Un beau thon Germon pour dernièr prise Porte containers à un mille (1,850 km)
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Dauphins Açores La Rochelle Les dauphins jouent sous l´étrave
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Lavage de cheveux Cannel hume la terre
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Le pont de l´île de Ré _ fin de la transat, fin du voyage Pose du mât du trimaran
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Tests d´efficacité des voiles du trimaran avant découpe Trimaran quasi terminé
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Audrey et Cannel dans un profond sommeil Cannel rêve éveillée
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Tout le monde participe au remontage du poisson Nous quittons Terceira et les Açores
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Damien et Virginie à la manoeuvre Globicéphales
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Damien retend le Halebas Prise de ris humide
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Damien mène au scrabble
Photo ajoutée le 27/09/2013

Derniers jours aux Açores et traversée vers La Rochelle Article ajouté le 27/09/2013

Bonjour à tous,

Comme vous le savez ou l’avez constaté grâce à la géo localisation en page d’accueil, Losadama et son équipage ont fait leur entrée au port de La Rochelle voici quelques semaines, après une traversée de 14 jours au départ de l’île de Terceira.

Derniers jours aux Açores.

La météo ne semble décidément pas vouloir que nous quittions les Açores. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de changer d’île, non pas que nous n’apprécions pas Sao Miguel mais après trois semaines passées ici, il est temps de voir autre chose. Nous sommes accompagnés par Elodie et André, jeune couple qui voyage sur Gros câlin, et nous mettons le cap au Nord Ouest, sur l’île de Terceira qui fait partie des îles du centre de l’archipel. A peine trois heures après avoir hissé les voiles et tiré un bord vers le Sud Ouest, nous allumons le moteur et ne l’éteignons qu’à l’arrivée le lendemain à la mi-journée.

La petite marina de Praia da Vitoria est pleine et le capitaine du port nous invite à nous amarrer à couple d’un catamaran, sur le ponton extérieur du port. Gros câlin nous succède de quelques heures, et nous nous retrouvons sur Losadama pour le dîner, afin de nous mettre au point sur le planning des jours suivants.

Sitôt arrivés, Audrey et Damien font la connaissance de jeunes français en vacances sur le voilier de leurs grands-parents, ce qui redonne le sourire à Audrey qui en avait lourd sur la patate de s’être séparée de Camille et Morgane et aussi de leurs copains de Ponta Delgada. Cannel quant à elle, confinée à bord dans ce dernier port à cause des banderoles anti goélands qui claquaient au vent sur les pontons, s’empresse d’aller se dégourdir et visiter le ponton et les bateaux voisins.

Moins vaste et triste que celle de Ponta Delgada, la marina dégage une ambiance familiale. Derrière nous la plage et les cris des baigneurs. Devant nous la digue et derrière elle, une autre plage devant laquelle on peut mouiller, à l’abri de la grande digue qui protège l’avant port.

Praia nous apparaît comme une petite station balnéaire. Le front de mer n’a pas été épargné par les constructions de type bars et vitrines au rez-de-chaussée et appartements aux étages. La rue piétonne est bordée de boutiques de prêt à porter, chaussures, bijoux, parmi lesquelles quelques boutiques chinoises bien sûr. Nous cherchons et trouvons le petit « mercado municipal » » coincé entre deux commerces. Derrière la façade en fer forgé, l’espace central qu’occupent deux bancs est entouré par la poissonnerie, la boucherie, et deux ou trois primeurs/épiceries ainsi qu’un minibar avec sa mini-terrasse. Le tour est vite fait. Moderne, propre, mais le charme n’y est pas et pas de doute, la vie est plus chère ici.

Nous profitons tout de même de chaque instant de cette escale et prenons le bus tous les six (avec Elodie et André) pour Angra do Heroismo, ville située sur la côte Sud et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Accueillant la plus grande cathédrale de l’archipel, elle est protégée par le Mont Brésil, volcan éteint entouré par le mur de 4 kilomètres de long du fort Saint Jean Baptiste, aujourd’hui la plus vieille forteresse à avoir été continuellement occupée par l’armée portugaise. Depuis les hauteurs du jardin botanique, nous profitons d’une époustouflante vue panoramique de la ville et apercevons également les silhouettes lointaines de l’île de Sao Jorge et du mont Pico qui se détachent du calme plat de l’océan en cette journée très ensoleillée. Seul ombre à notre enthousiasme durant cette journée, les affiches qui annoncent une prochaine corrida et témoignent que cette tradition barbare perdure malheureusement ici aussi. Pas d’affolement pour le retour, il y a un bus toutes les heures jusqu’à 19 heures. C’est un bus de tourisme (bondé) qui fait office de bus de ville avec arrêts fréquents. Nous nous retrouvons assis (ouf !) deux par deux comme au temps des sorties scolaires pour un trajet de près d’une heure jusqu’à Praia.

La météo n’est toujours pas favorable mais il va pourtant falloir partir : pensant arriver en France fin juin/début juillet, Audrey a prévu un séjour d’une semaine en Bretagne avec son amie d’enfance au début du mois d’août, comme elle le faisait avant notre départ en voyage. Or nous sommes déjà le 8 juillet ! Après analyse des fichiers météo, le moins pire situe le départ deux jours plus tard, soit le 10. Le vent varie entre 0 et 10 nœuds, avec une direction incertaine. Ce qui est sûr c’est que la bulle anticyclonique est pile sur notre route. Michel, notre routeur (cf article précédent), va devoir la jouer fine pour que nous ne fassions pas tout le trajet au moteur.

Nous informons Elodie et André qui ont également décidé de partir ce jour là. Se pose alors le problème du gasoil : Pas de pompe au port, il faut faire venir un camion citerne pour ravitailler et prendre un minimum de 250 litres. C’est trop pour nous. Olivier et André se chargent alors d’aller bidonner à la station voisine, à 1 kilomètre de là, à l’aide de la charrette à mains mise à disposition des plaisanciers par la marina. Opération en deux temps avec une pause café car la rue est pentue !

Jeudi 11 juillet en milieu d’après-midi, peu après l’appareillage de Gros Câlin qui se rend lui à La Roche Bernard, nous quittons le port de Praia avec un temps ensoleillé… nous quittons les Açores pour ce qui sera notre dernière étape, du moins pour ce voyage-ci entamé en octobre 2010, l’étape Açores-La Rochelle.

La terre s’éloigne à nouveau pour une durée estimée entre 12 et 15 jours…

Le vent déjà faible tombe complètement en début de nuit et Olivier allume le moteur .Tiens, on perd de la vitesse, pas normal. Le moteur monte dans les tours mais on dirait que l’hélice n’est pas entraînée. L’aurait-on carrément perdue ? Olivier change de moteur et Losadama accélère. Après une ouverture rapide du cockpit, un petit somme, une analyse plus approfondie de la situation, Olivier s’aperçoit que l’arbre d’hélice et le tourteau (pas le crabe, la pièce mécanique) sont désaccouplés. Ca commence bien ! Il faut absolument réparer car en cas d’utilisation prolongée nous alternons l’allumage de chaque moteur. A priori ça semble impossible : les deux pièces sont à 10 cm l’une de l’autre ; il va falloir travailler en force, ajuster et boulonner dans un endroit inaccessible. S‘ensuit une demie journée de contorsions, moteur bâbord en route, les enfants enfermés dans le carré pour cause de cockpit ouvert et impraticable afin de raccoupler ces deux satanées pièces. Outils et chiffons s’accumulent dans le cockpit en plus des plaques que nous avons soulevées (heureusement c’est calme plat). Allongés à plat ventre l’un en face de l’autre, les bras plongés dans la cale moteur, les mains dans la graisse, je tente de maintenir le tourteau pendant qu’Olivier pousse l’arbre de toutes ses forces afin de le remboiter. Pas moins de 3 heures sont nécessaires à l’opération qui se solde par une réussite inespérée. Et c’est tant mieux puisque nous allons solliciter les moteurs pendant plus de la moitié de la semaine à venir.

Les waypoints que nous communique Michel orientent notre route nord/nord-est en fonction du vent qui comme à l’accoutumée vient de là où nous voulons aller. Deux jours et demi de voile avec 10-15 nœuds de vent, 17-18 la nuit (c’est plus que ne l’annonce la météo, tant mieux), secteur nord est, on file à 6-7 nœuds avec un cap au 10-20°. Nous prenons rapidement notre rythme de croisière : veilles et siestes, lecture, repas ensemble, vaisselle dans le cockpit, épisodes de 24 heures chrono…
Puis le vent tombe le dimanche à l’aube.
La pétole s’installe même si quelques risées éphémères nous font espérer et hisser les voiles… pour les affaler le quart d’heure qui suit. Nous sommes dans une bulle anticyclonique qui joue avec les nerfs d’Olivier, lequel scrute la moindre ride à la surface d’une mer d’huile. Le soleil est éclatant et le ciel d’un bleu gris uniforme qui se confond presque avec la mer à l’horizon. On contemple ça et là, à quelques centaines de mètres du bateau, le souffle et les remous provoqués en surface par quelques cachalots. On contemple aussi, avec un émoi toujours égal, le ballet des dauphins qui nous rendent visite et jouent avec la vague d’étrave du bateau. Evidemment, pour la cuisine et les parties de scrabble avec Damien, je dois dire que l’allure est très confortable. Mais au bout de trois jours on ne peut s’empêcher de penser à la réserve de gasoil qui diminue.
D’après nos estimations nous avons brûlé la moitié de notre autonomie. S’ajoute à ça la connexion internet par téléphone satellite qui refait des siennes, ce qui finit d’agacer légèrement le capitaine.
En plus nous ne sommes pas en super forme, fatigués et fiévreux, atteints d’un rhume que Damien nous a probablement refilé (lui avait une rhinite le jour du départ). Bref, ce n’est pas la joie.

Enfin, en ouvrant les yeux le mercredi matin, je n’entends plus le moteur. Audrey accourt pour me réveiller : « Viens voir ! Il y a des globicéphales ! » ». Ces animaux de taille supérieure au grand dauphin gris, à l’allure du bélouga mais de couleur noire, qui se déplacent en troupeaux d’environ quatre-vingts individus, dont avons entendu parler mais que nous n’avions encore jamais vus font enfin leur apparition, certains tout près de nous, dont un petit, les autres éparpillés jusqu’à une centaine de mètres tout autour. Nous sommes doublement chanceux car conformément aux prévisions, le vent attendu souffle et s’établit est/sud-est de 12 à 20 nœuds, nous permettant de continuer notre route vers le nord/nord-est, au près bien sûr. Rafales et mer hachée mènent la vie dure au pilote et il faut constamment ouvrir et refermer artimon et grand-voile pour soulager le gréement.

Le vendredi au petit déjeuner, alors que Damien se réveille et nous raconte le rêve qu’il a fait (il s’agit d’école, de tir à l’arc et de tir au pistolet), la ligne de traine part. Je filme le travail en tandem de Damien et Olivier qui remontent le poisson, Audrey grimpée sur le tableau arrière pour apercevoir la nature de la prise, et Cannel, sur la table, qui prie pour que cette fois la ligne ne casse pas ! C’est un magnifique thon Germon bien dodu de 80 cm environ, qu’Olivier achève aussitôt d’un coup sur la tête. Tartare, tranches poêlées, spaghetti, tarte, nous l’apprécions à sa juste valeur, d’autant plus que ce sera la dernière prise du voyage.
Michel continue de nous faire monter pour contourner l’anticyclone par le nord mais nous sommes toujours trop à l’ouest des waypoints. Brouillard matinal et crachin annoncent l’approche des côtes irlandaises à moins de 300 milles devant nous alors que 500 milles nous séparent des côtes françaises!

