous, le tout arrosé d’un Chablis suivi d’un château Margaux de notre réserve du bord, très bien conservés (merci beau papa !).

Ces 15 jours de mer, le décalage horaire (UTC -3 heures) par rapport au Cap Vert et la chaleur (il y a toujours du vent mais nous transpirons constamment) ont mis nos organismes à rude épreuve. Nous sommes heureux mais fatigués et ressentons le besoin de nous reposer avant de partir à la découverte de cette nouvelle terre.
Et oui il est grand ce carré Dernière réunion à Mindelo
Photo ajoutée le 21/01/2012 Photo ajoutée le 21/01/2012
Audrey monte dans la mâture d une caravelle à Mindelo C est haut !
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Départ de Mindelo Show de vent au départ de Mindelo
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T as pas l impression de prendre un peu de place, Cannel! Losadama vu de Show de vent
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Show de vent a Show aux fesses ! Première prise!
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Concentration extrême... Et un tazar, un !
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Pot au noir Cannel fait des acrobaties
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Brrr c est beau et effrayant à la fois Grain dans le pot au noir
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Damien et Olivier en manoeuvre sur le pont, sous un sacré grain! Toute la musique que j aime...
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Joyeux noel ! Ca décoiffe!
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Petit calin... On se trempe les pieds
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Terre brésilienne St Sylvestre à Natal
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Cheese! C est beau!
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Natal Natal
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Natal Deux capitaines en action, satanée ancre qui résiste !
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Bouquet final Natal
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