Loin de ces préoccupations géographiques, Damien et Audrey se sont lancés dans la construction d’un trimaran et le carré est rempli de cartons découpés et de morceaux de sacs poubelle qui seront les futures voiles.
Dans la nuit de samedi à dimanche, nous traversons une zone orageuse lorsque je prends la veille. Cela n’est pas arrivé très souvent pendant ce voyage et nous n’aimons pas ça. Alors, que l’orage semble s’éloigner par l’arrière, la foudre tombe soudain à moins d’une centaine de mètres de nous.
Instantanément, un éclair aveuglant et un coup de tonnerre phénoménal me font faire un bond et appeler Olivier qui jaillit de la cabine et éteint les instruments. Evidemment le pilote ne peut plus tenir son cap, et Olivier rallume, tandis que l’orage s’éloigne enfin pour de bon. J’en ai mal à la tête. Au lever du jour, je constate que notre visiteur, un pigeon voyageur que les enfants on baptisé Gulliver et qui s’est posé la veille sur nos panneaux solaires, s’est abrité sous les panneaux durant le déluge et dort maintenant tranquillement. Pas facile de prendre la décision de l’accepter à bord, à cause de Cannel qui pourrait le sentir et qu’il serait alors difficile de contenir pour qu’elle n’aille pas lui faire la peau ! Elle qui la nuit précédente nous a fait la peur de notre vie en disparaissant hors du cockpit par la passe avant. Nuit noire, houle courte et hachée, bateau gité, vitesse 5 nœuds, j’ai entendu ses griffes crisser sur le pare-brise ou la timonerie et puis plus rien. Déjà sur le pont avec une frontale, Olivier a crié qu’il ne la voyait pas. Je ne la voyais pas non plus de mon côté. Mon cœur s’est emballé et l’espace de cinq secondes nous avons cru l’avoir perdue. Mais elle a réapparu par où elle était sortie, inconsciente de la frayeur qu’elle venait de nous occasionner. Je la serre très fort contre moi. Perdre Cannel c’aurait été terrible, et en plus si près de la fin, elle qui nous a accompagnés si loin !

Le prochain waypoint à atteindre est maintenant complètement dans notre est, mais nous ne pouvons faire mieux qu’un cap au 40/50° voire 60°, et nous ne sommes plus qu’à 150 milles de la pointe sud- ouest de l’Angleterre. Nous tentons un premier virement de bord mais le cap s’avère défavorable : 170° qui passe progressivement au 180/200°, soit presque marche arrière ! Nous reprenons la route sur l’autre bord et suivons alors un cap qui serait le bon si nous avions décidé de rentrer en Manche ! Mais tout vient à point à qui sait attendre… Michel annonce du sud ouest, modéré mais du sud-ouest quand même. Le dimanche soir, après une journée de grisaille passée au moteur (que nous mettons à profit pour passer un coup d’aspirateur et charger les ordis, DS et MP3), nous sommes enfin sur la bonne route et avançons à 2,5 noeuds (à la voile pour dîner dans le calme) en direction du waypoint n°7 et de La Rochelle qui est à 400 milles devant nous.

A partir du lundi matin le sud-ouest est établi et les 3 jours qui suivent sont un bonheur, même au près. Nous marchons entre 5 et 6 nœuds sur une mer qui devient belle avec une houle longue et imperceptible. L’influence des marées est très forte (nous sommes en plein dans le courant qui entre et sort de la Manche) et fait varier notre route de près de 40°. Nous commençons maintenant à croiser chalutiers et cargos alors que l’océan était désert depuis plus d’une semaine (Nous en avions oublié le son de l’AIS et du Mer Veille). Le trafic s’intensifie au passage de Brest où les cargos apparaissent tous azimuts. Les dauphins sont omniprésents et nous entourent le jour comme la nuit. Les veilles sont de plus en plus difficiles pour moi. Avec la fatigue j’ai du mal à comprendre ce qu’indique l’AIS, confondant à l’occasion (un court instant) l’est et l’ouest sur l’écran.
Nous discutons plus fréquemment de l’arrivée maintenant ( Les enfants sont pressés, Olivier et moi pas vraiment), des retrouvailles, de l’école, du chenal d’entrée au port qui a été modifié, de notre place au port (Minimes ou bassin des chalutiers ?), de la recherche d’une maison, de la sortie de l’eau de Losadama, de la fin du port des tongs et des shorts et tee-shirts, de Vintas (équipage rencontré au Brésil) qui après son séjour en Uruguay retourne au Brésil…

Mercredi 24, La Rochelle est à 150 milles devant nous ; Olivier prévoit l’arrivée le lendemain dans la journée. Nous avons reçu un message d’encouragement de Géric pour les derniers milles. J’ai fait du pain ce matin ; mon goûteur (Damien) me fait signe du pouce qu’il est réussi (le précédent ressemblait plutôt à un pancake et était trop salé). Nous finissons le thon au repas du midi : miettes de thon sauce tomate et semoule.
Dans l’après-midi les dauphins nous offrent un spectacle particulier qui semble être une partie de chasse : éparpillés en arc de cercle, ils jaillissent de l’eau et frappent la surface de leur nageoire caudale en replongeant. D’autres font de même en nageant à la surface. Le vent se maintient sud ouest 12 à 15 nœuds et la mer est belle, 50 cm de houle longue, le bateau est à plat. On décide de se laver les cheveux (ce n’est pas du luxe) dans le cockpit (pas dans la douche pour éviter que les cheveux ne bouchent l’évacuation), à l’aide des seaux qu’Olivier remplit d’eau de mer. Seul le rinçage se fait à l’eau douce à l’aide de la douchette de cockpit.
Olivier part se reposer à 22h30 après le film de la soirée « Million dollar baby » » qui émeut tout l’équipage, et je prends la veille par une nuit claire et étoilée dont j’ai peine à réaliser que c’est la dernière ; droit devant le reflet de la lune encore pleine éclaire l’eau d’un large reflet d’argent. Nous sommes à une douzaine d’heures de l’arrivée et je ne parviens pas à m’en réjouir alors que c’est habituellement toujours le cas lorsque nous approchons de la terre. Les souvenirs de notre périple me reviennent pêle-mêle à l’esprit, bon et mauvais. Les enfants ont tellement changé et notre départ en octobre 2010 me semble si proche et si lointain à la fois.

J’aperçois deux voiliers au lever du jour ainsi que le phare des baleines, amer remarquable témoignant de notre position : pas de doute, pas d’erreur possible, nous sommes bien au large de l’île de Ré que nous contournerons par l’ouest. Le vent va mollissant, notre vitesse diminue, mais nous ne cherchons pas vraiment à accélérer, du moins jusqu’à ce que le vent tombe complètement et qu’à leur réveil les enfants nous somment d’allumer les moteurs.

Nous longeons la côte ouest de l’île ; St Clément, Ars en Ré, La Couarde, la fréquentation du plan d’eau augmente à mesure que nos approchons, la couleur de l’eau vire rapidement au verdâtre et se charge d’algues et de détritus…Quelques cargos au mouillage, le pont sur notre bâbord, et bientôt la balise Richelieu droit devant, la nouvelle digue, nous suivons le flux les bateaux qui rentrent au port (il y a foule sur l’eau) et apercevons Liliane, la maman d’Olivier, qui nous fait signe au bout d’un ponton.
Ca y est, nous y sommes…
La suite dans le prochain article.
Terceira Angra vue des hauteurs du jardin Botanique Terceira calme plat sur l´île des chèvres vue Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Cathédrale d´Angra et en arrière plan le Fort de Sao Filipe Terceira les toits d´Angra et la silhouette de l´île de Sao Jorge en arrière plan
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira superbe specimen de metrosideros excelsa (Nouvelle Zélande) du jardin botanique d´Angra Terceira Angra Les touristes attendent le bus
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Angra en bleu l´Eglise de la miséricorde Terceira Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Jardin botanique d´Angra Terceira Jardin botanique d´Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Jardin botanique d´Angra Terceira Angra situation idéale avec le jardin botanique pour tout voisinage
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira rencontre avec l´équipage de Java quitté en Martinique à Noel dernier ! Terceira Les enfants de Losadama et de Java à Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Baie d´Angra do Heroismo et Monte Brazil Terceira baie d´Angra et Monte Brazil
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira sur la route d´Angra do Heroismo Terceira Angra do Heroismo
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Angra do Heroismo Marché couvert à Angra do Heroismo Terceira
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Angra petite pause café-cigarette avec André Terceira A la marina d´Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira il fait chaud, qu´à cela ne tienne je vais piquer une tete dans le port d´Angra Terceira Angra
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Terceira (Audrey)
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Terceira
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Terceira
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Baignade, le passe temps favori de Damien. Ca tombe bien, l´eau du port de Praia est limpide
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Losadama à couple à Praia da Vitoria (Terceira) Terceira La petite marina de Praia
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira en face de la marina la plage de Praia Terceira Praia da Vitoria
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Terceira Praia (Audrey) Terceira (Audrey)
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Volcan Fogo Départ de Ponta Delgada En route pour Terceira avec Gros Calin
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013
Losadama et ses moussaillons pris par Gros Calin Marina de Praia da Vitoria
Photo ajoutée le 27/09/2013 Photo ajoutée le 27/09/2013

Açores Article ajouté le 14/07/2013

Bonjour à tous

Le port d’Horta est petit par la taille mais grand par sa réputation de port de plaisance le plus fréquenté aux Açores car accueillant la plupart des voiliers arrivant de transat depuis les Caraïbes. Il est protégé par une grande digue derrière laquelle on peut éventuellement mouiller lorsque le port est plein. Ce qui -étant le cas en cette saison- oblige l’amarrage à couple sur deux voire trois rangées, et donc à réaliser régulièrement une manœuvre pour laisser sortir le bateau se trouvant entre nous et le quai. Lors des formalités d’entrée, le capitaine du port nous apprend que quelques 30 bateaux sont arrivés le jour même. L’immigration et les douanes étant regroupées dans le bureau du port, l’opération ne prend que quelques minutes, ce que nous trouvons fort appréciable en comparaison des nombreux kilomètres que nous devions parcourir d’une administration à une autre au Brésil par exemple.

Arrivés à Horta après 23 jours de mer... 23 jours, ça parait long quand on y est, et finalement quand on arrive, on se dit que bof, en fait, une semaine de plus, hein... Et puis on marche deux kilomètres, et hop, courbatures pendant 4 jours. Oui, alors tout compte fait, une semaine de plus, euh, faut voir. Pour en revenir à l’Ile… J’ai adoré. Les maisons sont jolies, de la verdure, aucun immeuble pour pourrir le décor… et puis les gens. Adorables. Une des choses qui nous a le plus marqué, c’est que les voitures s’arrêtent pour nous laisser passer. Le climat, aussi. Papa trouve qu’il fait trop froid, moi pas. Je peux enfin mettre des jeans, des pulls... fini la transpiration à peine sortie de la douche, les tee-shirts qui collent et les moustiques !
La marina ne disposant pas de wifi, il faut aller au petit café rouge, au fond de la marina …

Et oui, arrivée à terre est aussi synonyme de recherche d’internet.
Nous découvrons le fameux quai entièrement recouvert des peintures réalisées par les équipages qui ont voulu immortaliser leur passage ici : nombreuses variantes de couleurs et de dessins (véritables œuvres d’art pour certains), noms et dates. En face du port, l’île de Pico avec le cône parfait du mont qui porte le même nom et culmine à 2350 mètres nous offre un panorama absolument splendide.
Petit bémol à l’enthousiasme que m’inspirent les lieux, la température ! Nous sommes fatigués et donc sensibles à ce changement de climat, chaque soir les polaires sont de rigueur car on grelotte et ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps.
Une semaine d’escale qui passe vite, entre repos bien mérité, découverte d’une charmante petite ville à l’architecture encore vierge de tout immeuble et aux rues pavées de pierre granitique, ravitaillement, nettoyage du bateau, lessives et bien sûr, rencontres et débriefing sur la traversée avec les autres équipages.
Puis vient l’heure de la séparation avec Show de vent ; nous quittons l’île de Faial alors qu’ils partent pour un séjour chez des amis installés dans les terres. Dur dur encore une fois de se dire au revoir après ces quelques mois passés ensemble depuis Noël.
Mais non, c’était une blague ! Nous les voyons entrer au port de Ponta Delgada (île de Sao Miguel) environ une semaine après notre arrivée là-bas. Nouvelles effusions entre les enfants lors de ces retrouvailles inattendues.

150 milles nautiques séparent Faial de Sao Miguel, que nous couvrons en 18 heures, dont les 12 premières heures au moteur. Lorsque la digue du port est en vue, une brume épaisse accompagnée de crachin s’installe, masquant entièrement la côte qui est à moins de trois milles de nous, puis passe son chemin et disparait, laissant ainsi claire l’entrée de l’avant port devant lequel un cargo est au mouillage. Tout au fond de l’avant port se trouve le repère des chalutiers, la nouvelle marina se trouvant elle sur tribord en face de la longue digue servant aussi de dock pour les cargos et jouxtant le terminal flamant neuf et le quai du ferry inter-îles. Pas terrible comme décor. Côté front de mer non plus d’ailleurs : immeubles vieillissants ou en construction et marina aux lignes futuristes tout béton. Bars restaurants et boutiques aux façades vitrées, zone de baignade accessible par un escalier (telle une piscine) depuis la promenade bétonnée servant également de plage, où les baigneurs installent leur serviette, agglutinés tels une compagnie d’otaries se prélassant au soleil.
On a beau le savoir, on se demande quand même comment des élus, que l’on suppose enfants du pays, peuvent ainsi laisser leur littoral aux mains d’architectes farfelus et/ou de promoteurs sans scrupules. Derrière cette triste façade et côté ouest du front de mer on aperçoit pourtant des fortifications et édifices d’une autre époque vraiment magnifiques. Dommage.

Très fréquentée par les goélands, à moitié vide à notre arrivée, la marina se remplit petit à petit. Sao Miguel est l’avant dernière île du « groupe le l’est » » (la dernière étant Santa Maria), position avantageuse pour la deuxième partie de la traversée, spécialement pour les bateaux entrant en Méditerranée. Comme les conditions météo laissent à désirer, le séjour se prolonge, nous louons un véhicule et partons en balade à travers l’île. Nous sommes émerveillés par des paysages d’une grande beauté : Sete Cidades et ses deux lacs, un bleu et l’autre vert, formés dit-on par les larmes d’une princesse et d’un berger pleurant leur amour impossible. Les deux lacs prirent la couleur des yeux de chacun et leur existence atteste de la pérennité de leur amour. Caldeira velha, source tiède où l’on se baigne au milieu de la forêt, le lagoa do Fogo dont le décor rappelle vaguement les forêts du Canada avec ses pins à profusion, Furnas où le plus important site de marmites volcaniques que j’aie vu empeste le soufre. Nous visitons aussi la fabrique de thé Gorreana dont nous apprenons qu’elle est la seule en Europe. Nous ignorions effectivement que du thé était produit aux Açores et connaissons maintenant le procédé qui permet de produire les différentes variétés de thé : Orange Pekoe, Pekoe, thé noir ou Broken leaf… Beaucoup d’espaces non peuplés, vierges ou cultivés, nombreux bovins et chevaux dans les champs, villes propres et routes fleuries aux abords desquelles de nombreux miradors et aires de pique nique avec barbecue!

Les cours du CNED sont terminés et nous recevons coup sur coup deux bonnes nouvelles : Damien passe en 5ème et Audrey en 1ère. Dès notre arrivée à Ponta Delgada, je m’affaire à passer des coups de fil afin de les inscrire en établissement pour la rentrée de septembre. Encore un pas vers la fin du voyage, vers la vie « civilisée » », ses individualités, ses tracas, son stress, ses embouteillages, sa course à la consommation, ses programmes télé, ses ordinateurs, IPad, IPod, IPhones etc etc etc…
En attendant, encore insensibles à cet aspect du retour, Damien et Audrey s’adaptent à leur nouvel environnement et ne manquent pas une occasion d’aller attraper une amarre lorsqu’un voilier arrive.
Damien fait de nouvelles rencontres. Avec Hugo, jeune américain du même âge, ils s’harnachent et se balancent suspendus aux drisses de génois ou de spi (ou les deux) de Tenho, le bateau d’Hugo, ou s’apprennent mutuellement des tours de cartes. Puis avec Martin, arrivé un peu plus tard et expérimenté en la matière, il se passionne pour la construction de voiliers modèles réduits avec des matériaux de récupération (briques de lait, bouteilles en plastiques, cartes plastiques pour les safrans, sacs en plastique pour les voiles etc…). Olivier organise alors une régate à laquelle participent les enfants des autres équipages du ponton après qu’ils aient eux aussi construit leur bateau. Avec Arne, que nous avons retrouvé avec émotion à Horta puis ici même (Arne est le navigateur allemand qui a supervisé la course d’annexes entre Audrey et Damien sur le rio Guadiana, rencontré pour la dernière fois à Mindelo au cap Vert avant la traversée pour le Brésil), il va jouer de la Guitare.
Avec Audrey, Camille et Morgane (Show de vent) qui sont arrivées entre temps, ils sont tout le temps en vadrouille et rencontrent également trois jeunes Açoriens bien sympathiques qu’ils ne quittent plus.
De notre côté nous ne sommes pas en reste : retrouvailles avec les équipages quittés en Guadeloupe et toujours de nouvelles rencontres, notamment avec Michal et Uri, l’équipage israélien jovial et chaleureux de Dana, et Elodie et André, jeune couple skippant Gros Câlin, avec qui nous quitterons ponta Delgada après que tous les autres (une petite dizaine de bateaux), y compris Show de Vent, aient appareillé pour leur destination finale, dont deux pour la Rochelle. Ce que nous avons choisi de ne pas tenter encore, au regard de la météo qui annonce trop peu de vent sur la route.
Sao Miguel-un navire asiatique attend d´embarquer sa cargaison de poisson Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel-Punta Delgada
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel-Punta Delgada Sao Miguel-Punta Delgada
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel-Punta Delgada Sao Miguel-Punta Delgada
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta - Canel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel Sao Miguel
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta Horta
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Horta-Ile de Faial Horta-Ile de Faial
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013
Sao Miguel-Punta Delgada Horta
Photo ajoutée le 14/07/2013 Photo ajoutée le 14/07/2013

Antilles - Açores Article ajouté le 19/06/2013

Bonjour à tous,

Voilà presque deux semaines que nous sommes arrivés aux Açores, après 23 jours de mer et 2600 milles parcourus. Nous avons atterri le 2 juin en fin d’après midi à Horta sur l’île de Faial, située à l’ouest de l’archipel, puis avons peu après mis le cap sur Sao Miguel, située à l’est, et nous nous trouvons actuellement à la marina de Ponta Delgada, principale ville de la plus grande des îles Açoriennes.

Vers la mi-avril, nous avions quitté donc Pointe à Pitre en tandem avec Show de vent en direction de Saint-Martin, avec quelques escales prévues sur la côte ouest de la Guadeloupe et surtout une escale sur l’île d’Antigua, célèbre bastion de la force navale britannique dans les « West Indies » » (Antilles) vers le milieu du XVIIIe siècle, et donc un lieu riche en vestiges historiques. Ce fut en fait une escale éclair étant donné l’accueil réservé (lié sans doute à un très grand nombre de plaisanciers) et les tarifs demandés pour un séjour à Falmouth Harbour, au motif que l’endroit est maintenant classé réserve naturelle. Et pour la première fois depuis presque trois ans, on nous a demandé de soumettre Cannel à un contrôle vétérinaire. Or nous n’avons pas voulu faire subir cet examen à notre petit tigre, à qui je ne réussis même pas à mettre du produit antipuce. En moins d’une heure, seul à avoir foulé le sol d’Antigua avec Simon, Olivier effectue les formalités d’entrée…et de sortie du territoire. Après nous être acquittés de 40 euros pour moins de 24 heures passées au mouillage dans la baie, nous avons levé l’ancre (à la main car le guindeau n’a pas pu être réparé).

Les vents s’annoncent nord/nord-ouest à 20/25 nœuds, ce qui nous amène à décider d’une retraite vers le sud, donc vers la Guadeloupe, qui sera finalement le point de départ de la transat. 1ère tentative de passage par l’est de la Guadeloupe qui aurait été le chemin le plus court pour se rendre à Pointe à Pitre, mais ça ne passe pas; bizarrement nous sommes…au près !

Petite escale dans l’anse Deshaie (la plus au nord de la côte ouest), déjà visitée à l’aller, où chacun de nous aurait bien prolongé le séjour. Le mouillage est bien abrité, l’eau y est propre et limpide, le village est coloré, calme, accueillant, protégé par des reliefs à la végétation dense et verdoyante. Pélicans, tortues et parfois dauphins invitent à la contemplation parfois rêveuse (pour ma part) et procurent un plaisir renouvelé à chaque apparition.

Qu’on ne s’y trompe pas, toute paradisiaque et encaissée que soit cette baie (et plein d’autres), être au mouillage dans une baie même bien protégée n’exclue pas la possibilité de rester en veille la nuit lorsque le vent souffle au-delà de 15/18 nœuds, en fonction de la tenue du mouillage et de la nature du fond (vase, sable et coquillages, rochers…). On n’aime pas trop ça car zut, on n’est pas en navigation, mais ça peut s’avérer utile. Alors on observe la côte pour voir si les points de repère ne bougent pas (signe qu’on serait en train de déraper), on observe les voisins de mouillage, eux aussi en veille, qui sortent sur le pont pour aller vérifier leur chaine, on s’occupe en lisant, ou en essayant de résoudre un exercice de maths incompréhensible qui nécessite une concentration que seule la quiétude de la nuit permet… (Souvenirs de veille au mouillage de l’ilet Pigeon, anse Malendure).

Nous progressons au moteur entre Deshaies et le sud de l’île, protégés du vent par le relief. Alors qu’à la mi-journée nous prenons notre déjeuner, profitant de ce calme plat, un geyser apparaît à cent de mètres de nous mais suffisamment près pour que nous apercevions deux énormes masses sombres jaillir de l’eau en chœur. Baleine à tribord ! Nous en avions pourtant aperçu pas mal au large du Brésil, mais là c’est l’apothéose, la visibilité est parfaite, leur saut est puissant et les propulse hors de l’eau en quasi-totalité. C’est tellement beau, émouvant, tellement exceptionnel…
Le vent refuse encore au passage de la pointe sud de basse terre, et nous gratifie de rafales avoisinant 30 nœuds. Ajouté à cela un fort courant contraire, nous tirons des bords à plus de 130° entre basse terre et terre de bas (archipel des Saintes) ! A chaque virement de bord nous avons l’impression de revenir en arrière, même Show de vent qui fait un bien meilleur cap que nous a du mal à progresser. Nous essayons d’enrouler le génois et de faire route avec les 2 moteurs… 2,5 nœuds. Après quelques heures de bataille, nous relâchons aux Saintes, dans l’anse du bois joli pour la nuit.
De retour à Pointa à Pitre, nous nous préparons donc pour le grand départ prévu dans une dizaine de jours, première semaine de mai. Le guindeau est irréparable, à moins de faire appel à un professionnel qui aurait plus intérêt à nous en vendre un neuf qu’à le réparer. Tant pis ça attendra.

Les cours du CNED se terminent bientôt et il faut faire les derniers envois. Ce sera terminé pour Audrey, qui aura envoyé au total environ 50 % des devoirs demandés, toutes matières confondues, et dont nous ne savons pas si elle passera en première ou non. Elle profite le mieux possible de Camille et Morgane (ses copines showdeventiennes) avant le départ. Damien aura un dernier devoir à envoyer aux Açores, si les conditions en mer ne sont pas trop inconfortables pour travailler. Il a fait la connaissance de Pierre, qui voyage en famille sur Soul Nomad, et il savoure cette compagnie qui lui a manqué pendant des mois.

La marina est en effervescence, tout le monde s’affaire à préparer et approvisionner son bateau pour le grand saut, on compare les données météo avec ses voisins de ponton et on discute des options de route à prendre, il y a ceux pour qui c’est la première fois, quand d’autres ont déjà plusieurs traversées à leur actif. Nous avons choisi l’assistance d’un professionnel (Michel Meulnet sociétée Searout) qui nous communiquera par mail (via la connexion par téléphone satellite) la route à suivre en fonction des conditions météo. Lorsque tout est prêt, nous prévenons notre routeur et attendons son feu vert.

Le samedi 12 mai dans la matinée, Losadama et Show de vent quittent Pointe à Pitre et au coucher du soleil, nous perdons la terre de vue pour une durée indéterminée…

Nous naviguons au près les premiers jours, mais est-il besoin de le préciser ? Et nous nous amarinons en douceur car l’allure est relativement confortable malgré une vingtaine de nœuds de vent nord-est et une mer un peu agitée. Après quoi le vent tombe et nous allumons les moteurs pour une durée d’environ 48 heures (ambiance pêche). Un jour de calme plat avec mer d’huile, décision est prise de s’arrêter pour se baigner (et se laver par la même occasion) car il fait encore très chaud, et d’amarrer les deux bateaux pour se faire une petite bouffe à bord de Show. Mais si mais si, véridique. La vie à bord s’organise, Olivier et moi assurons les quarts dont les horaires varient en fonction de la stabilité ou non du vent (Olivier en première partie de nuit, moi vers 3 heures du matin), aidés des enfants de temps en temps en journée, une heure par ci, une heure par là. Cannel est plutôt de nuit et vient nous tenir compagnie dans le cockpit, humant l’air marin et dressant l’oreille lorsque le souffle des dauphins se détache du bruit des vagues ou lorsqu’un poisson volant vient terminer sa course sur le pont ou même dans le cockpit. Lecture, pêche (un thon rouge en guise de première prise), cuisine, vaisselle, radio Losadama et Show de vent qui émettent sur la VHF lorsque les animateurs ont la forme, dernière séquence de CNED pour Damien, sieste, Scrabble, Schleichs, sans oublier deux épisodes journaliers de « 24 heures chrono » ».


Vers le dixième jour, je ressens un léger ras-le-bol. Nous croisons quelques cargos, et apercevons au loin quelques voiliers sur la même route que nous. Puis la température commence à dégringoler, surtout la nuit, je sors bientôt les polaires et les couettes ! Le vent oscille entre 10 et 20 nœuds, parfois 25. D’abord nord/nord-est, notre route s’oriente progressivement est/nord-est avec le vent qui adonne à l’est, maintenant toutefois l’allure au près. Tous les jours nous recevons la météo de notre routeur et le waypoint (latitude et longitude) suivant.


Vers le quinzième jour, le routeur nous informe que le flash d’un BIB (radeau de survie) aurait été aperçu par un cargo dans une zone proche de notre route. Nous avons appris peu avant notre départ que le voilier Grain de Soleil, parti de Martinique le 4 avril avec trois personnes à son bord, a déclenché sa balise de détresse le 24 avril à 600 milles environ au sud ouest des Açores, et qu’il n’a pas été retrouvé. Ce BIB pourrait bien être le leur. Nos waypoints s’orientent alors vers une zone de recherche estimée par le routeur, à une trentaine d’heure de route vers l’est, que nous tentons de longer au mieux dans l’ouest et le nord, malgré le vent contraire qui nous oblige à tirer des bords. Malheureusement nous n’avons rien aperçu. D’autres voiliers devraient traverser la zone dans les jours à venir, espérons qu’ils seront plus efficaces. Si les équipiers de Grain de soleil sont toujours dans leur BIB près d’un mois après leur naufrage, le temps presse.


Les 2 jours qui précèdent notre arrivée, notre route croise celle de plusieurs cachalots, dont nous apercevons les souffles autour de nous. J’en aperçois un en surface et se laisser dériver avec le courant. Et je ne peux m’empêcher de penser aux bruits de ponton qui font toujours état de mauvaises expériences ou avaries en mer, et ces derniers temps il est vrai que nous avons entendu parler de voiliers malchanceux, coulés suite à une collision avec un de ces monstres. C’est néanmoins fascinant de regarder cette masse énorme évoluer si aisément dans l’élément liquide.
Le dimanche 2 juin au lever du jour, Audrey distingue vaguement la terre qui se confond avec les nuages à l’horizon, et au fur et à mesure de notre approche, la silhouette conique de l’île de Faial se précise, dévoilant bientôt ses flancs habillés d’un patchwork aux différentes teintes de vert, dessiné par des parcelles de terre que délimite une clôture végétale plus foncée. En fin d’après midi, précédés par Show de vent, nous faisons notre entrée dans le port de Horta.

Ainsi s’achève la première partie de notre voyage retour, que j’avais appréhendée mais qui s’est révélée clémente, sans casse, hormis le winch tribord (un des winches achetés en Guadeloupe) qui a cassé à trois jours de l’arrivée, et qui a obligé Olivier à passer l’écoute de génois tribord en travers du cockpit sur le winch bâbord. Côté approvisionnement, le frais (fruits, légumes) nous a manqué environ une semaine avant l’arrivée, les conserves et la pêche prenant le relais, ainsi que les jus de fruits et le lait (remplacé par le lait en poudre), qu’il a fallu rationner. Une bonite bien grasse en guise de deuxième prise a agrémenté nos repas jusqu’à l’arrivée, déclinée dans toutes les recettes possibles : tartare, steaks, tarte, en cocotte à la sauce tomate. Seule la cuisson au sel n’a pas été expérimentée à ce jour. L’électricité et l’eau ont été également parfaitement gérées, le chargement des ordis effectué lors des pics d’ensoleillement (heureusement quasi journaliers), la vaisselle faite à l’eau de mer dans le cockpit. Il nous restait encore au moins une semaine d’eau douce à ce rythme.

On s’amarre au quai gasoil à couple de Show et sautons à terre, le sourire aux lèvres. Et l’on se dit que finalement, on n’a pas l’impression d’avoir passé 23 jours en mer.
Terre ! Faial, village cotier
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Faial, patchwork végétal Faial, roche volcanique
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Ville de Horta (Faial) Cannel se réveille et vient voir ce que son capitaine a remonté
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat...sitôt decoupée! Transat, Show de vent
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, Show se rapproche pour s´amarrer Transat, Audrey se renseigne de la position et de la route
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, des vers? non non, juste des germes de pomme de terre. Audrey s´amuse! Transat, avec la houle, la coque de Show disparait entre deux vagues
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, Sitôt pêchée... Transat, pointe Est de la Guadeloupe
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, la place favorite de Damien, en plein vent à l´arriere du cockpit Transat, pointe...
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, on se protege du soleil encore brulant Pointe-A-Pitre,repas d´anniversaire de Virginie, cuisine par le capitaine
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Pointe-a-pitre, qu´importe la pluie, il faut profiter du moment présent Pointe-à-Pitre, marina sous la pluie
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Point-a-Pitre, Ilet cochon Pointe-à-Pitre, salut les copains, et bon vent !
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Pointe-A-Pitre, Pierre et Damien secourent un iguane.JPG Point-a-Pitre, Gros plan sur l´iguane
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Juste pour les couleurs Deshaies, Damien passe ses journées dans l´eau
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Deshaies Deshaies-nuit de veille annoncée
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Deshaies sous la pluie.JPG Baie surchargée d´Antigua
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Dehaies Dehaies
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Deshaies, 2 eleves studieux Transat, silhouette familiere et lumiere aveuglante au milieu de l´atlantique
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Guadeloupe côte ouest.JPG Mouillage de petite anse, Damien paré à plonger
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Mouillage de petite anse Mouillage de petite anse, reunion de travail, opération guindeau
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Guadeloupe côte ouest Transat, Cannel, omniprésente mais discrète
Photo ajoutée le 19/06/2013 Photo ajoutée le 19/06/2013
Transat, réunis le temps d´une baignade au large
Photo ajoutée le 19/06/2013

Transat vers les Açores Article ajouté le 12/05/2013

Bonjour,
Nous partons en direction des Açores. Nous essaierons de faire paraître un article dès notre arrivée là bas. Nous pensons mettre environ 20 jours.
A bientôt!

Martinique-Dominique-Guadeloupe Article ajouté le 27/04/2013

Départ de Martinique, direction Guadeloupe.

Peu avant le départ de René et Maryse, nous avons la joie d’accueillir Christian, Aurélie et Dino (rencontrés à Rabat en septembre 2011) qui arrivent tout droit du Cap Vert à bord de Second Life. Leur arrivée en Martinique commence par la perte malencontreuse de leur annexe qui a été mal amarrée lors d’une soirée sur Losadama. Dès lors nous ne nous quittons plus, sauf pour dormir. Entre recherche d’une nouvelle annexe, rendez-vous divers avec Aurélie (dentiste pour les enfants qui soit dit en passant ont des dents impeccables), cours de guitare que donne Christian à Damien, dîners musicaux (avec Show de vent également) et balade à cheval pour Audrey et Damien, sans oublier la baignade et quelques bricoles sur Losadama (nouvelle porte de four entre autres!), ce mois de février file vitesse grand V. Et après plus de deux mois passés en Martinique, il est temps de penser à continuer notre remontée vers le Nord.
Une énième surprise de la part de Losadama va pourtant retarder le départ de 24 heures: le moteur de la pompe des toilettes électriques rend l’âme et il faut tout démonter, pour finalement changer le système et passer à une pompe manuelle. Départ donc du Marin le 4 mars en direction de Saint Pierre, à une trentaine de milles au Nord. Show est au mouillage à Saint-Anne et nous nous rejoignons à la sortie du chenal pour notre première nav ensemble depuis longtemps!

Le mouillage de Saint Pierre est plutôt rouleur avec des trucs qui piquent et pincent dans l’eau! A peine a-t-il plongé que Damien remonte en vitesse avec des boursouflures sur le bras qu’Olivier apaise avec un gant d’eau chaude. Nous avions prévu la visite du cachot du célèbre miraculé de l’éruption de la montagne Pelée en 1902, mais le vent et la houle s’étant levés, un débarquement s’avèrerait laborieux. Seuls Simon et Morgane font une visite à terre le lendemain matin pour chercher du pain, se heurtant à un accueil des plus froids.

Après deux nuits nous quittons Saint-Pierre et atteignons Roseau, en Dominique, après une navigation de 6 heures au près avec un vent et une houle modérés. Nous suivons les conseils de Jean-Louis (patron du Black Baron à Cumberland) et demandons Pancho, boat boy reconnu et établi dans la baie. L’amarrage se fait sur bouées car les fonds descendent vite à plus de 20 mètres, et il y a peu de place pour l’évitage. L’Anchorage hôtel qui propose aussi des sorties plongée, accueille volontiers les annexes des plaisanciers à son ponton et offre plusieurs services appréciables en l’absence de marina.

Nous apprécions vraiment ces quelques jours à Roseau, la gentillesse et la simplicité de ses habitants. Nous en avons un bel exemple lors d’une visite rapide des alentours de l’hôtel, en passant devant un bar où un jeune homme s’entraîne au billard. Voyant Olivier l’observer, il l’invite spontanément à faire une partie avec lui (je traduis, la langue officielle étant l’anglais), et nous invite tous à participer au cours de salsa qu’il donne juste après au sous-sol de l’établissement.
Lors d’une visite en ville aux rues animées et grouillantes de passants, commerçants et taximen à la recherche de clients pour faire une visite de l’île (presque tous les jours un ferry accoste et déverse sur le quai son flot de touristes), nous sommes abordés par un grand énergumène avec un foulard blanc sur la tête. Sympathique et adroit, malgré ma réticence initiale liée au prix de la prestation, il nous convainc de faire avec lui une visite de l’île. Et nous ne sommes pas déçus :

Mervin (c’est son prénom), the « Ninja man » » (son surnom), vient nous chercher le lendemain devant l’hôtel et les Losadevensiens (nom donné aux équipages du Losadama et de Show de vent lorsqu’ils sont réunis) embarquent dans son minibus. Ces 20 minutes de route qui monte, qui descend, tourne à droite et à gauche qui me rappellent beaucoup Cumberland, tout comme le paysage. Une fois arrivés au premier site, Mervin nous donne à chacun une ceinture de flottaison (qui fait penser à une ceinture d’explosif), et nous nous dirigeons vers une espèce de petit lac perdu au milieu de la jungle. L’eau est très froide. Une fois tout le monde mouillé, nous suivons les instructions et nous engageons dans une grotte qui en fait n’en est pas une. Ce sont deux petites falaises de roche très proches l’une de l’autre, avec quand on lève la tête une vue sur les branches d’arbres. Mervin nous rejoint en sautant de là-haut, puis nous guide à l’intérieur, nous expliquant que nous sommes dans un des endroits où a été tournée une scène du film « Pirates des Caraibes » »! Il fait sombre, froid, et pourtant nous sommes enchantés; c’est magnifique et très impressionnant. Nous passons plusieurs endroits difficiles, mais le surnom de notre guide n’est pas usurpé et il nous tire sans aucune difficulté pour nous aider à grimper ou à passer les zones étroites à fort courant, menaçant parfois de nous déboiter un bras. Il connaît bien son boulot et il est très rassurant. Au final nous arrivons à une petite chute d’eau, sous laquelle nous nous mettons chacun notre tour, essayant de lever la tête pour exposer notre visage, qui est aussitôt recouvert par nos cheveux (enfin pour les filles et Damien, papa et Simon étant rasés de près). La pression est très forte et nous tasse un peu les vertèbres. Ensuite nous faisons le chemin inverse, sautant où plongeant là ou nous avions dû grimper à l’aller. A la sortie de la « grotte » » (car je ne trouve pas d’autre nom pour décrire l’endroit d’où nous sortons), Mervin nous propose de sauter du haut de la roche, papa, Simon, Damien et moi, pour atterrir dans l’eau 6 ou 7 mètres plus bas.

Nous visitons ensuite les chutes du parc national de Dominique aux arbres gigantesques (avec les lianes desquels Damien joue à Tarzan), escaladons des rochers jusqu’aux sources d’eau chaude (près de 50 degrés) venue des entrailles de la terre. Des surprises encore sur le chemin du retour, comme ce spa naturel à peine visible de la route car dissimulé par une végétation dense et magnifique (néanmoins parsemée d’habitations), les jets d’eau bouillante et de fumée d’un cours d’eau qui témoignent de l’activité du sous sol de l’île, et le jardin botanique de la ville où nous apercevons la carcasse d’un bus écrasé sous un énorme tronc d’arbre. Déraciné lors du passage du cyclone David en 1979, de ses racines s’est développé un autre tronc, formant ainsi un énorme L… Tout le monde est ravi et rompu par cette journée riche en découverte et plaisir des yeux.

Nous ferons une brève halte dans la baie de Portsmouth au Nord Ouest de l’île, puis mettons le cap sur les Saintes, en Guadeloupe. Encore une bonne demi-journée de près avec les 20 nœuds de vent habituels, pour nous entendre dire à l’arrivée que le mouillage convoité est maintenant privé et que l’amarrage se fait sur bouée uniquement. Il en est de même devant l’ilet Cabrit, où seules sont installées 10 bouées alors que la zone en accepterait 3 fois plus. Problème: c’est complet, on ne peut donc pas prétendre à une place, et nous sommes invités à aller voir plus loin, derrière le « pain de sucre » », dans l’anse du bois joli. Ayant essuyé le même refus que nous, plusieurs bateaux nous y rejoignent dans la soirée. Ce mouillage est gratuit pour quelques temps encore. Qui n’a pas les moyens pourra toujours aller mouiller en dehors des zones règlementées, en plein vent et courant.

Quoi qu’il en soit nous sommes très bien dans l’anse du bois joli, bien qu’exposés au vent de Nord Est. L’unique hôtel de la baie accepte gentiment que nous laissions l’annexe au ponton, que nous prenions un verre au bar et que nous utilisions son wi-fi pour internet. Il accepte également que nous profitions de sa navette, mais c’est à pieds que nous parcourons à chaque fois les 2,5 kilomètres de route bordée de quelques belles propriétés qui mènent au bourg. Cela me permettra d’ailleurs de me voir offrir trois belles cocos à boire par le propriétaire de l’une d’elles, que Damien ramène courageusement dans son sac à dos, sous un soleil brûlant. Olivier se charge de l’ouverture des fruits au couteau de boucher (faute de machette), et l’opération nous permet de récupérer 1,5 l d’une excellente eau de coco bien fraîche après quelques heures au réfrigérateur. Ce qui doit vous sembler anodin fait pourtant notre bonheur à Damien et à moi.

Le ravitaillement ne pose pas de problème, et nous trouvons vite nos marques. Les prix sont élevés; il faut choisir ses articles avec soin et établir le menu en conséquence. La rue principale est bordée de bars restaurants, commerces d’articles souvenirs, textiles, d’artisanat local, bijoux fantaisie (souvent fabriqués en Chine ou en Inde*) et prêt à porter, de quoi satisfaire les touristes en provenance de Pointe à Pitre qui débarquent quotidiennement sur l’île et rembarquent en fin d’après-midi, laissant les villageois fermer boutique et profiter du calme retrouvé jusqu’au lendemain matin 10 heures. Loin de nos navigations et mouillages solitaires, nous voici au cœur du tourisme de masse.
* En Guyane, Dominique, Martinique et Saintes (pour ne citer qu’elles), les mêmes articles en provenance de pays d’Asie se retrouvent souvent d’un commerce à l’autre, d’un étal à l’autre, portant le nom de l’île où ils sont vendus.

Sur proposition de Show de vent, nous avons organisé un barbecue nocturne sur la plage déserte, tels des robinsons, et Fanou a bien failli ramener une blatte dans sa salade composée... Un autre soir à l’heure du dîner, avec Show à bord, nous avons improvisé une séance de chants inter bateaux (que nous ne connaissions pas), troublant le calme de la baie au risque d’incommoder les voisins de mouillage et même les clients de l’hôtel. Je pense que nous avons dû nous arrêter avant 22 heures, et nous avons quand même bien ri. Et puis cerise sur le gâteau: bien qu’y étant sans cesse poursuivis par un banc de nageurs aux masques et tubas fluorescents, une mère dauphin et son petit ont élu domicile dans l’anse du bourg et s’aventurent parfois dans l’anse du bois joli, plus calme, où Damien et Simon on pu nager avec eux.

En Guadeloupe, à 20 milles au Nord des Saintes, nous mouillons devant la marina de Bas du fort, à 1 mille au sud de Pointe à Pitre. Plus sympa que le mouillage du Marin, moins encombré, le panorama s’ouvre sur l’ilet Cochon avec quelques voiliers au mouillage, mais aussi sur le port de commerce. Des cargos entrent et sortent quotidiennement, précédés du bateau pilote, et passent à quelques dizaines de mètres de nous. Mais le plus inconfortable reste le passage incessant, parfois à grande vitesse et non éclairés la nuit, de vedettes et jets ski à travers la zone de mouillage. Il faut donc prendre garde à ne pas se faire couper en deux lors de la baignade.

La chaleur et l’humidité sont très importantes et le soleil brûle; les premiers jours sont difficiles. Heureusement, le vent souffle toute la journée, rendant cette atmosphère plus supportable. Pas facile tout de même pour les enfants de rester concentrés sur leurs cours dans cette moiteur. C’est la principale occupation et nous n’organisons pas de visite de l’île, à part une petite virée en annexe au centre de Pointe à Pitre afin de trouver des cordes de guitare et des pierres précieuses dont Damien a commencé la collection au Brésil. Inutile de préciser que les prix y étaient de loin plus abordables!!!
Le marché au poisson et aux légumes se trouvent au bord du bassin de pêche et nous amarrons l’annexe au quai bien qu’il soit couvert de coquillages dangereux pour celle-ci. A notre arrivée nous avons l’agréable surprise d’assister au spectacle d’une vingtaine de pélicans (oiseaux que nous voyons régulièrement depuis Tobago) regroupés autour et sur les barques de pêcheurs, attendant que ces derniers leur lancent les viscères des poissons qu’ils sont en train de vider.

Alors que nous voulions relever le mouillage pour entrer en marina, le guindeau coince et ne peut pas remonter l’ancre. C’est à cette occasion que nous faisons la connaissance de Christian, capitaine d’Espiritu Libre et Alita, sa femme. Ancien plongeur professionnel, Christian vient à notre secours avec ses bouteilles et nous dégage l’ancre en une dizaine de minutes. Il est également excellent joueur d’harmonica et avec Damien, qui a beaucoup progressé à la guitare, et au son de la voix d’Alita, ils animent quelques soirées bien arrosées.

Après qu’Olivier ait trouvé deux winches d’occasion et terminé la révision des voiles avec Marco qui a créé une voilerie dans la marina, (nous avons rencontré Marc et sa femme Sandrine alors que nous étions au chantier Sopromar à Lagos au Portugal, en attente d’un nouveau mât), nous pouvons quitter Pointe à Pitre. Nous ferons quelques mouillages sur la côte Ouest avant de gagner Antigua, puis Saint Martin, point de départ de la transat retour.
Show de vent quitte le mouillage avant nous et comme à son habitude, Losadama fait des siennes: au moment de relever l’ancre, le guindeau électrique ne répond pas. Olivier doit relever à la main les 40 mètres de chaine et l’ancre de 30 kg, et nous savons déjà que la prochaine escale sera consacrée à la réparation de cet appareil dont l’importance se fait pleinement sentir lorsqu’il nous fait défaut !
Dominique Ville de Roseau Ansel et Olivier au billard
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Mouillage de Roseau Jardin Botanique Roseau
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
National park Trafalgar falls National park Trafalgar falls
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Mervin, the ninja man, Camille et Audrey Mervin et ses homologues qui eux ne jouent pas les guides et restent pres de leur taxi
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Tout le monde se rhabille National park sources d´eau chaude peintures de guerre à la boue soufrée
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Jardin botanique de Roseau souvenir du passage du cyclone David en 1979 Fumerolles au bord de la route
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Dominique Roseau Dominique coucher de soleil sur Portsmouth
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Dominique Portsmouth Les filles attendent sagement leur poisson grillé au restau local
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Le relevage de mouillage est un travail d´equipe (Damien dans la baille a mouillage) Le lave vaisselle du bord est place sur le jupe...
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Ecoute de grand voile apres deux ans d´acharnement de cannel Anse du Bourg : comment dire...nous sommes cernés!
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
et maisons mignonnettes Rues proprettes aux Saintes
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Les dauphins sont parmi nous au bois joli Et Damien et Morgane sont prets a les rejoindre
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Bois Joli Dans les arbres de l´anse du Bois Joli
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Liaison express Losadama Show de vent Damien embarque ses passagères à l´anse du bois joli
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Seuls au monde sur la plage de Grawen aux Saintes Attention aux pieds Les Saintes
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Même les chenilles saintoises (ou saintaises?) sont jolies Marche aux legumes Pointe a pitre
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Enfin les grillades Plage de Grawen aux saintes Audrey et Camille Plage de Grawen aux Saintes
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Damien s´equipe car il plonge de plus en plus Mouillage devant Pointe a Pitre position du bateau sur l ecran de l ordinateur
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Devant le marché au poisson de Pointe a Pitre Martinique cathedrale de St Pierre
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Guadeloupe Ilet a Cochons Damien 20 a 25 noeuds de vent tout de meme Ilet a Cochons bis
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Martinique ce n´est qu´un au revoir...difficile... Mouillage au pied de la montagne Pelée
Photo ajoutée le 27/04/2013 Photo ajoutée le 27/04/2013
Martinique vieux grement au mouillage de St Pierre
Photo ajoutée le 27/04/2013

Les Grenadines Article ajouté le 03/03/2013

Bonjour à tous,

Nous aurions bien prolongé notre escapade aux Grenadines en compagnie de Géric, trop courte malheureusement, tant ces îles sont différentes les unes des autres et les mouillages nombreux. Notre périple fut le suivant :

Départ de Sainte Anne le 12 janvier à la mi-journée et passage du canal de Sainte Lucie pour rejoindre la côte atlantique. Nous avons décidé de descendre jusqu’à Cariacou (au nord de Grenade) par l’Est, au vent des îles afin de bénéficier d’un vent régulier et non perturbé par le relief. 135 milles à parcourir, une promenade de santé quoi… Le vent est établi au Nord Est, 20 nœuds et nous naviguons vent de travers, avec une houle ¾ arrière de 1,5 à 2 mètres. Au petit matin le vent tombe progressivement et nous terminons au moteur pour arriver à destination en milieu d’après midi. Les voiliers qui croisent entre les îles sont nombreux et désormais nous ne naviguons plus seuls. Contraste avec la navigation dans l’hémisphère sud où la rencontre d’un autre voilier était un évènement !

Après une nuit de mouillage plutôt rouleur, nous faisons un saut à terre pour découvrir une petite bourgade dont l’atmosphère sympa et animée nous rappelle immédiatement Charlotteville (Tobago), bien que légèrement plus moderne.

Escale suivante : baie de Clifton, à 5 milles de là, sur l’île d’Union. C’est au petit aéroport voisin de la baie que nous effectuons notre entrée à Saint Vincent et les Grenadines. En forme de fer à cheval autour d’un massif corallien, la baie est ouverte à l’Est mais bordée par un autre massif corallien protégeant ainsi le mouillage de la houle, bien qu’étant exposé aux vents d’Est établis entre 15 et 25 nœuds actuellement. Les boat boys dont parlent les guides sillonnent la baie sur leurs barques rapides et slaloment entre les bateaux pour placer ceux qui arrivent et qui ont besoin d’aide, moyennant une vingtaine de dollars EC. La baie est encombrée et les places sont rares ! L’espace restreint rend les manœuvres délicates et on assiste à quelques télescopages de bateaux de location, aux équipages inexpérimentés et dépassés par les évènements, que le vent emmène dès que l’ancre a décroché du fond.

Nous poursuivons notre découverte des Grenadines en entrant aux Tobago cays, cinq petits îlots perdus dans une multitude de coraux, accessibles par de nombreuses passes, protégés du large par une grande barrière de corail. Eau cristalline aux multiples nuances de bleu, fonds de sables clairs, quelques poissons dont des raies et de nombreuses tortues, tel est la surprise qui nous attend. L’ancre à peine jetée dans 2,50 m d’eau, Géric, les enfants et/ou Olivier plonge(nt) pour aller vérifier l’accroche et surtout observer ce qui se passe sous l’eau. C’est très impressionnant de voir la coque de Losadama comme dans une piscine ! Et aussi de voir la houle du large à quelques centaines de mètres devant nous sans en ressentir les effets. Nous nous acquittons d’une redevance de 50 dollars
EC (10 dollars/personne/jour) collectée par 2 rangers qui officient dans une barque motorisée du National Park. Ici aussi, les boats boys opèrent et arrivent d’Union avec du pain à 15 dollars EC la baguette (environ 5 euros…), ou encore des langoustes ou de la glace.

Géric s’est très bien intégré à l’équipage. Il a très vite adopté les habitudes du bord et assimilé les règles et restrictions (eau /électricité par exemple). Bien que l’espace soit restreint, sa présence n’est nullement un problème et apporte à chacun de nous.

Halte de deux nuits à Admiralty bay, sur l’île de Bequia, premier mouillage paisible sans un souffle de vent aux côtés d’un magnifique vieux gréement tout éclairé, voilier de croisières côtières comme on en croise aussi à Union et aux Tobago cays. Un « walk way » », chemin bétonné étroit, permet une promenade au bord de l’eau (limpide) tout autour de la baie, bordée de bars restaurants et de petites plages. Port Elizabeth est une petite ville touristique animée et colorée qui aurait mérité qu’on s’y attarde, mais nous avons un timing à respecter, il faut être de retour au Marin pour le 24 janvier, Géric prenant l’avion le 25 pour rentrer en métropole.

Dernière escale, la plus fascinante (avec les Tobago), la petite baie encaissée de Cumberland. Située sur la côte ouest de l’île de Saint Vincent, elle est bordée de rochers et d’une plage de sable noir séparée en deux par une rivière que l’on traverse avec de l’eau jusqu’aux genoux. Lorsque nous entrons dans la baie, Joseph, rasta quinquagénaire (j’espère ne pas me tromper), vient à nous et nous propose son aide pour l’amarrage. En effet, nous sommes au courant, des fonds de 50 mètres dans toute la baie et à seulement une dizaine de mètres du bord ne permettent pas aux bateaux d’éviter. Le mouillage se fait donc sur ancre, proue vers le large, avec amarre à la poupe attachée à un cocotier. Elle nous servira d’ailleurs de « fil d’ariane » » pour nous rendre à terre en annexe…en silence. La manœuvre terminée, nous invitons Joseph à bord et sympathisons autour d’une bière.

Plusieurs bars restaurants locaux occupent la plage, dont le Black Baron, tenu par Jean Louis et Corinne, aménagé en repère de pirates et sur les mur duquel trône le portrait de Jack Sparow qui a dû passer par là en y laissant quelques malles au trésor. Damien s’amuse comme un petit fou avec de vieux pistolets et une coiffe prêtée par Jean-Louis. Ce dernier nous emmène en randonnée dans une forêt luxuriante où nous goûtons des pomelos sauvages et de la fève de cacao, et observons quelques spécimens étonnants de la flore de cette île. Le lendemain, véhiculés par notre guide, nous empruntons la route aux pentes raides qui serpente à flanc de colline et traverse quelques villages pour aller faire les papiers de sortie du territoire de St Vincent. Pas de douanier ? Pas grave, nous irons juste voir le policier qui n’a pas l’air de se prendre trop au sérieux d’ailleurs. Après quoi une baignade au pied des chutes de Dark View, dont le grondement puissant et l’extrême fraîcheur provoqués par ces masses d’eau qui tombent impressionnent.
Autre monde ou autre époque, on ne sait pas très bien. Seule la présence d’autres voiliers fait le lien avec la réalité.

Spring Village est à quelques kilomètres de marche, et ici pas de quoi faire de courses. Mais nous avons fait le plein avant de quitter le marin, alors seule se pose la question des produits frais à laquelle répondent les pêcheurs et les locaux qui viennent à nous en barque. Aux premiers nous achetons thon et langouste, aux seconds ou plutôt à un des seconds qui ne nous a pas « assassinés » » sur le prix de ses mangues, je demande ce dont j’ai besoin et il revient dès qu’il a tout réuni. Olivier lui a offert un pare battage dont il avait besoin. Il nous a remerciés à chaque fois qu’il revenait nous voir, et nous avons pu lire dans ses yeux à quel point ce don lui était précieux. Mais lui le premier avait été correct avec nous. On échange quelques tomates contre des feuilles à rouler, des « green coconuts » » ( !) juste tombées du cocotier où nous sommes amarrés contre 10 dollars EC (3 euros) ou une bouteille de vin, peu importe.

C’est à regret que nous quittons cet endroit et ces gens qu’égoïstement nous aimerions retrouver intacts si d’aventure nous y revenions.

Le lendemain matin, nous retrouvons catapultés dans notre monde, la civilisation et les supermarchés, le temps de faire quelques courses au Marin et de repartir au mouillage à Sainte Anne où nous accueillons René et Maryse qui nous rendent une dernière visite avant notre retour en France prévu dans quelques mois ! Puis départ de Géric qui laisse un vide dont nous mettrons 24 heures à nous habituer.

Nous profitons des derniers instants avec l’équipage de Catanelo (et son capitaine que nous n’avions pas revu depuis plus d’un an) avant leur départ pour la Guadeloupe.

Randonnée aux salines au sud de Sainte-Anne, carnaval de Sainte-Anne, ascension (partielle) de la montagne Pelée, visite des villages de la côte Est… deux semaines et demi bien remplies au terme desquelles nous rejoignons la marina du Marin.
Il faut préparer le bateau car notre séjour en Martinique tire à sa fin et nous partons bientôt pour la Dominique, prochaine escale sur notre route vers le Nord… en compagnie de Show de vent ! Nous y avions souvent pensé sans y croire, mais ils ont finalement décidé pour x raisons de faire la transat retour avec nous…


Carnaval Sainte-Anne Carnaval Sainte-Anne
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Carnaval Sainte Anne Carnaval Sainte Anne Tout le monde participe
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Montagne pelée, ça monte dur ! Montagne pelée-en arrière plan l océan atlantique
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Montagne pelée 5 mn après... Montagne pelée 5 mn avant…
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Montagne pelée, végétation de la savane d altitude Montagne pelée-en arrière plan la mer caraïbe
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Montagne pelée, végétation de la savane d altitude Montagne pelée, végétation de la savane d altitude
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
La côte atlantique de la Martinique, c est aussi ça Sainte-Marie, côte atlantique
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Place de l église, Sainte-Anne Eglise de Sainte-Anne
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Arc en ciel sur Sainte-Anne Cumberland vue d en haut (St Vincent)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Baie voisine de Cumberland (St Vinvent) Damien et tonton ramassent des mangues sur le bord de la route! (St ent)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Notre capitaine déguisé en pirate (Cumberland) Damien au Black Baron (Cumberland)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Balade en forêt de St Vincent Balade en forêt de St Vincent- Audrey et Géric cherchent de l or
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Balade en forêt de St Vincent-Damien goûte des fèves de cacao Balade en forêt (St Vincent)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Balade en forêt (St Vincent) Cumberland-nous ne sommes pas seuls
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Cumberland (St Vincent) Cumberland (St Vincent)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Cumberland-pour se rendre à terre nous suivons le bout Cumberland (St Vincent)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Cumberland (Saint Vincent) L arbre du voyageur (Bequia)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Admiralty Bay-Bequia Admiralty Bay-Bequia
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Admiralty Bay-Bequia .JPG Eau limpide-Admiralty Bay (Bequia)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Port Elizabeth (Bequia) Port Elizabeth (Bequia)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Damien suit tonton à la recherche des tortues. Tobago Cays Tobago Cays
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Tobago Cays Hillsborough (Carriacou)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Hillsborough (Carriacou) Opération carburant (manquée) à Hillsborough (Carriacou)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Hillsborough (Carriacou) Hillsborough (Carriacou)
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Cul de sac du Marin Pas mal le déguisement manche à air
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Damien avec l équipage (manque le capitaine) de Catanelo Retrouvailles des moussaillons le soir du 23-12
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Arrivée de Losadama au Marin le 23-12-2012 Encore un ciel magnifique, on ne s en lasse pas. Saint-Anne
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013
Si belle notre Cannel qui monte la garde Cannel a soif
Photo ajoutée le 03/03/2013 Photo ajoutée le 03/03/2013

Du Bresil a la Martinique Article ajouté le 31/01/2013

Bonjour à tous et bonne année 2013,

Gros grains ce matin sur la baie du Marin en Martinique, une vingtaine de nœuds de vent en rafales, puis quelques minutes d’éclaircie avant le grain suivant. Cela n’a pas empêché Mad Rogue de lever l’ancre à 7 heures, comme prévu. Je l’ai regardé partir avec une pointe de tristesse (nous ne nous reverrons sans doute pas), quitter sa place parmi la quantité de bateaux au mouillage dans cette baie et s’éloigner dans le chenal, rattrapé par le grain. Nous avons rencontré Astrid et Pierre le jour de notre arrivée à Grenade le 9 décembre au matin, par une météo à peu près similaire. Ils ont spontanément accueilli à leur bord Olivier et Audrey venus en annexe glaner quelques infos sur l’endroit, leur offrant un verre de bienvenue. Audrey est même repartie avec quelques bouquins supplémentaires venant gonfler sa collection déjà très importante au goût de son père, question de poids. Naviguant depuis trois ou quatre ans dans les Caraïbes, ils nous ont renseignés, accompagnés, puis nous n’avons plus quitté ce couple joyeux et attachant, profitant de la retraite pour découvrir le monde à bord d’un bateau qu’ils ont mis quatre ans à construire et à préparer dans leur jardin alsacien !

Mais reprenons quelques semaines plus tôt et quelques milliers de milles plus au Sud, puisqu’aux dernières nouvelles nous venons de quitter Itaparica pour Jacaré !

Navigation de 72 heures sans encombre après une sortie néanmoins difficile de la baie de Salvador, au près avec 25 nœuds de vent. Arrivée devant Cabedelo pleine marée basse et remontée du rio Paraiba jusqu’à Jacaré à la voile, au près, Olivier et les enfants à la manœuvre tandis que je suis et indique la route sur l’ordi. Escale d’une semaine et demie avec le sentiment étrange de revenir neuf mois en arrière. Nous effectuons ici les formalités de sortie du territoire, et quittons toutefois Jacaré avec près d’une semaine de retard, en clandestins. Ayant épuisé les 3 mois de présence autorisés sur le territoire, nous ne nous arrêterons pas à Fortaleza ni à Belem, cette dernière valant pourtant le coup aux dires de ceux qui nous ont précédés.

Nous mettons donc le cap sur Tobago, à 1600 milles de là, soit l’équivalent de la traversée Cap Vert/Brésil, poussés par des vents d’Est soufflant à 20 nœuds et portés par le « tapis roulant » », courant favorable cette fois puisqu’orienté Est/Ouest une fois passée la pointe Nord Est du Brésil. Ces conditions permettent à Losadama d’atteindre des pointes voisines de 10 nœuds et de maintenir des vitesses moyennes rarement atteintes auparavant.
A environ 80 milles au large de la Guyane, le vent est tombé complètement et nous sommes au moteur depuis plusieurs heures. Il faut prendre une décision. Nous faisons donc une halte à Kourou car les îles du salut sont à proximité. Le fleuve Kourou offre un mouillage agréable, bordé de mangrove et encore dépourvu de moustiques à cette époque de l’année. Plus en amont se trouve le port de Pariacabo où les cargos livrent les pièces de la fusée Ariane ; bien que la place soit limitée, nous prenons alors garde de mouiller bien en dehors du chenal…

Aucun bureau d’accueil ; le ponton est complet ; une vingtaine de bateaux y sont amarrés dont la plupart de façon permanente. Certains font une halte pour travailler quelques temps et remplir la caisse de bord, puis continuent leur voyage. Seul est accessible le bout de la panne, après le départ du catamaran qui assure une liaison journalière vers les îles du salut et jusqu’à 16 heures, lors de son retour. Nous profiterons de cette plage horaire pour accoster et faire de l’eau, rincer le linge et nous laver les cheveux Audrey et moi, le rinçage des cheveux longs nécessitant une quantité d’eau importante, et leur passage dans l’évacuation de la douche du bord étant fatal à la pompe. Moment que nous savourerons car la chaleur est accablante et chacun peut se rafraîchir à volonté.

Nos habitudes sont bouleversées car il n’y a pas de formalités à accomplir. Et voilà deux ans que nous n’avons ni lu, ni parlé le français hors du cercle familial. Une étonnante atmosphère se dégage dans la rue déserte qui mène du ponton au supermarché, où tous les commerces sont fermés entre 13 et 16 heures. Pas de bol, c’est justement à cette heure que nous sortons. Nous étions jusque là habitués aux horaires non-stop et aux vendeurs ambulants, aux combi-bus et aux animaux en liberté. Un fossé gigantesque sépare cette population nonchalante et indifférente, et les brésiliens ou encore les rastas de Tobago dont nous parlerons plus loin, toujours souriants, accueillants et polis. Nous aurons d’ailleurs la même déception à notre arrivée en Martinique.

Deux employées de la mairie nous offre cependant l’occasion de vivre le sketch revisité de « l’hôpital » » des Inconnus. Dès les premières paroles échangées, nous déployons un gros effort pour ne pas nous laisser aller à rire de bon cœur (sauf Audrey qui n’y parvient pas) et ainsi risquer de vexer nos interlocutrices.

Nous faisons le plein de victuailles depuis longtemps oubliées (saucisson, camembert, nutella…) et repartons quelques jours plus tard en direction de Tobago, à 600 milles de là, après une visite sur l’île royale (îles du salut). Cet endroit magnifique abrite comme chacun sait les ruines du bagne français, et nous avons suivi le guide pour un triste cours d’histoire en direct des bâtiments (église, infirmerie), dont certains en ruines, et anciennes cellules et dortoirs de ceux qui ont vécu l’enfer au paradis. Ces îles aujourd’hui touristiques sont gérées par le Centre National d’Etudes Spatial qui a fait de quelques uns des bâtiments de l’île royale des logements de vacances à la disposition de ses cadres…Une auberge trône également sur les hauteurs de l’île qui abrite agoutis, iguanes et aras entre autres espèces d’oiseaux, sans oublier les moustiques, et où se réveille à la tombée de la nuit une faune émettant cris, crissements et sifflements inquiétants.

Vent de Nord Est 20 nœuds, navigation tribord amure entre près et largue (travers), houle moyenne de 4/5 mètres qui nous chahute, j’en ai un peu (beaucoup) marre et il me tarde d’arriver enfin à Tobago. En plus, bien que cela réduise la vitesse d’un bon nœud, Olivier est obligé d’enrouler l’artimon. En plus des vagues parfois mauvaises, celui-ci fait forcer le pilote et donc le safran, dont le haut de la mèche est fixé sur la paroi interne d’un coffre situé à l’arrière du cockpit. Nous avons remarqué depuis quelques jours déjà, à cause d’un bruit de frottement, une fissure à la base du coffre. Celui-ci se désolidarise du plancher du cockpit et on aperçoit un léger mouvement latéral, amplifié lorsque les forces en action sur le safran augmentent. Notre capitaine a improvisé un calage du coffre avec les lattes de teck mais mieux vaut être prudent.

Il n’y a pas que nous que les vagues incommodent. Un spécimen d’oiseau inconnu de nous, gris, pattes palmées et doigts prolongés de longues griffes, nous a survolés un moment puis est venu se poser sur le bord d’un des panneaux solaires où il a décidé de passer la nuit. Il n’est pas farouche et tente de s’approcher chaque fois que les enfants se montrent et s’amusent à lui parler. Il faut dire qu’il nous regarde de haut Maurice (son joli petit nom que lui ont choisi Audrey et Damien), les panneaux étant situés au-dessus du taud de cockpit. A la tombée de la nuit sa tête disparaît sous son aile et il lui faut dormir en jouant les équilibristes jusqu’au lendemain matin pour contrer les mouvements du bateau (amplifiés en hauteur) et rester accroché à son panneau solaire.

Il fait chaud et nous commettons l’imprudence de garder les hublots sous le vent ouverts malgré les vagues. Alors que je dors dans notre cabine et Audrey dans le carré, une brise fraîche nous caressant dans notre sommeil, une vague plus grosse que les autres vient s’écraser contre la coque et submerge le pont. L’eau s’engouffre par les hublots et nous sommes tirées en sursaut de notre sommeil par une douche froide équivalant à la quantité d’un seau.

Qui dit eau salée dit temps de séchage plus long et aussi sel imprégné dans les tissus qui absorberont donc l’humidité ambiante. Déprimant…

Nous apercevons enfin les reliefs de Tobago perdus dans les nuages. Notre arrivée est arrosée de gros grains et nous devons fermer et rouvrir la capote de cockpit plusieurs fois de suite. A l’approche côtes rocheuses de l’île, la houle est encore conséquente, environ 3 mètres mais moins abrupte, et le vent est tombé à 10/15 nœuds entre les grains. Nous apercevons une ou deux barques de pêcheurs puissamment motorisées, disparaissant entre deux vagues, de chaque côté desquelles se déploient deux longues cannes tirant deux lignes de traine avec une maitrise hors du commun dans cette houle formée.

La baie de Charlotte ville est masquée par l’arrivée d’un rideau de pluie qui réduit la visibilité. Olivier, qui a affalé et allumé les moteurs, fait demi-tour et profite des trombes d’eau fraîche pour se doucher sur le pont, sous l’œil incrédule et médusé d’Audrey qui a les yeux rivés sur le programme de nav.

Arrivée mouvementée donc, sous un ciel gris noir et des trombes d’eau nous tombant sur la tête. Et donc euh… c’est ça les Antilles ? Trop coool… Nous ne voyons même pas l’entrée de la baie et mon cher papa qui part se doucher sur le pont, suivi de près par maman. Cherchez l’erreur. Finalement, leur moment de (folie) douche* passé, nous nous dirigeons vers la fameuse Charlotteville, dont Show de vent nous avait vanté les mérites. Audrey

Mouillage à trois reprises sur bâbord juste après l’entrée, dans une vingtaine de mètres de fond, en face de la petite plage de Pirate’s Bay, coincée entre deux falaises rocheuses. A peines dix voiliers au mouillage. La baie est surplombée de collines verdoyantes (au moins une grosse averse par jour à cette époque de l’année) et nous rappelle Ilha Grande ou Paraty (Brésil) mais contrairement à cette dernière, entourée de marinas, celle-ci est sauvage. L’eau y est vert émeraude. Au fond de la baie, à 0,5 milles devant nous, Charlotteville ; concentration de petites maisons colorées et de barques de pêche au mouillage servant de perchoir à de nombreux pélicans.

Nous passons une grosse semaine dans ce décor magnifique et découvrons une population rasta paisible et accueillante, vivant essentiellement de la pêche ou travaillant pour l’état (dont la principale ressource est l’exploitation de pétrole off shore). Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur ces gens, nettoyant le poisson au rythme des arrivages ou jouant aux dames sous les cocotiers au son des vagues qui déferlent sur le rivage. Chiens et poules se côtoient en liberté, les rues sont propres et les maisons entretenues bien que parfois pas tout à fait terminées et les parpaings apparents.

Les journées s’écoulent rythmées par les cours et les baignades jusqu’à la plage où Damien s’éclate avec son body dans des vagues de taille honorable. Lorsqu’il nous y rejoint, olivier préfère mouiller l’annexe avec le grappin derrière les rouleaux. Nous allons quotidiennement remplir nos bidons d’eau et récupérer les mails chez Curtis, propriétaire d’un petit commerce familial cyber/laverie donnant sur la plage. Les palmes de plongée y sont suspendues au dessus des machines à laver et les cannes de pêche au gros, leurres et fil de pêche trônent à côté des ordinateurs. Curtis porte plusieurs casquettes et propose des visites de l’île en 4x4, des séances de plongée ou des sorties de pêche au large. Même absent, l’accès à son local et aux ordinateurs est libre, fait représentatif de la quiétude de cette petite ville où chacun se connaît et où l’on fait crédit même à l’inconnu à qui il manque une pièce pour acheter son pain.

Invités par nos voisins de mouillage rencontrés à Itaparica, nous découvrons une tradition scandinave célébrée le 6 décembre, durant laquelle l’un après l’autre, muni d’un présent (chanson, danse, poème, dessin etc…), chaque enfant présent est appelé par Santa Claus (incarné par un voisin de mouillage déguisé pour l’occasion) qui fait alors l’inventaire de ses bons et/ou mauvais comportements avant de lui offrir un cadeau ou de l’enfermer dans un sac (oui oui, on nous l’a affirmé !) pour l’emmener je ne sais où, histoire d’effrayer le bambin pour qu’il s’assagisse ! Cette fois-ci heureusement, personne n’a subi cette punition. Certes, Damien et Audrey sont un peu vieux pour ce genre de mise en scène, mais ils s’y prêtent de bon cœur avec les autres enfants.

Avec tout ça, Noël approche et nous avons un rendez-vous en Martinique avec Show de vent… Il faudrait peut-être penser à repartir !

Côté formalités, rien de plus simple ; douane et immigration sont regroupées dans la partie arrière des bâtiments du centre de santé de la ville. Là encore nous avons affaire à deux fonctionnaires sympas qui parlent volontiers de leur pays, et que nous retrouvons le soir venu en short et en tongs dans la rue principale et au supermarché.

Départ donc le lendemain en fin d’après- midi et arrivée à Prickly Bay (Grenade) au petit matin du dimanche 9 décembre, sous un ciel gris et menaçant. Une forêt de mâts comme nous n’en n’avons encore jamais vu jusqu’ici, à part dans les yacht clubs argentins et encore, nous laisse perplexes. Le changement de paysage depuis Tobago est brutal. Le relief est plus bas et la baie est entourée de maisons d’habitation ou appartements locatifs très kitch ou ultra modernes mais pas du tout folkloriques. Nous trouvons une place et mouillons du premier coup, juste avant l’arrivée d’un grain. Losadama tient bon, contrairement à un de nos voisins dont l’ancre vient accrocher celle du bateau qui se trouve derrière lui. Nous observons la manœuvre qui se termine (bien) comme Olivier le préconisait : les deux voiliers à couple et un troisième mouillage qui tient l’ensemble le temps de remonter et de désemmêler les deux ancres emmêlées. Cours pratique auquel nous sommes heureux de ne pas avoir participé !

Nous rencontrons alors Astrid et Pierre (cf début de l’article) et prenons place à la marina où se trouve d’ailleurs le bureau de police et de douane. Soit dit en passant nous avons eu affaire aux deux officiels les plus antipathiques de notre voyage, dédaigneux en plus d’être nonchalants.

Nous avons chacun nos petits soucis à régler. Astrid et Pierre attendent un bimini depuis plus d’un mois et se rendent tous les jours à l’atelier de Johnny qui promet toujours la capote pour demain. Elle sera installée in extremis la veille de leur départ. De notre côté, un peu de menuiserie, joint congé etc… la routine habituelle quoi.

Le soir, après une dure journée de labeur sous le soleil, nous nous retrouvons sur Mad Rogue ou sur Losadama pour déguster les spécialités de chacun et se détendre un peu. Les enfants participent de bon cœur, tant Astrid et Pierre leur sont accessibles. Eux aussi (Audrey et Damien) travaillent toute la journée dans la chaleur du bateau sans pouvoir profiter de la piscine à débordement jouxtant le quai de la marina, dont l’usage est réservé aux seuls locataires de la résidence voisine, narguant sans le savoir nos pauvres mousses. Mais ils acceptent cet affront avec stoïcisme et passé la première frustration, n’en font plus cas.

Les pièces commandées à une société des îles vierges britanniques pour nos moteurs Perkins arrivent enfin (deux jours de retard). Nous nous rendons à l’aéroport pour les récupérer, et aussi au bureau de poste (climatisé mais où l’on colle encore les timbres à la main !) pour un envoi au CNED. Nous testons pour cette virée les bus grenadiens, nombreux, dont le système de fonctionnement est similaire à ceux du Brésil (ce sont eux qui nous interpellent), à la différence que les vans Toyota sont plus modernes (voire neufs) que les combis VW brésiliens, et que c’est sur fond de reggae qu’on admire le paysage. En tout cas, cela offre une grande facilité de déplacement pour 2,5 dollars EC (Eastern Carribbean), soit environ 1 euro. Vous me direz « quel intérêt ? » », et bien nous apprécions car Astrid et Pierre (et d’autres) nous ont déjà signalé qu’il n’en n’est pas de même en Martinique, où il faut louer une voiture pour se déplacer ou bien faire du stop.

Avec tout ça, notre escale se prolonge une bonne dizaine de jours et c’est le 21 décembre que nous quittons Prickly Bay en direction du Marin.

Après Grenade, direction Le Marin (enfin !). Dans mes souvenirs, la nav’ à été plutôt chi… sportive* ! Vent dans le nez (quelle surprise) avoisinant les 20 nœuds, mer courte avec des vagues de 2 mètres. Chic. Oh oh, il en faudrait plus pour me mettre de mauvaise humeur. Voilà maintenant 9 mois que j’attendais de revoir Show, ce n’est pas le sens du vent ou la hauteur des vagues qui me fera reculer ! Nous tirons donc un bord au large jusqu’au nord de la Martinique et virons (bords pires que carrés, nous revenons carrément en arrière, miséricorde.), pour nous retrouver au sud, (c’est ce que l’on appelle l’un des deux cotés aigus d’un losange, miséricorde bis), et virons une dernière fois en direction de la Martinique POUR NOUS RENDRE COMPTE QUE NOUS N’ARRIVERONS PAS A FAIRE LE CAP QU’IL FAUDRAIT. Comme dirait José Garcia, alias Le Turc ; Putaain de paayys de meeeeeeerde !!! Hum, sorry. Nous allumons donc le moteur pour nous aider, parce que nous sommes le 23, et qu’aux dernières nouvelles, noël, c’est toujours le 24, et que, fichtre, à ce train là on n’est pas sûr d’être arrivés pour changer d’année. Et parce que tous les calvaires ont une fin, nous arrivons enfin dans le chenal d’entrée du Marin, où nous appelons Simon par VHF, qui nous dit « de ne pas bouger, j’arrive en annexe, préparez l’ancre et l’apéritif » ». Damien et moi nous postons à l’avant, cherchant l’annexe commando grise et noire, mais purée, qu’est-ce qu’ils font, ils se sont perdus en chemin, c’est pas possib.. ah si ! ils sont là !, ouh ouuuuuh ! Retrouvailles émouvantes, bien que Camille et Morgane ne soient pas là, fourrées je ne sais où mais guettant notre arrivée d’un endroit inconnu, m’explique Fanou. Maman ne l’aurait pas dit, mais moi je vous le fais savoir, elle a vite pris ses lunettes de soleil pour cacher ses yeux rouges, (d’ailleurs, personne ne s’en est rendu compte, il faisait presque nuit, quoi de plus normal de prendre ses sun glasses, hein !?) et papa n’était guère plus fier. Audrey

Nous voilà donc dans le cul de sac du Marin, non moins peuplé que Prickly Bay, en temps et en heure ; le capitaine avait donné sa parole.
Les retrouvailles sont chaleureuses, tant avec l’équipage de Show de vent qu’avec Anne Laure et les bouts de chou Antoine et Arthur, équipage de Catanelo, que nous avons quittés aux Canaries ! Pas de hasard puisque nous étions restés en contact pendant tout ce temps mais quand même, nous sommes émus.

Un petit mot sur l’ambiance de Noël en Martinique, au Marin plus précisément ? Pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout. Il est vrai que le climat n’aide pas à se figurer que c’est Noël. Mais au Cap Vert l’année dernière, les décorations et la musique nous rappelaient quand même l’évènement. Ici, il faut vraiment se le rappeler soi-même pour ne pas l’oublier ! Alors, le réveillon du 24 du 31 sont l’occasion de faire un bon repas avec nos amis, mais ne ressemblent en rien à ce que nous aurions pu vivre en France avec notre famille, bien évidemment. Seuls les excellents foie gras, confits de canard et vin français venus de France ne nous ont pas fait défaut.

La surprise de Noël, c’est Géric, mon frère, qui a enfin décidé de venir nous rendre visite, et débarque le 27 à la marina du Marin. En fait il nous a prévenus la veille de son arrivée, et le seul qui aura vraiment la surprise, c’est Damien. Il avait déserté le bord pour passer du bon temps avec son pote Antoine sur Catanelo, et à son retour sa couchette était prise ! Mais tout content de revoir tonton, il lui a gracieusement laissée puisque de toute façon, il préfère dormir dans le cockpit où il fait moins chaud.

Géric a prévu de rentrer en France le 8 janvier, mais très vite il repousse le départ et nous préparons alors une virée dans les Grenadines (entre Grenade et la Martinique). Cela lui donnera l’occasion de naviguer un peu et à nous de visiter ces îles que nous avons doublées sans s’y arrêter et dont nous vous parlerons à notre retour…
Le capitaine et son mousse scrutent Le bateau bus de Jacare
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Sur le rio Paraiba (Jacare) Seance ukulele pour passer le temps une pensee pour Chris
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Cannel bouge pas comme ca tu vas te casser quelque chose Un des plus beaux couchers de soleil entre Bresil et Guyane
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Douche en mer Iguane (Kourou)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Iguane (Kourou) Kourou pas tres exotique tout ca
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Les poinouilles guyanais (mi poissons mi grenouilles) Rues de Kourou
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Rues de Kourou Ponton de Kourou (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Il aurait bien besoin d une petite toilette (Kourou) Rive du fleuve Kourou
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Dortoir du bagne de l ile royale (Guyane) Toilettes du bagne (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Mouillage devant l ile royale (Guyane) Agoutis de l ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
cimetierre des enfants de l ile royale (Guyane) Couloir des cellules de l ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Hopital militaire du bagne de l ile royale (Guyane) Eglise de l ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Iles du Salut Ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Ile royale (Guyane) Ile du diable au second plan (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Ile royale (Guyane) Ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Ile royale (Guyane) Ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Ile royale (Guyane) Ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Deux aras sur l ile royale (Guyane) Ile royale (Guyane)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Ile royale (Guyane) Arrivee a Tobago
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Maurice passsager clandestin Maurice essaie désespérement) de dormir
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Charlotteville (Tobago) Charlotteville (Tobago)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Charlotteville (Tobago) Charlotteville (Tobago)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Charlotteville (Tobago) Charlotteville (Tobago)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Charlotteville (Tobago) Charlotteville (Tobago)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
A la rencontre de Santa Claus Audrey et Damien en Balade (Tobago)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Pirat s bay (Tobago) Prickly Bay (Grenade)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Santa Claus et Audrey Santa Claus et Damien
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Arthur Damien et Audrey (Sainte Anne) Prickly Bay (Grenade)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
C est bien connu la nuit tous les chats sont gris (Cannel a Grenade) Simon et Suzuki
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Mouillage de Sainte Anne 24 decembre tard dans la soiree
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
24 decembre les enfants ca va bien 24 decembre (Le Marin)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013
Opération relevage de mouillage et nettoyage de la chaine Geric apprend vite Départ pour le marché (Le Marin)
Photo ajoutée le 31/01/2013 Photo ajoutée le 31/01/2013